Devant cette farce, quelle est l’attitude des médias?: Ce qui est «
véritablement immoral », c'est le rejet par l'Église « d'une méthode qui
sauve des vies humaines », commentait El Periodico. Et alors? À
ma connaissance, des millions de gens utilisent des préservatifs et ils
ne croupissent pas pour autant dans les geôles du Vatican.
…et des « associations »?: La présidente de la Fédération des gays et
lesbiennes d'Espagne, Beatriz Gimeno, a déploré que l'Église ait renié «
son accès de lucidité ». On se demande bien en quoi l’avis de l’Église
ou de mon boulanger la concerne.
…celle des hommes politiques?: L'Église doit « réfléchir » aux
conséquences d'une position « inhumaine » car « même les évêques doivent
connaître la faiblesse de la nature humaine et savoir qu'elle n'atteint
pas la perfection divine », a commenté le porte-parole du Parti
socialiste catalan (PSC) Miquel Iceta.
Il n’y a rien « d’inhumain » a exposer son point de vue, pourvu qu’on ne
cherche pas à l’imposer dans le sang comme le font tous les amis
socialistes de Miquel Iceta, lui compris, sur toute la surface de la
Terre. La nature humaine n’est ni « faible », ni « forte », ni quoi que
ce soit d’autre. « Faible », « forte », par rapport à quoi? Dire autre
chose, c’est cautionner le mysticisme comme le fait d’ailleurs
explicitement Miquel Iceta en parlant de « perfection divine », notion
intrinsèquement absurde et incompréhensible.
Autrement dit, tous ces parlotteux entrent dans la foire d’empoigne
idéologique pour l’embrouiller encore plus, ils cautionnent le
mysticisme qui consiste à croire que le Pape a un quelconque pouvoir,
ils nient – ce qui revient au même – le libre arbitre de l’homme, et ils
cherchent eux aussi à enregistrer leur voix sur le magnétophone,
admettant ainsi qu’ils considèrent comme important ce que dira le
pantin, que pourtant ils prétendent rejeter au nom de leurs prétendus «
athéisme », « laïcité » et tout ce qu’on voudra. Car enfin, la première
chose qu'ils devraient dire, c’est que personne n'est obligé de
suivre les avis de l’Église, et qu’il n’y a donc pas à chercher à les
influencer. Car, bien évidemment, les chrétiens ont le droit
d’utiliser des préservatifs. Si certains, après cela, refusent de
les appeler « chrétiens », c’est également leur droit. Où est le
problème? Où est l’agression? Où est le préjudice? Nulle part. Mais
cela, personne ne le dit. Personne, car tous ceux qui ont la parole
raisonnent exactement comme les chrétiens « progressistes »: ils croient
que la morale est arbitraire, que le Pape a du « pouvoir », que l’homme
est « faible », etc. La pensée magique habituelle.
Personne ne dit non plus, alors que c’est l’évidence, que les prêtres
ont le droit de se marier, ce qui ne signifie pas que des gens soient
obligés de leur mettre une église à disposition ou d’aller à leur
messe. Personne ne dit, alors que cela crève les yeux, que les
femmes ont le droit d’être prêtres (quoique personne n’ait
l’obligation de les considérer comme telles), que l’Église n’interdit
pas l’avortement (puisqu’elle n’a aucun pouvoir d’interdire quoique
ce soit), que les divorcés ont le droit de communier (tout comme
le prêtre a le droit de leur refuser la communion), que les suicidés
ont le droit de se faire enterrer à l’Église, etc.
Seuls des fous peuvent croire qu’il faut « militer », « combattre » ou «
se mobiliser »(1) pour obtenir de pouvoir exercer des droits que
personne ne leur conteste. Mais les fous sont nombreux.
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