Montréal, 15 juin 2004  /  No 143  
 
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Yvon Dionne est retraité. Économiste de formation (Université de Montréal), il a travaillé à la Banque du Canada (11 ans) puis pour « notre » État du Québec (beaucoup trop longtemps: 20 ans).
Page personnelle
 
CE QUE J'EN PENSE
  
PETIT CATÉCHISME
DU PROPRIÉTAIRE D'ARMES À FEU
 
par Yvon Dionne
  
  
1. Question: D'où vient le contrôle des armes à feu? 
Réponse: Brièvement, 1) de l'idée que le dieu-État peut résoudre tous les problèmes alors qu'il est souvent le problème; 2) de la peur de ceux qui voient en l'État la seule solution à leur sentiment d'insécurité; 3) des intérêts de ceux qui bénéficient des dépenses en matière de sécurité et des intérêts des politiciens qui pensent ainsi accroître leur pouvoir.
 
2. Question: La Loi sur les armes à feu est-elle utile pour combattre la criminalité? 
Réponse: Cette loi est inutile, scélérate, inapplicable et coûteuse dans le sens que les maigres avantages n'en justifient pas les coûts (voir article sur le sujet dans le QL no 116). 
•Le taux d'homicide était moins élevé dans les années 50, bien avant cette loi. Cette loi a été conçue par des libéraux-socialistes, pour qui la liberté individuelle doit être subordonnée aux objectifs de l'État. Elle est d'inspiration collectiviste. Au lieu de vouloir satisfaire des objectifs collectivistes il serait plus efficace, contre la criminalité, de cibler... les criminels plutôt que ceux qui ne le sont pas. 
•Jusqu'au 1er janvier 2001 la grande majorité des propriétaires d'armes à feu (323 000 sur un total officiel d'environ 523 000 au Québec) les détenaient sans permis, sans que cela cause de problèmes justifiant un registre de un milliard de dollars. 
•La majorité des homicides par armes à feu sont perpétrés au moyen d'armes de poing dont la plupart ne sont pas enregistrées, alors que leur enregistrement est obligatoire depuis 1934. 
•Les forces policières devraient surtout concentrer leurs efforts à lutter contre la criminalité et non pas à surveiller les gens ordinaires qui ne sont pas des criminels, qui ont par exemple oublié de renouveler leur permis ou d'enregistrer leur arme à feu. 

3. Question: Pourtant, les dirigeants de l'Association canadienne des policiers clament à haute voix que le registre des armes à feu et le régime de permis sont nécessaires? 
Réponse: C'est ce qu'ils disent. Les dirigeants de cette association voient surtout à leurs intérêts de policiers. Ils disent que le registre leur permet de savoir qui a des armes à feu, sauf que les vrais criminels ne s'enregistrent pas. De plus, d'après les dossiers du Centre des Armes à feu Canada (CAFC) il y a plus de 400 000 personnes qui ont un permis et qui n'ont aucune arme enregistrée. Même si la loi dit qu'on ne peut prêter une arme à feu à quelqu'un qui n'a pas de permis qu'est-ce qui peut garantir aux policiers que le registre va leur donner l'information exacte sur la localisation des armes à feu? Le seul registre qui serait utile à la police est celui qui comporterait les noms et adresses de ceux qui ont commis des actes criminels et/ou qui sont sous une interdiction de posséder des armes à feu. 

4. Question: La Loi sur les armes à feu de 1995 aurait-elle empêché la tuerie perpétrée par Marc Lépine à Polytechnique en 1989 (sans parler de celle du 8 mai 1984 à Québec par un membre de l'Armée)? 
Réponse: Rappelons que Marc Lépine avait un permis d'acquisition d'armes à feu émis par la Sûreté du Québec. La police devait vérifier les antécédents mais rien ne permet de prévoir les actes de quiconque. Même le permis dans sa forme actuelle ne le permet pas. Un permis de conduire par exemple n'est pas une garantie que vous ne ferez pas d'accident ou qu'une personne ne conduira jamais en état d'ébriété ou ne fera pas d'excès de vitesse. 
•Dans le cas des événements de Polytechnique en décembre 1989, il faut malheureusement constater que plusieurs sont demeurés traumatisés. Mais le scandale et la honte sont chez ceux qui exploitent honteusement et de façon mesquine ces événements pour faire de la petite politique, comme le Parti libéral du Canada et le Bloc québécois. 

5. Question: En abrogeant la Loi sur les armes à feu, faut-il craindre que le Canada devienne comme les États-Unis? 
Réponse: Le taux d'homicide aux États-Unis a toujours été plus élevé que le taux canadien et le rapport entre les deux taux était le même quand nous n'avions pas de loi sur les armes à feu. Ceci veut dire que la loi canadienne sur les armes à feu n'a pas d'impact sensible sur les homicides. Aux États-Unis, il y a des facteurs culturels importants, à tel point que dans les États comme le New-Hampshire qui sont très comparables au Canada, le taux d'homicide y est aussi comparable même si dans cet État comme dans l'État du Vermont le port d'armes est à peu près libre. Par contre, la loi canadienne sur les armes à feu (si on regarde l'expérience de l'Angleterre) peut contribuer à hausser les autres formes de criminalité (comme le vol). 

6. Question: Quelle différence y a-t-il entre la situation aux États-Unis et au Canada, pour ce qui est de l'acquisition d'armes à feu? 
Réponse: Pour acquérir une arme à feu aux États-Unis la police vérifie si vous avez un casier judiciaire; au Canada, la police vous fait remplir un long questionnaire dans lequel elle vous demande, entre autres choses, si vous avez un casier judiciaire... 
  
7. Question: Donc, en abrogeant la Loi sur les armes à feu, la sécurité dite publique serait-elle menacée?  
Réponse: Si les dirigeants des associations policières mettaient plus de temps à faire leur travail de protection des individus au lieu d'agir comme lobby auprès du gouvernement, il y a de bonnes chances que la situation de la criminalité serait améliorée à l'avantage de nous tous. 
•Mais la sécurité doit d'abord être une responsabilité de nous tous, non pas en premier lieu des politiciens ou des policiers. Il y aura toujours des homicides. L'État et la police ne peuvent garantir notre sécurité, malgré leur bonne volonté... pour voir à ce que l'on se comporte de la façon qu'eux pensent la bonne. Même si l'État dit vouloir compenser les victimes d'actes criminels rien ne peut compenser la mort et rien ne peut compenser la complicité tacite de l'État envers le crime; c'est ce que font les politiciens en voulant désarmer la population, contrevenant ainsi à l'article 7 de la Constitution qui garantit la sécurité de la personne. 

8. Question: Malgré tout, faut-il se soumettre à la Loi sur les armes à feu pour être un «bon citoyen» vis-à-vis son berger, l'État, ses avocats et sa police? 
Réponse: Se soumettre à une loi est toujours un acte de complicité envers cette loi. Se soumettre à une loi injuste c'est donc être complice de l'injustice. L'obligation d'obéir aux ordres ou à une loi ne permet pas d'innocenter les auteurs d'un crime perpétré selon la loi. Or, emprisonner quelqu'un ou lui imposer des amendes parce qu'il n'a pas de permis de l'État, sans qu'il ait fait de tort à autrui, est un crime. 

9. Question: Que faire le 28 juin, journée d'élection fédérale? 
Réponse: Les mesures annoncées le 20 mai par l'ex-ministre Anne McLennan démontrent que les libéraux et idéologues collectivistes qui ont appuyé cette loi (comme le Bloc québécois) ne comprendront jamais rien. Le 28 juin, pour leur montrer que nous qui sommes plus de 500 000 au Québec (jusqu'à un million selon d'autres données), on a compris, il faut leur faire le «bye-bye». M. Paul Martin aura ainsi plus de temps libre pour visiter les garderies et voir à ses bateaux, et monsieur Duceppe, pour voir à ses intérêts qui ne sont pas nécessairement ceux du Québec.

 
 
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