Ainsi dans la loi relative à « la
lutte contre les propos discriminatoires à caractère sexiste
ou homophobe », on peut lire:
Article
1er - Il est inséré, après le huitième
alinéa de l'article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté
de la presse, un alinéa ainsi rédigé:
«
Seront punis des peines prévues à l'alinéa
précédent ceux qui, par ces mêmes moyens, auront provoqué
à la discrimination, à la haine ou à la violence à
l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison
de leur sexe ou de leur orientation sexuelle. »
Encore une fois, faut-il le répéter, l'agression doit se
définir de manière objective. C'est l'agression des droits
de propriété, et donc de l'intégrité des personnes
physiques et de leurs propriétés. L'initiation de la violence
est criminelle car c'est un fait objectif, une atteinte objective aux droits
de l'individu. Ce qui se passe dans l'esprit de l'agresseur relève
de la subjectivité et de l'opinion, quelque chose qui appartient
de droit à l'individu et qui relève de la liberté
de penser et d'expression.
Or, si nous étendons la notion de délit ou de crime à
l'opinion exprimée, homophobe ou sexiste, nous entrons dans un régime
politique fasciste, dont une des caractéristiques est de dire obligatoirement
le contraire de ce qu'on pense (si ce qu'on pense n'est pas la «
vérité » officielle).
Cette loi « anti-discriminatoire » est donc intimement liée
à liberté de penser. Criminaliser la pensée (fût-elle
errante et stupide) pour obliger les citoyens à adopter par la force
une Vérité d'État n'est pas sans relation avec les
déviances de notre « démocratie d'opinion »
où ce sont les sondages et les événements érigés
en « phénomènes sociaux »
qui dictent la pensée du législateur. Pourquoi les chantres
du politiquement correct veulent-ils interdire l'expression de la pensée
« déviante », non « conforme
»? Parce qu'ils s'imaginent que toute expression d'une opinion
peut avoir des conséquences politiques. Et ce n'est pas si mal vu
dans un pays où on fait des lois à la demande comme on produit
du camembert.
Des
lois sur mesures
Les représentants auto-proclamés des « gays,
lesbiennes et autres "trans" [sic] » veulent
une loi sur l'homophobie. Il ne suffit donc pas qu'une agression soit délictueuse
ou criminelle, il faut en plus qu'elle le soit en fonction de l'«
identité » de la prétendue victime. Et la sanction
sera aggravée.
« Criminaliser la pensée (fût-elle errante et stupide)
pour obliger les citoyens à adopter par la force une Vérité
d'État n'est pas sans relation avec les déviances de notre
"démocratie d'opinion" où ce sont les sondages et les événements
érigés en "phénomènes sociaux" qui dictent
la pensée du législateur. » |
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Et pourquoi l'« identité » homosexuelle
devrait-elle être davantage protégée que celle de Théo
Van Gogh, assassiné aux Pays-Bas pour avoir usé de la
liberté d'expression à l'encontre d'une minorité violente
et anti-occidentale? Je me le demande bien. Pourquoi les juifs, les arabes,
les homosexuels, les femmes, bénéficieraient-ils d'une loi
d'exception et pas ceux qui osent dire que l'islamisme est un fascisme
qui nous envahit (comme Théo van Gogh en a fait la triste expérience)?
Je me le demande bien.
Les politiciens courtisent les minorités qui luttent contre la discrimination
et s'imaginent que la majorité silencieuse est évidemment
d'accord. Il est mal de discriminer, n'est-ce pas? Pourtant, moi je discrimine
tous les jours. Comme tout le monde. Il y a de bonnes et de mauvaises raisons
de le faire. Chacun discriminera sur la base de ce qu'il connaît
d'un individu. Il peut se tromper mais il serait ridicule et totalitaire
de penser que les hommes de l'État doivent nous dicter de quelle
manière il faut ou ne faut pas discriminer les individus avec lesquels
nous sommes en relation.
Encore une fois, les hommes de l'État ne sont pas omniscients. Et
lorsqu'ils s'appuient sur une minorité organisée et politiquement
influente pour étouffer la liberté d'expression, nous avons
tout lieu de penser que nous nous dirigeons vers une tyrannie des minorités
et un fascisme d'État.
Liberté
Dans une société de liberté chacun peut dire ce qu'il
pense et se mettre en relation contractuelle avec qui il veut. Une telle
société, où les individus entrent en relation librement
et volontairement, est toujours plus « policée »
qu'une société politisée. « Policée
» au sens où les comportements se règlent en
fonction du principe de coopération, nécessaire pour vivre
et établir des relations avec les autres. La politesse, le respect
de certaines formes non-violentes de relation avec les autres, ne sont
pas des produits étatiques mais résultent d'un apprentissage
de la vie sociale fondée sur la coopération – pour une étude
sociologique de l'émergence de ce genre de règles, voir Hayek
(Droit, législation et liberté) et bien entendu, Axelrod
(Comment réussir dans un monde d'égoïstes). Dans
une société politisée comme la nôtre on force
les gens à financer et à dire, contre leur gré, ce
qu'ils ne veulent pas et ce qu'ils ne pensent pas.
J'ajoute que la discrimination irrationnelle, raciste ou sexiste, qui ne
devrait pas être un délit, est une stupidité dont les
employeurs feraient très rapidement les frais si la concurrence
était totale. Car ainsi que le dit Walter Block dans une excellente
étude intitulée « Économie
et libertarianisme »:
Sur
ce marché [libre] la discrimination sexuelle, ou raciale, n'est
simplement pas viable. Si les hommes et les femmes salariés, à
productivité égale, avaient des salaires largement différents,
des incitations entrepreneuriales tendraient à dissiper le différentiel.
Des entrepreneurs chercheraient à embaucher des femmes sous-payées
et licencieraient des hommes sur-payés. Supposez que l'homme doit
être payé 10,00 $ alors que la femme, grâce
à la magie de la « discrimination », ne doit être
payée que 6,50 $. Qui choisiriez vous? À moins
d'être extrêmement sexiste, vous embaucherez la femme parce
que vous pourrez faire un profit supplémentaire de 3,50 $
par heure. Même si vous étiez extrêmement sexiste et
embauchiez l'homme, vous seriez rapidement éliminé de votre
activité, car vos concurrents, avec une force de travail féminine
moins onéreuse, pourraient vendre à meilleur prix que vous.
La liberté économique tend à réduire la discrimination
et à ne prendre en compte que la productivité de l'employé.
Ce sont les réglementations et la protection contre les licenciements
qui freinent la créativité du marché, les opportunités
d'emplois (en engendrant un chômage massif), qui créent exactement
ce que les politiciens se complaisent à combattre: la discrimination
sur des bases irrationnelles. Encore une fois, les politiciens créent
les opportunités d'apparaître, quand le mal est fait en conséquence
de leur politique, comme des bienfaiteurs.
Mais le plus pernicieux dans cette affaire est l'incitation à se
définir d'abord comme membre d'un groupe avec pour conséquence
l'abandon de son individualité. Ce groupisme encouragé par
la loi n'est rien d'autre qu'une forme dégénérée
du collectivisme qui imprègne la société française.
D'où l'assentiment des Français pour les solutions «
collectives », celles qui leur permettent de se démettre
de leur responsabilité individuelle en les invitant à la
passivité.
PRÉSENT
NUMÉRO
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