Eh oui, la télévision est responsable de bien des maux. Les études
le démontrent. Le mois dernier, l'une d'entre elles révélait que
la télé renforce les mauvaises habitudes chez les enfants, surtout
chez les garçons (La Presse, 25 mai 2005). Selon l'étude
menée auprès de 534 élèves montréalais de 10 ans par une
professeure au département de nutrition de l'Université de
Montréal, près du quart des enfants – soit 25% des garçons et 18%
des filles – mangent tous les jours devant le petit écran.
Ils y engloutissent plus de frites, de chips, de crème glacée, de
bonbons, de pâtisseries et de céréales sucrées que s'ils étaient
assis à table, sans télévision allumée (l'étude ne dit pas si ces
enfants ont des parents, mais bon…).
C'est que les gens,
petits et grands, semblent perdre toute notion de responsabilité
lorsqu'ils se retrouvent devant leur télé. Il suffit qu'ils
développent une maladie ou une mauvaise habitude pour qu'ils
rejettent le blâme sur la télé! Obésité, hyperactivité, piètre
estime de soi, insomnie, sexualité débridée…, la télé! Certains
chercheurs la qualifient même de drogue (voir «
Une drogue,
la télé? », le QL, no 105). Alors si la télé cause tant
de tort à la société, il n'est pas difficile d'imaginer que tôt ou
tard, vu la gravité de la situation, un gouvernement
progressiste et responsable décrétera pour le plus
grand bien de tous qu'il faudrait forcer les chaînes de
télé à diffuser des mises en garde en continu.
« Hein? C'est pas un peu
radical », que vous vous demandez? Peut-être, mais il s'agit d'un
problème de santé publique. Et on ne lésine pas avec la santé du
public! On appose bien des mises en garde sur les appareils de
loterie vidéo, les tondeuses à gazon, les emballages de
plastique, les boîtes de mets
surgelés, les verres à café, les produits du tabac. C'est vrai,
plus de la moitié du paquet de cigarettes est maintenant
confisquée par l'État pour permettre
l'annonce de mises en garde. Nul doute qu'en ce moment même des
« intervenants sociaux » ou « professionnels de la victimisation »
planchent sur un projet visant à obliger la diffusion de
mises en garde sur une portion significative (disons, un tiers) du
petit écran.
|