Montréal, 5 août 2000  /  No 65
 
 
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LE
DÉFERLEMENT
DE L'ÉTAT
  
Les dépenses publiques au Canada, en pourcentage du PIB:
   
1926           15%  
   
1948           21%  
   
1966          30%  
   
1996         46%  
   
(Source: Statistique Canada) 
 
NUMÉRO SPÉCIAL:
NOTRE TRADITION LIBÉRALE
 
ÉTIENNE PARENT, UN LIBÉRAL CLASSIQUE
CANADIEN-FRANÇAIS
  
  
          Les libertariens québécois n'ont pas beaucoup de prédécesseurs vers qui se tourner pour trouver inspiration dans l'histoire du Canada français. Notre tradition intellectuelle regorge certainement de penseurs nationalistes, cléricaux ou socialistes. Mais si l'on se fie à l'histoire officielle, les libéraux (les véritables libéraux, pas les socio-démocrates qui se donnent le nom de libéral) ont été rares et peu influents.  
  
          Étienne Parent (1802-1874) est l'une des rares figures intellectuelles importantes à avoir défendu un libéralisme classique relativement cohérent. Journaliste et essayiste ayant été au coeur des événements politiques du 19e siècle telles la rébellion des Patriotes et l'union des Canadas, il a plaidé pour une plus grande compréhension et application dans notre coin du continent des enseignements d'économie politique d'Adam Smith et de Jean-Baptiste Say.  
  
          La conférence qui suit, prononcée à Québec le 15 janvier 1852 devant les membres de la Société pour la fermeture de bonne heure des magasins (!!), est un véritable hymne au commerce et à la libre entreprise. Malgré le siècle et demi qui nous sépare, ces mots résonnent avec bien plus de force que tous le fatras natiolo-gauchiste qui s'est publié au Québec ces dernières décennies. On y entrevoit ce que sera le développement économique et technologique de l'Amérique du Nord dans les années suivantes, dans une perspective d'une surprenante modernité. On y retrouve des vues critiques sur le régime seigneurial et des vues avant-gardistes sur l'éducation. On y perçoit aussi les préjugés typiques d'un homme de cette époque, ainsi que des incohérences sur des questions comme le colonialisme ou les subventions aux entreprises naissantes (et oui, il y avait déjà des Bernard Landry à l'époque!).  
  
          Ce texte, l'un des rares plaidoyers écrit par un Canadien français qui défendent avec enthousiasme le capitalisme et le commerce, agrémenté au surplus de références historiques qui font sourire et d'envolées rhétoriques savoureuses, mérite d'être relu aujourd'hui.
 
 
DE L'IMPORTANCE ET DES DEVOIRS DU COMMERCE
 
Conférence donnée par Étienne Parent
(Québec, 1852)
 
          (...)  
  
          Le commerce, comme tous les autres arts, ses frères, a eu pour mère la nécessité, où les hommes n'ont pas tardé à se trouver, de recourir à la division du travail, pour se procurer la plus grande somme possible de bien-être matériel. Il sert en outre de lien entre eux tous pour les faire contribuer de concert au bonheur et à l'avancement de l'humanité, et l'on peut ajouter que tous les autres arts sont ses tributaires, ses obligés au moins, puisque sans lui ils ne pourraient chacun remplir que bien imparfaitement leurs fins et leurs objets tant particuliers que généraux. À quoi servirait, par exemple, que la Louisiane et les États voisins produisissent le coton en si grande abondance, si le commerce n'était là pour l'échanger contre les produits manufacturés ou les capitaux de l'Europe? À quoi servirait que le Canada possédât les plus belles forêts du monde, si le commerce ne nous ouvrait les marchés de l'Angleterre, auxquels il nous est permis d'ajouter déjà ceux des États-Unis? 
  
          Vous n'ignorez pas sans doute qu'il se fait avec nos voisins, malgré des droits protecteurs très élevés, un commerce de bois assez considérable, qui ne peut qu'aller s'augmentant jusqu'à des proportions incalculables, surtout si nous savons soumettre nos forêts à une direction prévoyante et éclairée, ce que nous avons négligé jusqu'à présent, tant nous nous sentions riches sous ce rapport. Mais il serait temps, grandement temps de s'occuper de l'affaire. 
  
          Pour revenir à notre sujet, à quoi servirait aux différents arts, même d'un seul et même pays, de multiplier leurs produits, si le commerce n'était là aussi pour les échanger contre ceux des autres sections? L'agriculteur, sans le commerce, courrait le risque d'être, sur des tas de blé, exposé à mille privations, et les autres artisans à mourir de faim sur des monceaux de produits manufacturés. On sait qu'il est hors de question pour chaque art, chaque métier de colporter au loin ses produits à la recherche des acheteurs. Ce serait refouler l'industrie où elle était aux premiers âges du monde, alors que les hommes se contentaient, pour vivre, du lait et de la chair de leurs troupeaux, dont les toisons leurs fournissaient aussi le vêtement. Les poètes ont, il est vrai, appelé ce temps l'âge d'or; mais comme je suis sûr que vous préférez l'or de la Californie à cet or-là, et que mon intention n'est pas de vous désabuser, nous laisserons les poètes avec leurs rêves dorés, leur souhaitant d'en vivre s'ils le peuvent. 
  
          Le commerce n'existait pas alors. Il fit sa première apparition lorsqu'aux peuples pasteurs succédèrent les peuples agriculteurs. L'agriculture, en augmentant et variant les substances alimentaires, surtout en produisant un surplus, permit à certaines classes d'hommes de s'appliquer à plusieurs arts dont l'agriculteur avait besoin pour ses travaux ou pour ses aises. Alors commença l'échange sur un pied régulier, et de ce moment l'on eut le trafic, qui est le premier degré du commerce. Bientôt certains avantages de sol, de climat ou de position permirent à certaines localités de surpasser les autres dans certaines productions. Dès lors on eut le négoce. Enhardi par ses premiers succès, le commerce organisa de nombreuses caravanes pour passer les déserts, et construisit de nombreux vaisseaux pour traverser les mers, exportant et important les richesses de pays éloignés les uns des autres; et l'on eut le grand commerce, le commerce proprement dit. 
  
          Jusqu'à naguère, par des causes qui disparaissent peu à peu devant l'intelligence et l'esprit d'entreprise de quelques-uns de nos compatriotes, la race à laquelle nous appartenons pour la plupart fut condamnée à ne pas dépasser les limites du petit commerce, à servir de commis, pour ainsi dire, aux marchands venus d'outre-mer. Aujourd'hui ce doit être pour nous un sujet d'orgueil et d'encouragement que de pouvoir compter des maisons canadiennes à la tête de plusieurs branches importantes de notre commerce. Aux chefs de ces maisons vous devez, nous devons tous un tribut de reconnaissance nationale. Ils ont relevé le caractère de notre race aux yeux des étrangers et de nos compatriotes d'adoption, en même temps qu'ils seront un exemple et un sujet d'émulation à plusieurs des nôtres. Et si par hasard cet entretien parvient à nos suivants, apprenons-leur qu'en l'an de grâce 1852, nous avions dans Québec, tenant le premier rang dans leurs branches respectives, les grandes maisons de Langevin, Masson, Thibodeau & Cie, de Méthot, Chinic, Simard & Cie, de L. & C. Têtu, de L. Bilodeau, de J. & O. Crémazie, et autres dont on pourrait faire une mention honorable. 
  
          Jeunes gens qui m'écoutez, et pour qui j'ai composé ce petit travail, voilà des modèles, des guides pour vous. Commencez modestement, selon vos moyens, rien de mieux; mais tendez sans cesse à agrandir vos opérations; suivez le mot de votre siècle et du Nouveau Monde: go ahead! En avant.  
  
          Pour vous encourager à entrer dans cette voie et à y persévérer, je vais vous entretenir un instant de ce qu'il y a de beau, de grand, d'humanitaire dans le commerce. 
  
  
     « Il serait trop long de vous citer les mille et une découvertes et améliorations qui ont eu lieu, de nos jours, dans les arts d'utilité seulement, et qui ont fait descendre, jusqu'aux classes ouvrières, le confort, l'élégance même, qui naguère étaient l'apanage exclusif des classes riches. » 
 
 
          Messieurs, vous pouvez être fiers de l'état que vous avez embrassé, car il a fait et opéré de bien grandes choses dans le monde. C'est lui qui d'une contrée stérile fit la Phénicie, un des pays les plus renommés de la haute antiquité. Les Phéniciens, non contents d'amener l'abondance chez eux, fondèrent des colonies en Afrique, en Asie, en Espagne. Tout le monde a entendu parler de cette fameuse ville de Tyr, capitale de la Phénicie, qui détruite une première fois par Nabuchodonosor, sut bientôt, grâce à son commerce, sortir de ses ruines plus puissante qu'auparavant, et qui, moins de deux siècles après, put arrêter sous ses murs, pendant sept mois, le plus grand conquérant de l'univers, cet Alexandre qui, à 32 ans, se plaignait qu'il n'y eût pas un autre monde à conquérir. 
  
          Athènes, cette ville cent fois détruite en cent fois rebâtie, rendue si glorieuse pas ses sages, ses savants et ses artistes, dut à ses marchands sa puissance matérielle, fondement de ses autres grandeurs. 
  
          Carthage, digne fille de Tyr, disputa, pendant un siècle, l'empire du monde à l'ancienne Rome, qui ne dut son salut, comme on sait, qu'aux funestes délices de Capoue. C'était une rivale si redoutable et si redoutés, même après ses premiers revers, que Caton l'Ancien n'entrait jamais au Sénat sans prononcer son mot devenu si célèbre: Delenda est Carthago, il faut détruire Carthage. Et enfin Carthage fut détruite, et Rome ne rencontra plus d'obstacle sérieux à sa colossale ambition.  
  
          Ce fut aussi sous les auspices du commerce que Venise, surnommée « la Reine de l'Adriatique », jeta une si grande splendeur au moyen-âge, et que plus tard Amsterdam fit, au nord, sur le golfe d'Ye, ce que Venise avait fait au midi de l'Europe. Et Gênes « la Superbe », à quoi dut-elle sa richesse et sa beauté, si ce n'est à son commerce? Mais son plus beau titre de gloire, dû au génie commercial de ses enfants, c'est d'avoir donné le jour à Christophe Colomb, à qui ses ingrats contemporains refusèrent l'honneur de donner son nom au Nouveau Monde. Mais sa découverte l'a fait si grand qu'il a pu se passer de cet honneur. Est-ce à un semblable motif, ou à l'ingratitude des peuples civilisés d'Amérique, qu'il faut attribuer l'absence jusqu'à nos jours, sur le sol américain, d'un monument digne de l'homme à qui il serait élevé, digne de ceux qui l'élèveraient, digne enfin de l'événement qu'il serait destiné à commémorer? La découverte de l'Amérique, Messieurs, est le plus grand événement de l'ère moderne, après celui qui l'a commencée; et c'est bien et incontestablement au commerce que nous la devons.  
  
          Oui, sans le commerce, sans le génie aventureux qui en est l'âme, et l'esprit d'entreprise qu'il inspire, ce beau, ce riche, ce vaste continent d'Amérique serait encore entre les mains des tribus sauvages, qui semblaient n'avoir d'autre ambition que celle de s'exterminer les unes les autres; n'ayant aucune idée de perfectionnement à l'exception pourtant des peuples du Mexique et du Pérou, où l'on trouva un commencement de civilisation. Sans le commerce, Québec serait encore Stadacona, et Montréal Hochelaga, et notre beau fleuve, sillonné aujourd'hui par des milliers de vaisseaux et de barques à vapeur, ne verrait encore que l'humble canot d'écorce glisser furtivement sur son vaste sein. Et ces forêts primitives, que les chemins de fer commencent à traverser, et qui ne tarderont pas de l'être d'un océan à l'autre, n'auraient encore reçu de l'homme d'autre servitude que l'humble sentier du chasseur indigène. Vingt-cinq à trente millions d'hommes civilisés, industrieux, remplacent aujourd'hui dans la seule partie septentrionale de notre hémisphère les quelques centaines de milliers de sauvages qui l'habitaient au temps de Jacques Cartier, le Christophe Colomb du Canada. Et, s'il nous était permis de lire au Livre de Dieu les destins futurs de l'Amérique du Nord seulement, entièrement habitée qu'elle sera bientôt par une population libre, active et entreprenante, atteignant d'une main à l'Europe savante et policée, de l'autre à l'antique et riche Asie, que de prodiges nous verrions que le monde n'a pas encore vus, et quel étonnement ne serait pas le nôtre, tout habituée que notre génération ait été à contempler des merveilles en tous genres! 
  
          Eh! ces merveilles donc, qui font le sujet de notre admiration, à qui les devons-nous pour la plupart, si ce n'est au commerce? Il serait trop long de vous citer les mille et une découvertes et améliorations qui ont eu lieu, de nos jours, dans les arts d'utilité seulement, et qui ont fait descendre, jusqu'aux classes ouvrières, le confort, l'élégance même, qui naguère étaient l'apanage exclusif des classes riches. Bornons-nous donc à quelques-uns des exemples les plus frappants où le génie, à la voix encourageante du commerce, devenu puissance sociale, s'est lancé avec ardeur dans les sentiers les plus inconnus de la science et de l'expérimentation. Le commerce donc se plaignait depuis longtemps des caprices, même de la lenteur des vents sur mer; et sur terre, comment aura-il pu se contenter du pas, de la course même du cheval? Le génie se met à l'oeuvre, et voilà que l'on traverse l'Atlantique en dix jours, et que l'on voyage, ou plutôt que l'on vole sur la terre, à raison de vingt lieues à l'heure. 
  
          Mais ce n'était pas assez; le commerce pouvait bien se résigner, faute de mieux, à voir ses ballots de marchandises voyager sur ce modeste pied-là, mais il lui fallait quelque chose de bien plus rapide pour ses ordres, pour sa correspondance pressée. Comment! il est le maître du globe terrestre, et il lui faudra attendre des semaines et des mois avant de savoir ce qui se passe sur aucun point de son domaine? Bon Dieu! on va donc faire descendre Mercure de l'Olympe, où il repose depuis dix-huit cents ans, et le remettre à son ancien métier de messager, au service des Dieux nouveaux! Ma foi, c'est peut-être mieux que cela encore, car je doute fort que le messager des Dieux de l'Olympe ait jamais égalé en vitesse celui que le commerce a maintenant à son service. Ce n'est rien de moins que la terrible foudre du grand Jupiter, fabriquée autrefois par un Dieu, et que le père des Dieux seul pouvait manier. Oui, Messieurs, le génie moderne, plus hardi encore que l'infortuné Prométhée qui ne put dérober qu'une étincelle du feu céleste, le génie moderne a su dérober à Vulcain le secret de forger la foudre, et à Jupiter le droit de l'employer, non plus pour foudroyer les humains, ce qu'il pourrait bien faire cependant, mais pour les faire communiquer entre eux instantanément d'un bout de la terre à l'autre; enfin la foudre est devenue le messager de l'homme. Vous le voyez, tout ce que la poétique imagination des anciens peuples a pu inventer de prodiges, pour des Dieux encore, se trouve surpassé de nos jours, pour satisfaire aux besoins du commerce.  
  
          Je pourrais vous citer un bon nombre d'autres découvertes et applications de la science faites et entreprises dans le même but. Nous venons de faire une petite excursion dans le pays enchanté de la mythologie, vous montrant la science divine de Vulcain transportée dans les bureaux de nos télégraphes électriques; il ne faut pas s'étonner s'il y a déjà longtemps que nous avons surpassé celle d'Icare, simple fils de héros. Aussi se fait-on un jeu d'une tentative qui coûta la vie au Mongolfier de la Fable. Il ne s'agit plus maintenant de s'élever dans l'air... belle bagatelle que cela! l'on s'occupe sérieusement de résoudre le grand problème de la navigation aérienne, d'une manière usuelle et pratique, en même temps que l'on parle de la possibilité de jeter un fil de télégraphe électrique à travers l'Atlantique. Et qui osera dire que cela est impossible? Napoléon a dit que le mot impossible n'était pas français: certes, après ce que nous avons vu, on pourrait dire que ce mot n'est plus d'aucune langue.  
  
          Toutes ces merveilles, nées et à naître, c'est, on peut le dire, le commerce qui les fait surgir, qui les féconde, et leur donne la vitalité; sans lui, sans son souffle générateur et vivifiant, elles seraient restées et resteraient, germes infécondés, dans les livres ou les cartons de savants, comme l'ont fait longtemps l'électricité et la vapeur, c'est-à-dire jusqu'au temps où le commerce s'est aperçu qu'elles pouvaient devenir pour lui des instruments utiles à ses opérations. 
  
          L'état par lequel et pour lequel s'opère d'aussi grandes choses mérite assurément une haute considération, et ce n'est pas, comme vous le voyez, le vain désir de flatter votre amour-propre qui m'a fait vous dire que vous deviez être fiers d'y appartenir. 
  
          Mais il y a dans le commerce quelque chose de plus beau encore que ses grandeurs, ce sont ses tendances éminemment humanitaires, civilisatrices et progressives. Le commerce est, après la religion chrétienne, le plus grand instrument, entre les mains de Dieu, pour l'avancement moral et intellectuel de l'homme, en mettant en contact la civilisation et la barbarie, ou des états de civilisation plus avancés avec d'autres qui le sont moins. L'homme, fait perfectible, ne peut voir chez les autres ce qui est mieux, sans avoir le désir de les imiter. La paresse et l'esprit de routine résistent plus ou moins longtemps, mais l'instinct de perfectibilité, mis dans l'homme par Dieu, finit par l'emporter; sinon, les races fainéantes et improgressives, si elles habitent un pays fertile, disparaissent tôt ou tard devant des races plus industrieuses et plus intelligentes. Et c'est dans l'ordre: Dieu qui veut que l'homme travaille et se perfectionne, en se multipliant sur la terre, ne peut vouloir que cette terre appartienne aux races paresseuses et stationnaires.  
  
          L'on a voulu rire du titre que les anciens Pèlerins de la Nouvelle-Angleterre se créèrent aux terres dont ils s'emparaient, en disant que Dieu avait donné la terre à ses saints. Je trouve, pour ma part, que ce titre en valait bien d'autres qui passaient alors et passent encore pour incontestables. Au reste, ce n'est pas à nous, habitants nouveaux du Canada, à contester la valeur de ce titre, car en réalité nous n'en avons pas d'autre. Mais, au moins, rappelons-nous que nous devons aide et assistance aux restes épars des anciens maîtres du pays. On a, à cet égard, assez libéralement traité les descendants des aborigènes dans le Haut-Canada, mais dans le Bas on les a honteusement négligés jusqu'à présent. Nous ne devons pas tarder à réparer cet oubli, et je vois avec plaisir que la législature, dans sa dernière session, a pensé à nos pauvres sauvages, et qu'il est question de leur faire des réserves de terres pour s'y établir, si on peut les y résoudre, ou pour leur créer quelques ressources assurées, s'ils s'y refusent. Ce n'est là qu'un acte de justice, que l'on fera plein et entier, il faut l'espérer. Espérons surtout que nos bons et braves amis de Lorette, dont les pères ont mêlé leur sang avec celui des nôtres pour la défense du pays, ne tarderont pas à avoir un patrimoine pour leurs enfants. 
 
 
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