Le professeur Jim Simmons de l'Université de Ryerson est l'auteur
d'une étude fort intéressante sur la question qui démontre que
l'implantation d'un Wal-Mart dans une région a un impact positif sur
le développement des autres commerces. À Thetford Mines, l'arrivée
d'un Wal-Mart a suscité des réinvestissements importants de la part
d'entreprise comme Jean-Coutu et Canadian Tire tout en assurant la
création de nouveaux emplois. À Saint-Constant, sur la Rive-Sud de
Montréal, un énorme complexe de restaurants, de boutiques s'est érigé
autour du Wal-Mart, offrant l'opportunité aux citoyens de faire tous
leurs achats dans un seul et même endroit.
« Wal-Mart exploite ses employés » |
Sans doute le mythe le plus populaire. Tout d'abord,
si c'était le cas plusieurs se seraient contentés de quitter
l'entreprise et de trouver un autre travail. Wal-Mart ne force personne à
travailler dans ses succursales. Les politiques salariales sont
connues au moment de l'embauche et demeurent dans la moyenne de
l'industrie. Il s'agit bien souvent de postes à temps partiel qui
visent les étudiants et les personnes à la retraite.
De plus, l'entreprise offre de très bons avantages sociaux: un fonds
de pension payé par l'employeur, 10% de rabais sur les produits en
magasin, une journée à 20%, et des programmes d'assurance médicaments
et dentaires parmi les meilleurs de l'industrie. Ce sont des éléments
que l'on se garde bien de présenter dans les médias québécois – trop
occupés qu'ils sont à faire de Wal-Mart une entreprise de despote. Le
lecteur se souviendra de l'intervention de Claude Charron,
animateur sur les ondes de TVA, qui avait qualifié l'entreprise de
nazi de l'économie…
« Wal-Mart incite à la surconsommation » |
Les consommateurs sont entièrement responsables de
leurs habitudes d'achat et surtout de leurs excès. Wal-Mart ou pas,
cela se passe entre les deux oreilles. Dans le jargon, on appelle cela
la « magasinite aiguë », c'est-à-dire une personne qui a un besoin
viscéral d'acheter afin d'obtenir un soulagement émotionnel.
« Wal-Mart ne fait affaire avec aucun
fournisseur canadien » |
Telles étaient les paroles du maire de la ville de
Châteauguay, Sergio Pavone, qui, frustré d'avoir été boudé par
Wal-Mart aux profits de la municipalité de Saint-Constant, sombre dans
ce genre de déclaration gratuite. Le principal fournisseur de
Wal-Mart est Beco Industrie, une entreprise canadienne et l'un des
plus importants fabricants et exportateurs de textiles domestiques
(draps, douillettes, couvre-lits, couvertures, etc.). Le bureau chef
de l'entreprise se trouve à Anjou où elle possède également un centre
de distribution. Mega Bloks, basée à Montréal, est l'une des 10
marques de jouets les plus vendus en Amérique du Nord et qui, le 19
février 2003, a été reconnue comme un fournisseur exceptionnel et
distingué.
Ces quelques exemples ne sont qu'un aperçu de tout
ce que l'on véhicule sur Wal-Mart et ce, sans parler de toutes ces
fausses études sans la moindre référence qui pullulent sur le réseau
Internet. Cet effet d'entraînement, loin de déplaire aux syndicats,
est largement encouragé et ceux-ci profitent de chaque tribune pour
rajouter de l'huile sur le feu. Bien sûr, ces leaders ne sont pas fous
et savent pertinemment que le citoyen moyen est prêt à croire
n'importe quoi sans la moindre vérification.
Pour conclure, faites-vous cette réflexion: pourquoi les syndicats ne
s'intéressent-ils pas aux entreprises québécoises et canadiennes qui
oeuvrent dans le même domaine que Wal-Mart? Seraient-ils parfaitement
conscients des répercussions désastreuses d'une telle action sur
l'économie du Québec? La vérité est que si demain
l'ensemble des succursales de Wal-Mart se syndicalise, cela va
entraîner une hausse massive des coûts et des services. La concurrence
ne se sentant plus menacée agira exactement de la même façon en
augmentant ses prix. En bout de ligne, le consommateur en sera la
première victime.
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