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Montréal, 15 octobre 2004 / No 147 |
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par
Estefana Manrique
Après avoir lu l'article intitulé |
Effectivement, à chaque année, d'innombrables téléthons
et campagnes d'aide aux démunis viennent nous faire sentir coupable
de ne pas participer. Au travail, on est forcé de faire partie du
groupe, sous prétexte que la Compagnie aide telle ou telle cause
depuis X années. On nous offre toutes les façons possibles
de donner. Entre autres, la fameuse Effectivement, l'industrie de la pauvreté – car c'est une industrie – survit en faisant pleurer les gens ordinaires en leur exposant des chiffres effarants sur la Quant aux grandes compagnies, elles, pour bien paraître aux yeux de tous et surtout pour les crédits d'impôt que cela leur donne, font des dons de charité à gauche et à droite. Tout le monde est heureux, car on a sauvé les apparences! J'ai déjà fait partie (on m'avait forcée) du groupe Centraide pour le bureau. J'ai été estomaquée de me faire dire par l'agent assigné à notre dossier que nous n'avions pas assez donné. Il était supposément bénévole, un vieil homme à la retraite qui se consacrait pour le bien des pauvres! J'étais sans mots devant une remarque aussi déplacée que hors contexte. Nous étions en pleine période de coupure et avec 23 employés, nous avions amassé un montant de
Dans ma famille, on a toujours fait avec ce qu'on avait, sans quémander. Mes parents ont déjà eu besoin d'avoir recours au BS et ont tout fait pour s'en sortir et s'en sont sorti très vite. On a pas été faire la file à la soupe populaire. Ils se sont retroussé les manches et ont trouvé moyen de s'en sortir. Malgré cet épisode, j'ai toujours mangé à ma faim. Ce n'était pas du quatre étoiles, je me souviens très bien des « patates aux Ce que les gens ont de la difficulté à comprendre, c'est que les informations qu'on reçoit déforment la réalité et entretiennent le mythe que le BS est nécessaire à notre société. Il nous faut toujours des pauvres pour pleurer sur le sort de quelqu'un d'autre et se comparer pour se consoler. On dirait qu'il nous faut une quantité minimale de pauvres. C'est quoi ces idées? J'ai connu de jeunes BS de trente ans qui jouaient au Nintendo en attendant leur chèque, pour aller à l'arcade, assis bien au chaud et nourris presque au biberon dans le salon chez papa-maman. Ces morrons-là, bien moi je leur aurais Les gouvernements encouragent la croyance populaire qu'on ne peut rien au problème de la pauvreté. Ils font des programmes, dégagent des fonds, forment des groupes de travail... mais les gens ordinaire ne veulent pas s'ouvrir les yeux et voir que tout l'argent englouti dans ces mesures ne donne rien. Ce sont des fonds publics gaspillés. Parce que par derrière, tout ça sert les intérêts de certains! La soi-disant pauvreté ne fait qu'accroître d'année en année. N'est-ce pas là une drôle de coïncidence, alors que la dénatalité est bien connue de tous et que maintenant, on ne laisse plus entrer d'immigrants qui sont voués à la pauvreté. Oui, il y a des « vrais pauvres » qui veulent s'en sortir... mais l'inverse est aussi vrai. Il y a des |
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