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Montréal, 16 février 2002 / No 98 |
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par
Jean-Louis Caccomo
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L'économie est, en France, l'arène du combat politique alors que la plupart des décisions économiques relèvent de choix privés et de la société civile. D'ailleurs, on préfère, à l'université, parler d'économie politique que de science économique. Il fut une époque encore récente où les leaders de gauche se réclamaient d'un programme commun en vertu duquel on s'était donné Le prix à payer est un désarroi d'une grande partie de l'électorat, notamment de l'électorat de droite qui ne peut se résigner à voter ni à gauche ni à l'extrême-droite, mais qui se trouve effarouché par l'étiquette libérale. Ainsi, les déçus de la droite s'ajoutent aux déçus de la gauche pour former le parti des abstentionnistes. Pendant ce temps, dans le débat politique français, on tient pour acquis que ATTAC(1) ou les centrales syndicales puissent peser sur la campagne électorale alors qu'il est malvenu que le MEDEF(2) exprime ses positions. Mais, ces intrusions brouillent un peu plus le paysage politique plus qu'elles ne l'enrichissent alors que les Français ne perçoivent plus les différences fondamentales entre les partis politiques sitôt que ces derniers arrivent aux commandes du pays. Du coup, les mouvements les plus radicaux s'empressent de mettre tous les politiques dans le même sac en cultivant un antiparlementarisme nauséabond. Comment alors s'étonner des taux d'abstention élevés lorsque les politiques perdent toute identité claire en déclinant leurs programmes par rapport à des enjeux économiques qui transcendent les découpages traditionnels gauche/droite? Ils parlent de plus en plus de l'économie à un moment où ils en perdent de plus en plus la maîtrise. La volonté de Lorsque l'État sort de son rôle, il constitue lui-même une menace pour le fonctionnement de l'économie et la paix sociale comme l'a brillamment exprimé Bastiat au soir de sa vie:
Cela ne signifie nullement la fin du politique. Les hommes et femmes politiques retrouveront leur légitimité en s'occupant de la Politique; mais tout n'est pas politique. Et la politique ne consiste certainement pas à déterminer le prix de l'électricité ou le diamètre des pommes! Les hommes et femmes politiques devront reconquérir leur légitimité en prouvant qu'ils sont réellement au service d'une morale publique insoupçonnable en agissant dans des domaines dans lesquels leurs compétences sont réelles et leur autorité reconnue, notamment en matière de justice et de sécurité (intérieure et extérieure). Mais, ce n'est certainement pas en gérant des Finalement, il est temps que les dirigeants politiques cessent de vouloir contrôler ce qu'ils ne peuvent maîtriser. Notre société gagnerait en dynamisme et optimisme retrouvés si l'État abandonnait à la société civile et au citoyen quelques-unes de ses prérogatives, notamment en matière économique, sociale et culturelle. Car, dans ces domaines, l'État suscite des espoirs qui sont autant de déceptions prévisibles: l'État n'a pas le pouvoir de distribuer une richesse qu'il ne créé pas. Il est temps de faire confiance à nouveau aux individus, aux familles, aux entreprises et aux organisations volontaires et contractuelles. Le problème du chômage ne trouvera jamais de réponse tant que nous n'aurons pas intégré le fait que la plupart des décisions économiques relèvent davantage d'arbitrages individuels qui impliquent de véritables citoyens – c'est-à-dire des individus responsables et motivés – que d'une gestion administrative de l'économie qui étouffe l'initiative individuelle et cultive l'irresponsabilité.
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