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Montréal, 13 septembre 2003 / No 128 |
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par
Paul Beaudry
« Arrête de travailler tout de suite, Cet incident a eu lieu en juin dernier, lorsque les membres du plus gros groupe criminel organisé de Montréal, le syndicat des cols bleus, exerçaient des pressions pour obtenir une nouvelle convention collective (i.e. un salaire plus élevé – leur salaire est déjà trop élevé – et ce qu'ils qualifient de meilleures conditions de travail). J'étais employé d'une compagnie d'entretien de pelouses et l'un de nos clients, l'arrondissement de Kirkland, nous avait confié l'entretien des parcs. Malheureusement, le syndicat des cols bleus avait choisi le mois de juin pour exercer des pressions sur l'administration municipale de Montréal. À cette fin, les cols bleus devaient empêcher les employés sous-traitants de Montréal de tondre le gazon dans tous les arrondissements. En effet, en voyant tous les espaces verts de la ville de Montréal transformés en champ de foin, le maire Tremblay se verrait dans l'obligation de plier aux demandes du syndicat! |
Comme moyens de pression, tout était permis: sabotage, intimidation,
destruction de la propriété privée et publique. Le
pire est que les cols bleus qui perpétraient de tels crimes n'étaient
pas punis par les autorités, en plus d'être perçus
comme des héros par leurs collègues syndiqués. Il
va sans dire que de tels actes n'étaient jamais commis par les cols
bleus des municipalités du West Island (qui dans bien des
cas, n'étaient même pas syndiqués) avant les fusions
municipales. Il n'est pas si étonnant que tant de citoyens de l'île
de Montréal souhaitent la défusion: en plus d'avoir à
tolérer une baisse de la qualité des services municipaux
et une hausse de taxes, ils ne veulent pas être pris en otage par
le syndicat des cols bleus une nouvelle fois.
Au Québec, où le syndicalisme est roi (40% des Québécois sont syndiqués, ce qui représente le plus haut taux de syndicalisation en Amérique du Nord), il est difficile de trouver des politiciens, des journalistes ou des universitaires qui osent briser la loi du silence et dénoncer ouvertement la poigne de fer qu'ont les syndicats sur l'appareil politique québécois. Heureusement, Réjean Breton et Brigitte Pellerin n'hésitent pas à s'attaquer aux idées reçues. Social-démocratie à la sauce québécoise Dans Le National-syndicalisme, Breton, professeur de droit du travail à l'Université Laval, et Pellerin, chroniqueure à The Gazette et au Ottawa Citizen, s'affairent à démontrer comment la culture syndicale québécoise nuit à toute tentative de progrès et plonge la société québécoise dans un statu quo qui consacre la social-démocratie à la sauce québécoise: le national-syndicalisme. Le premier chapitre de National-syndicalisme met en lumière les absurdités que l'on retrouve dans le Code du travail (ou On pourrait jurer que le Code du travail a été écrit par l'Union des Forces Progressistes: le militant syndical jouit d'une protection légale quasi-blindée tandis que l'employeur est perçu comme un exploiteur égoïste. Breton et Pellerin démontrent qu'il est presque impossible pour un employeur de congédier un employé qui néglige son emploi au profit d'activités syndicales. En effet, dans le cas d'un congédiement d'un activiste syndical, la loi crée la présomption qu'il a été renvoyé à cause de ses activités syndicales et non parce qu'il a été un mauvais travailleur. Ce n'est pas à l'activiste syndical de prouver qu'il n'a pas négligé son emploi, mais plutôt au patron de prouver qu'il ne l'a pas congédié en raison de ses activités syndicales. Pour illustrer ce concept, prenons l'exemple d'un activiste syndical qui incite les employés à ne pas respecter les ordres de l'employeur. Il néglige constamment son travail (ce pour quoi il est payé, pour ceux qui l'ont oublié). Après des bris d'équipement et des menaces physiques proférées à l'égard des cadres de l'entreprise, l'employeur décide de congédier l'activiste syndical, qui est l'instigateur de toutes ces actions illégales. Jusqu'ici, tout est normal. Les actions de l'employeur apparaissent complètement raisonnables. Mais voilà que notre valeureux système de justice entre en jeu:
Bref, plus l'employé participe à des activités syndicales (grèves, intimidation, sabotage...), plus il est protégé par le Code du travail. Comme l'indiquent les auteurs, Breton et Pellerin dénoncent ensuite le pouvoir énorme que détiennent les syndicats au Québec et ses effets dévastateurs sur le dynamisme de la société québécoise. Prenons par exemple l'emprise syndicale sur le milieu de l'éducation. Le lauréat Nobel d'économie Milton Friedman affirme que les écoles publiques ne sont pas vraiment des écoles publiques, mais plutôt des écoles privées contrôlées par les syndicats. Il a raison. Au Québec, les syndicats freinent toute tentative de réforme du système éducatif. On n'a qu'à se rappeler le branle-bas de combat général qu'a provoqué l'Action démocratique du Québec chez les syndicats quand elle a proposé des bons d'études en éducation lors de la dernière campagne électorale. Les bons d'études auraient accordé plus de pouvoir décisionnel aux administrateurs des écoles et aux parents et auraient réduit celui des syndicats: un sacrilège! Le rôle principal des syndicats en éducation est de protéger les incompétents qui, dans un monde sensé, seraient immédiatement congédiés. C'est pour cela que les activistes syndicaux du secteur de l'enseignement s'opposent à toute mesure visant à évaluer leurs compétences: ils savent qu'une multitude de jeunes plus compétents et intéressés (mais qui n'ont pas leur Un
parallèle intéressant
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