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Montréal, 13 octobre 2001 / No 90 |
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par
Bertrand Lemennicier
La tragédie du WTC soulève plusieurs problèmes. 1. Celui des techniques de protection dans les avions. Tout cela ne serait pas arrivé si l'équipage ou des passagers avaient été armés. Les armes létales qui évitent de perforer des hublots existent. La compagnie privée peut disposer de telles armes à bord y compris des personnes sachant s'en servir. Le détournement d'un appareil est facile à contrer dès que l'équipage est armé. Ainsi, le dernier détournement réussi d'un avion de la compagnie israélienne El Al (dont les officiers de l'air sont armés) remonte à 1968, même si plusieurs tentatives ont eu lieu depuis. |
Comme le rappelle Pierre
Lemieux dans une correspondance: Dans un régime de liberté individuelle, il ne serait pas interdit de développer des armes non létales comme on le fait pour des animaux pour éviter des bavures. L'accès à la cabine de pilotage peut être rendue difficile par un sas comme dans les banques, etc. Toutes ces techniques seraient développées s'il n'existait pas une réglementation générale interdisant le droit de porter des armes (même non létales) dans les avions ou les lieux publics. La conséquence de la monopolisation des armes et des recherches sur les armes non létales empêche le processus de découverte du marché de fonctionner et donc de nous protéger de manière efficace. La raison en est simple: les mécanismes d'armement ou de protection sont plus efficacement mis en oeuvre au niveau local et lorsqu'ils sont pris en charge par ceux qui ont intérêt à les développer. 2. Ce genre d'attaque aura lieu une fois pour toute. Des leçons seront tirées de cette expérience dramatique. Les terroristes ne sont pas irrationnels. La prochaine agression prendra une autre forme qui par définition sera difficile à anticiper. 3. La poursuite contre les criminels n'a pas lieu d'être au sens où ils sont morts en commettant leur acte. Les victimes, les ayant droits, ne peuvent demander réparation aux criminels puisque ceux-ci sont décédés. Demander réparation à ceux qui ont commandité le crime, l'organisation privée de Oussama ben Laden, soulève un problème moral. En effet, cela présuppose que ceux qui ont commis le crime étaient des esclaves ou des machines. Mais ce sont des êtres humains qui ont agit en pleine conscience. Ils pouvaient ne pas obéir aux ordres. Ils sont donc personnellement responsables de leurs actes. En revanche, celui qui commandite le crime l'est-il? Dans un droit cohérent il ne l'est pas. Toute personne peut inciter les autres à commettre des crimes, c'est celui qui commet l'acte qui est le responsable. En revanche, on peut attraper les complices et leur demander de réparer les dommages qu'ils ont créés en participant à cette activité criminelle. Si ben Laden a participé financièrement ou autrement à cette action terroriste, il est complice de ceux qui ont commis l'acte lui-même. C'est sur ce plan-là qu'on peut le rechercher et offrir une prime pour s'emparer de lui afin qu'il répare les dommages causés par les actions de ses complices. Il faut faire une différence entre inciter à la haine – ce qu'il fait – et perpétrer des actes qui violent les droits d'autrui comme la participation active à un crime. Les intentions ne sont pas des crimes. Enfin on peut rappeler que ces organismes ne sont pas centralisés dans les mains de quelques chefs, à l'inverse des terroristes occidentaux. Ils se sont constitués en groupes partageant les mêmes fins mais autonomes dans leurs actions.
4. La politique de représailles à grande échelle de la part du gouvernement américain et ses alliés n'a pas de sens car elle vise des tiers non parties prenantes au conflit, c'est-à-dire à des individus qui vivent sous l'oppression de gouvernements auxquels ils n'ont pas consenti ou bien à des gouvernements qui n'ont pas de contrôle réel sur ces organisations privées. En affirmant que les États qui abritent les criminels seront tenus pour responsables, on développe une idée de responsabilité collective contraire aux idéaux de liberté individuelle. Les victimes de la tragédie – les assureurs des bâtiments ou des sociétés ainsi que les familles des personnes tuées – doivent louer les services d'une agence privée de protection qui utilisera des chasseurs de primes ou des armées de mercenaires contre ces bandes armées sans prendre en otage des tiers comme les habitants du territoire dans lequel se réfugient les criminels. Il n'y aura pas alors de négociation ni d'échange en dessous de table entre États. 5. L'acte lui-même est le produit 6. Considérer cette tragédie comme un acte de guerre est un argument infantile . C'est un Ce n'est pas non plus une nouvelle forme de guerre contrairement à ce que propagent les médias. Ce n'est pas non plus le XXI siècle, ce sont les séquelles du communisme et du socialisme qui ont étendu sur les pays pauvres leur ignorance économique et leur athéisme. Les ultras religieux sont des collectivistes qui nient la propriété de l'individu sur lui-même. L'enseignement qu'ils propagent, à l'égal de celui des socialistes et des communistes, déstructure le cerveau. On peut rappeler incidemment que tous les États oppriment leurs citoyens et les traitent comme des animaux, certains tuent ou volent massivement leur propre population, toujours pour le bien d'un non existant: la nation, le peuple, Dieu ou Allah. Balayons d'abord devant notre porte. (Dans nos sociétés, la spoliation légale dépasse 50% du PIB, et cela dans la passivité totale d'une population dont le cerveau a été lavé par des enseignants qui prônent depuis la maternelle une éthique similaire à celle des islamistes: sacrifier sa vie et son argent pour la communauté. Au moins avec les mollahs on nous proposent le paradis dans l'au-delà avec des belles filles, tandis qu'avec nos socio-démocrates on nous promet seulement une mort douce dans un hôpital par une euthanasie légalisée.) 7. Toutes les guerres de partisans ont pour conséquence l'accroissement du pouvoir inquisitorial de l'État et l'entrave à la liberté de se déplacer sans la sécurité espérée, tant l'État est inefficace dans ses entreprises. Les libertés individuelles seront violées au nom du combat contre les fondamentalistes islamistes. Par exemple, le porte-parole du Parti socialiste français n'hésite pas à souligner qu'Oussama ben Laden peut mener sa guerre privée contre l'Occident grâce aux paradis fiscaux. Il faut donc supprimer les paradis fiscaux. La conséquence est toutefois que les honnêtes gens ne pourront plus se protéger contre l'appétit fiscal des hommes politiques. On le voit venir de loin. Ce que le porte-parole du PS oublie c'est qu'il est appartient à une faction politique qui pratique légalement le brigandage et qu'il n'aime pas que les citoyens cherchent à échapper à cette spoliation. Si la guerre devient totale au sens où toutes les ressources nationales sont mises au service de l'État, l'argument de Bertrand de Jouvenel dans Du Pouvoir prendra toute sa signification: l'État 8. L'échec d'une politique de lutte contre le terrorisme à la mode américaine est prévisible. Le tolérance zéro peut être une volonté mais le terrorisme zéro n'existe pas et n'existera jamais tant qu'il y aura des États dont la nature profonde est d'exercer un monopole de la coercicion sur un territoire donné, ce qui entraîne des convoitises de la part de factions politiques internes ou externes. Le problème c'est l'État, il n'est pas la solution. 9. L'usage même de la phrase Rappelons que la guerre est la santé des hommes de l'État, c'est dans la guerre qu'ils réalisent leur véritable nature. Leur pouvoir grandit en puissance et s'étend. Et comble de paradoxe, les hommes de l'État en sont fiers! Finalement ils obtiennent un contrôle croissant sur la vie économique, sociale et politique au détriment des pauvres, des humbles et des politiquement faibles. |
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