Sur le site de l’organisme, on peut lire que: «Le Conseil a considéré
que des propos offensants exprimés par des animateurs sur les ondes
de la station ont risqué d’exposer à la haine ou au mépris
certains individus ou groupes d’individus pour des motifs fondés
sur la déficience mentale, la race, l’origine ethnique, la religion,
la couleur et le sexe. Le Conseil a constaté de plus que des animateurs
de la station ont fait preuve d’acharnement indu dans leur utilisation
des ondes publiques pour notamment insulter et ridiculiser des gens.»
Le Canada a longtemps été le défenseur des libertés
individuelles tant à l’intérieur qu’à l’extérieur
de ses frontières. Il est paradoxal de constater que pour sa propre
presse cette liberté n’existe pas. Il s’agit ici en fait d’une première
de la part du CRTC qui par le passé a plutôt utilisé
les techniques du chantage et de la peur pour faire plier les stations
récalcitrantes. La liberté d’expression, depuis longtemps
sous haute surveillance, vient d’y passer. Cette attaque en règle
va mener à une bataille juridique qui à terme risque de sonner
le glas soit pour le CRTC, soit pour la liberté.
«En se cachant sous de faux prétextes de protection de la
culture canadienne, de qualité radiophonique et autres balivernes,
le gouvernement canadien par le biais de sa créature le CRTC, met
un bâillon aux idées dérangeantes.» |
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Comment mais surtout pourquoi un pays qui a combattu le fascisme et le
communisme en est-il arrivé à de tels contrôles? La
base de toutes dictatures, qu’elle soit fasciste, démocratique ou
communiste, passe en premier par le contrôle des armes et ensuite
par celui de la presse. En se cachant sous de faux prétextes de
protection de la culture canadienne, de qualité radiophonique et
autres balivernes, le gouvernement canadien par le biais de sa créature
le CRTC, met un bâillon aux idées dérangeantes. C’est
l’équivalent de bannir un parti de l’opposition pour régner
en maître sur le pays – tactique depuis toujours utilisée
par les diktats.
Il y a peu de chances que les partis de l’opposition au Québec se
lèvent pour défendre des gens qui critiquent vertement les
politiciens d’un parti ou de l’autre. Dans cette bataille les politiciens
sont unis. En apparence ils peuvent paraître offensés d’une
telle décision, mais en réalité ils sont bien heureux
de voir disparaître des gens qui les attaquent vraiment. Bastion
de la liberté dans les pays en santé, les journalistes au
Québec sont plutôt proches des hommes politiques, leur attribuant
régulièrement tribune et flatteries. C’est donc une presse
complaisante du pouvoir qui se réjouit autant que les politiciens
de cette annonce. Derrière de faux sentiments de surprises et de
déni factice, c’est l’élite québécoise tout
entier qui jubile.
La démocratie a battu le communisme, battu le fascisme, et remplacé
le clergé. Aujourd’hui, la démocratie bafoue les droits individuels
des citoyens. La démocratie a brisé ses chaînes et
tente d’instaurer une dictature douce. Une dictature où les simples
citoyens sont amenés de forces à accepter le discours officiel.
Enlever le droit à la libre pensée, à la libre expression
s’ajoute à la longue liste de contrôle du peuple. Quelques
mois seulement après le projet de loi C-68 sur le contrôle
des armes à feux, ce nouvel affront à l’une des libertés
les plus fondamentales laisse un goût amer. À suivre…
PRÉSENT
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