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Montréal, 15 novembre 2004 / No 148 |
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Re.: LES PIRATES DE LA FORÊT PUBLIQUE, le QL, no 54 Ce qui se passe dans nos forêts québécoises est une preuve flagrante qu'il faut réglementer strictement le capitalisme. Les entreprises forestières ont eu, jusqu'à présent, la voie libre (aucune réglementation) pour exploiter nos forêts boréales, sans obligation aucune quant au diamètre des arbres coupés, des zones ou des méthodes de coupe. Qui plus est, elles l'ont fait dans les forêts publiques. Résultat: des coupes à blanc partout. Sans aucun respect pour le renouvellement de la ressource. On rase tout. De l'adulte mature jusqu'au bébé de 3 pouces de diamètre ou moins. Puis tant pis pour les générations futures. On s'en torche. Les libertariens vont peut-être nous dire qu'on aurait dû vendre nos forêts aux entreprises privées et qu'ainsi, elles auraient *peut-être* fait plus attention, moi je dis que lorsqu'on laisse le libre marché tout contrôler, on a comme résultat, des cataclysmes comme ce qui se passe dans nos forêts actuellement. Les entreprises forestières avaient la possibilité, ici, de nous prouver qu'elles étaient respectueuses de l'environnement et responsables en coupant de façon intelligente. Elles auraient pu nous prouver qu'on pouvait laisser aller le capitalisme sans réglementation, et qu'il allait se comporter de façon responsable. Elles nous ont malheureusement montré tout le contraire. Elles nous ont montré ce qu'était le capitalisme dans sa vraie nature, son essence même et ce qu'il avait dans les tripes lorsqu'il n'est pas solidement encadré. Les masques sont tombés. On voit le vrai visage du capitalisme. Le capitalisme est un peu comme un tigre affamé relâché dans une foule: si on ne le retient pas solidement avec une forte chaîne, il bouffera des humains tant qu'il voudra. La seule différence étant que le tigre, lui, cessera son carnage lorsqu'il sera repu... Normand
Martel
St-Hubert
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Réponse
de Pierre Desrochers:
Cher Monsieur Martel, Votre intérêt pour la mauvaise gestion et l'avenir de la forêt québécoise est compréhensible. Vous faites cependant fausse route en blâmant le capitalisme et les entreprises privées pour la situation actuelle. En fait, comme vous l'écrivez vous-même, Vous admettez donc que la situation québécoise n'a rien à voir avec le capitalisme sauvage car la forêt québécoise appartient et est gérée par nos bureaucrates et non pas les compagnies privées. (Et si vous croyez que la forêt québécoise vous appartient parce qu'elle est gérée par des fonctionnaires, essayer d'y couper un arbre légalement...). La perspective libertarienne sur cette question n'a rien d'une vue de l'esprit car toute l'histoire et la pratique récente dans le domaine forestier démontrent que les forêts se portent mieux lorsque les compagnies qui les exploitent en sont les propriétaires. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le gouvernement suédois, le modèle constamment invoqué par Richard Desjardins & Cie pour la qualité de sa gestion, a privatisé l'ensemble de ses forêts publiques depuis un siècle. (La forêt québécoise est publique à près de 90% et la forêt suédoise est privée à près de 90%...) Ce qu'il faut comprendre ici, c'est que les exploitants qui sont les propriétaires de leurs forêts sont toujours de meilleures gestionnaires que les compagnies qui louent des terres des gouvernements non pas tant par conscience écologique, mais parce qu'il est dans leur intérêt financier de mieux se comporter. Par analogie, imaginez deux maisons absolument identiques sur une même rue. Dans l'une vit un propriétaire-occupant, dans l'autre une série de locataires tandis que le propriétaire vit à plusieurs centaines kilomètres de là. D'après vous, quelle maison sera en meilleur état dans 30 ans? Je crois que vous conviendrez avec moi que, dans l'immense majorité des cas, la maison avec les propriétaires-occupants seront mieux entretenues. Pourquoi? Tout simplement parce qu'un entretien préventif est moins coûteux à long terme et qu'ils seront pénalisés par le marché au moment de la revente si l'entretien a été déficient. C'est exactement la même chose pour les forêts. Les gestionnaires privés n'ont pas le choix que de penser à long terme car il leur faut assurer l'approvisionnement de leurs usines (sinon ils perdront de l'argent) et la valeur de revente de leurs forêts qui sera basée sur la valeur de la matière ligneuse et les rendements pouvant être obtenus à court et moyen terme. D'un autre côté, les politiciens et leurs fonctionnaires n'ont aucun intérêt à penser à long terme. Par exemple, Bernard Landry et Québec Inc. ont pompé des centaines de millions dans Gaspésia à Chandler même s'ils savaient très bien qu'il n'y avait pas assez de matière ligneuse pour répondre à la demande de toutes les usines gaspésiennes. Mais pourquoi s'en seraient-ils soucié? Les politiciens et le Fonds de solidarité FTQ ne pensent qu'à créer des emplois à court terme et aucun fonctionnaire ne perdra sa job parce que la forêt est mal gérée. (Au contraire, on en engagera sans doute davantage pour gérer la crise résultant de leur mauvaise gestion...). Et les compagnies privées n'ont alors pas d'autre choix que de se comporter en locataire, parce qu'elles ne sont que des locataires... (Et en fait, comme le souligne Richard Desjardins en 1995, ce sont les compagnies forestières qui ont sonné l'alarme dans les années 1980 et exigé un programme de reforestation parce qu'elles s'inquiétaient de la mauvaise gestion publique et des futurs problèmes d'approvisionnement...) Je vous inviterais finalement à consulter deux textes beaucoup plus détaillés sur la question que j'ai rédigés alors que j'étais directeur de la recherche à l'Institut économique de Montréal. Ils sont disponibles gratuitement sur le site Web de l'IEDM:
Il est à la mode actuellement de dénoncer la violence faite aux femmes. Certains organismes, certains mouvements, ont développé l’art subtil de la victimisation à outrance des femmes. Leur propagande réussit presque à nous faire croire que les québécoise sont aussi victimes de la violence que les irakiennes ou les palestiniennes. Surprenante propagande dans un pays où le taux d’homicides n’a jamais été aussi bas depuis les années soixante, d’après Statistique Canada. Le mot violence est charrié à toutes sauces inimaginables. Le moindre geste, la moindre parole, la moindre prise de position un peu musclée sont associés rapidement à la violence. Le plus grave, c’est que rares sont ceux qui prennent le temps de consulter les recherches, les témoignages, les études scientifiques sérieuses menées par des experts. On préfère s’en remettre à des slogans, à des shows médiatiques, à des affirmations mensongères, à la signature de pétitions qui, malheureusement, contribuent à créer une véritable psychose collective qui a pour toile de fond la violence des méchants mâles. La violence? Parlons-en! Certaines maisons d’hébergement pour femmes font circuler actuellement le fait que 300 000 femmes seraient victimes de violence au pays chaque année, soit tout près de 900 par jour… Le problème, c’est que lorsque l’on s’amuse à tenter de trouver la moindre preuve scientifique inattaquable d’une telle affirmation, on ne trouve rien. Un mensonge habilement colporté pour mieux siphonner l’argent des contribuables que l’on prend pour de véritables valises… Dénoncer la violence faite aux femmes est aussi une habile stratégie pour glisser sous le paillasson la violence des femmes, sujet tabou par excellence. Pourtant, des faits confirment que la femme appartient elle aussi à la condition humaine et qu’elle est en mesure, tout comme l’homme, de commettre les pires atrocités. Ainsi, par exemple, sur les 23 meurtres d’enfants commis ici en 2002, 10 ont été l’oeuvre de la mère, un d’une belle-mère et deux de gardiennes. D’après les chiffres du Children Council, 61% de la maltraitance exercée sur les enfants en bas âge sont le fait des mères de même que 75% des kidnappings parentaux. Mme Erin Pizzey, fondatrice en 1971 du premier refuge pour les femmes battues dans le monde a eu l’honnêteté intellectuelle d’affirmer, dans son livre Prone to Violence paru en 1996, que les femmes sont aussi violentes que les hommes. Elle révélait aussi que la pédophilie féminine est beaucoup plus importante qu’on le ne croit, mais qu’elle est plus difficile à détecter. Suite à la parution de son livre, M. Pizzey a été l’objet de menaces sérieuses de la part de mouvements féministes extrémistes: « J’ai dû avoir une escorte de police où je suis allé, parce que je recevais des menaces sur ma vie et des alertes à la bombe à mon domicile. » Pourquoi les médias parlent-ils rarement des nombreuses femmes qui ont participé aux terribles massacres au Rwanda, dont des religieuses? Pourquoi les récentes révélations de l’éminente historienne Anna Maria Sigmund (Les Femmes du IIIème Reich, Éditions Lattès), qui a eu accès à des sources d’archives longtemps fermés, révélations qui prouvent que les femmes ont été le pivot du nazisme, qu’Hitler a été porté au pouvoir grâce è l’appui massif du vote féminin et qu’il doit sa fulgurante ascension à des femmes mécènes, ne font pas les manchettes? Robert-Lionel Séguin, ethnologue émérite, chercheur infatigable, malheureusement décédé, affirme dans son livre La sorcellerie au Québec du XVIIe au XIXe siècle (Éditions Leméac/Payot), que le plus grand assassin d’enfants a été une charmante dame du nom de Catherine Deshayes. Elle aurait brûlé dans son four 2000 enfants lors de messes noires… La réalité dépasse souvent la fiction et vient jeter par terre certains tabous qui ont la vie dure. L’espace me manque pour relater d’autres faits troublants que nos féministes drapées du manteau misérabiliste de la pauvre victime n’ont pas le courage d’affronter. Je trouve regrettable que l’on attribue constamment la violence aux hommes et rarement aux femmes. La méchanceté appartient aux deux sexes. Le mal fait partie de la nature humaine et peut s’exprimer de multiples façons. Heureusement, la majorité des femmes que je rencontre ont l’humilité et la franchise d’admettre une telle évidence. Je suis prêt à signer une pétition qui dénoncerait la violence faite aux femmes, aux enfants, aux pères, aux vieillards, aux animaux, aux arbres, aux handicapés, aux groupes ethniques, aux… Jean-Claude
Boucher
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