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Montréal, 15 juillet 2004 / No 144 |
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par
Marc Grunert
La question de l’immigration n’est qu’un sous-problème de celui du mouvement des populations et des individus. Et comme toujours, la politique, en empêchant les régulations naturelles par le respect des droits de propriété privés, provoque des effets pervers dont nous mesurons, en France, toute l’étendue avec l’«invasion» musulmane. Invasion Une invasion est une intrusion de populations étrangères dans l’espace dit public sans le consentement unanime et explicite de la population locale. Comme l’explique Hans-Hermann Hoppe, «l’immigration, pour être libre [/légitime] au sens où l’échange est libre, doit être une immigration invitée»(1). Les droits de propriété et l’accord entre deux parties sont des conditions nécessaires à la légitimité d’un mouvement de population, et plus généralement à celui d’un individu. |
Christian Michel exprime cela avec clarté dans un texte non encore
publié:
Le débat sur l’immigration est faussé, parce que les hommes de l’État prétendent décider à notre place qui nous avons le droit d’inviter. Je conteste totalement à quelques bureaucrates dans un bureau du Quai d’Orsay de me dire si j’ai le droit de recevoir chez moi ma petite amie russe ou zambienne, si j’ai le droit d’employer mon cousin turc ou un génie indien de l’informatique… Inversement, si j’ai invité ces personnes à venir, il est juste que je sois civilement responsable de leur comportement (comme je le suis, si je prête ma voiture). Cette responsabilité peut être levée dans le cas de ressortissants de pays où il est possible d’actionner la justice (ceux de l’UE, par exemple), mais elle doit rester pleine pour les autres. Donc délivrance immédiate, sans discussion, de visa sur simple demande d’un résidant français, quitte pour ce résident à assurer l’emploi, l’hébergement, etc., de l’étranger selon la convention passée entre eux.
En effet, le principe qui gouvernerait la circulation des personnes dans une telle société consisterait à reconnaître la liberté fondamentale d’émigrer et d’immigrer. Chaque propriétaire n’admettrait, en revanche, chez lui que les personnes qu’il aurait librement invitées, qu’il s’agisse de compatriotes ou d’étrangers(2). Une religion totalitaire La problématique générale étant posée, que peut-on dire maintenant de l’invasion musulmane légalisée par l’État français? D’une part que les musulmans immigrés transportent avec eux une religion active et totalitaire. Tout le monde sait que, pour les musulmans, les lois qui régissent un pays doivent être une émanation du Coran. Aucune activité humaine ne peut échapper à la juridiction coranique. Et si la science se met en contradiction avec le Coran, c’est un nouveau procès de Galilée (1633) qui s’engage comme en témoigne cette contestation stupéfiante du fait de l’évolution des espèces relevée par l’Inspection générale de l’éducation nationale(4).
Dans un livre lucide sur cette question, Guy Millière écrit en préambule que «l’islam sera le problème français au vingt et unième siècle, le problème qui déterminera si la France survit ou si elle meurt»(5). Cette façon de s’exprimer est évidemment fallacieuse. La France n’est pas un être vivant, et n’a pas de conscience ni de volonté. Mais l’avertissement peut être reformulé ainsi: l’invasion musulmane forcée va profondément bouleverser l’environnement social de ceux qui étaient présents avant elle et dont les moeurs, les lois, le mode de vie, de type occidental, sont radicalement incompatibles avec ceux des nouveaux arrivants, ne serait-ce que sur la place que doit tenir la religion dans la société. S’agissant du régime politique démocratique, les libertariens, dont je suis, le critiquent en raison de ses contradictions internes qui le conduisent à violer les droits de propriété et à devenir inéluctablement une démocratie sociale, l’espace politique de tous les marchandages possibles et imaginables. Les musulmans avec qui j’ai pu m’entretenir en privé ne cachent pas leur hostilité à l’égard de la démocratie. Mais pas pour les mêmes raisons. Leur conception de la politique est un pouvoir fort qui fait régner la loi coranique (interprétée de manière plus ou moins douce). Racisme L’intégration forcée, l’invasion, est la cause finale des faits et délits qualifiés de «racistes» qui soulèvent l’indignation générale. Tombes profanées, agressions… Comme dans un monde orwellien où le mensonge devient vérité, où l’histoire se réécrit chaque jour pour cacher la réalité, les premiers à lancer une alerte au sentiment raciste qui gagnerait la population sont ceux qui en sont la cause: les politiciens(6). Il faut vraiment ignorer la réalité de la vie quotidienne en France pour ne pas voir que l’invasion musulmane modifie l’environnement social, tant par le communautarisme que par la volonté affichée des musulmans de devenir une force politique. Le gourou politique musulman, Tarik Ramadan, espère déjà «que l'électorat musulman constitue une puissance avec laquelle il faut compter et qui peut tenir désormais en respect la puissance publique»(7). Bien conscients d’avoir immigré dans une démocratie, ils se soumettent à la loi de la majorité en attendant d’être suffisamment nombreux pour imposer leur loi. Car la démocratie, finalement, qu'est-ce d'autre que ce que décrit Hoppe en quelques mots:
L’empire européen Nos politiciens veulent fabriquer un grand empire européen, plus puissant politiquement, capable de se mesurer aux États-Unis. Le mouvement logique de cette construction est la centralisation du pouvoir (déjà revendiquée par la Commission européenne) et une démocratie européenne. Dans un tel contexte, plus l’Union européenne est grande, en terme de population, plus elle sera puissante politiquement. C’est à peu près le calcul que font les «visionnaires» de l’État. Mais à cette vision d’une unité politique impérialiste s’opposent certaines populations soucieuses de leur environnement social et de leur indépendance: la Suisse, la Pologne, le Royaume-Uni, la Norvège, Monaco, Andorre, le Liechtenstein… Alors qu’adviendra-t-il lorsque l’empire européen absorbera – ou sera absorbé par – la Turquie? L’invasion musulmane sera légalisée au niveau européen, l’environnement social bouleversé à une échelle continentale. Et cela par la simple volonté du cartel des États européens motivés par la quête de puissance. Si l'Union européenne a été bâtie sur l’espoir d’une pacification de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale – elle a bien démarré par un marché commun –, elle risque de s’achever dans un nouveau conflit qu’il faudra mettre sur le compte de l’intarissable quête de puissance des hommes de l’État, européen celui-ci. L'intégration forcée de populations étrangères dans l'Union européenne se heurtera nécessairement à la volonté et aux droits légitimes des populations résidantes qui n'auront d'autres ressources que de se retourner contre l'empire par un processus de libération, la sécession. Sécession La sécession est simplement un acte sain, celui de se séparer d’un État pour créer une entité plus petite, plus compatible avec l’exercice de ce moindre mal qu’est la démocratie et, historiquement, plus respectueuse des droits de propriété individuels. C’est aussi un choix pour le libre-échange économique car on voit mal comment une petite entité politique peut survivre en autarcie. Or le libre-échange est la garantie de la prospérité et de la paix. Le pouvoir politique est nécessairement plus contrôlé, voire même inutile. Car, ainsi que l’analyse Hoppe:
La paix réside dans le libre-échange et le strict respect des droits de propriété, non pas dans une démocratie dévoyée et dans une quête suicidaire de puissance politique.
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