Voici un exemple de 2002,
tout aussi valable aujourd'hui. Un couple marié au chômage
avec deux enfants pouvait, avec le RMI, l'allocation
logement et les allocations familiales, toucher 7 200 francs
par mois ou 1097 euros. Si un des conjoints retrouvait un
emploi à mi-temps au Smic, le revenu familial était
inchangé. S'il travaillait à temps complet, le revenu
familial s'accroissait seulement de 600 F, soit 4 F par
heure travaillée. Qui peut accepter de travailler pour 4 F
ou 0,61 euros l'heure?
Le Smic, en outre,
encourage ouvertement la délocalisation des industries à bas
salaires, ce qui crée le chômage d'une autre façon. Dans le
textile, depuis 1970, le Smic a augmenté en francs constants
de 100% alors que les hausses normales auraient donné 35%.
On connaît le sort du textile en France et les larmes
publiques sur ces abominables Chinois. Les « smicards »
peuvent, certes, se réjouir momentanément des hausses, mais,
le jour où ils seront victimes d'un plan social, personne ne
leur dira que c'est justement le Smic qui en est
responsable.
Ensuite chaque
augmentation suscite un nouvel écrasement de la hiérarchie.
Les non-smicards sont progressivement rattrapés. Ce qui
détruit tout encouragement au progrès et explique en partie
la progression de la paresse. Au début du Smic qui
s'appelait d'ailleurs Smig, il ne touchait que quelques
milliers de personnes:
1988: 1 500
000 salariés payés au Smic, soit 8% des salariés,
2004: 2 300 000 personnes après une progression de 15%
sur l'année. |
Au sommet de la hiérarchie, les personnes les plus payées
ont tendance à émigrer, ce qui est aussi un effet indirect,
le Smic jouant son rôle dans la panoplie des mesures
destructrices de l'économie française. En fait on
subventionne le travail de faible valeur et le tout tire les
rémunérations vers le bas.
Bien entendu, le pouvoir
d'achat – objet légitime de beaucoup de gens – souffre
gravement du Smic puisqu'il dépend de la création de
richesse qui justement se trouve freinée.
Le socialisme est la
grande cruauté du XXe siècle; le pouvoir actuel prisonnier
de son idéologie étatiste fait mine de ne pas le savoir.
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