En 2002, le chasseur Jean-François Laflamme circule paisiblement sur
une route de Saint-Maurice lorsqu'il est arrêté par hasard par des
agents de la Sûreté du Québec. Sa carabine est saisie, on prend ses
empreintes digitales et on l'accuse en vertu de la loi d'être en
procession d'une arme illégale. Du jour au lendemain, on le transforme
en criminel alors qu'il n'avait jamais rien fait de mal. Risquez-vous
la prison lorsque vous oubliez de renouveler votre permis de conduire?
Bien sûr, les médias se gardent bien de présenter cette réalité,
puisqu'ils concentrent leurs efforts uniquement sur les déboires
administratifs du registre. Ils nous laissent entendre qu'une
meilleure gestion des coûts redonnera à la loi toute sa légitimité. Or
il n'en n'est rien puisque C-68 est inconstitutionnelle.
L'article 7 de la Constitution canadienne stipule que chaque
citoyen a le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité
de sa personne. Le registre des armes à feu vient empêcher
un citoyen honnête de défendre sa propriété, ses biens et sa
famille contre une agression criminelle. Nous parlons ici
d'un droit fondamental qui ne concerne en rien l'État.
Pourtant, de nombreux intervenants continuent de véhiculer
le mythe qui veut que l'utilisation d'une arme à feu soit
inutile puisque la police assure adéquatement la protection
de la population. Cette confiance aveugle rend le citoyen
complètement dépendant d'un service qui n'a pas la moindre
efficacité au moment d'une infraction et qui n'a jamais
empêché des milliers de viols et des meurtres crapuleux de
se produire.
En novembre 2002, Robert et Bonnie Dagenais, deux retraités de
l'enseignement, ont été sauvagement assassinés dans leur chalet de
Val-des-Monts. Ils avaient pourtant réussi à composer le fameux 911,
mais la police est arrivée trop tard. C'est également le cas pour tous
ces Canadiens qui demeurent dans des zones rurales où les services de
sécurité publique ne répondent que très rarement à leurs appels. Quand
nous pensons qu'une agression se déroule en seulement quelques
minutes, il est ridicule d'empêcher une personne de prendre les moyens
nécessaires pour protéger sa vie. Il s'agit d'une démarche responsable
et parfaitement légitime. Trois chercheurs, Gordon Witkin, Monika
Guttman et Tracy Lenzy, ont démontré que la police réussit à empêcher
un crime dans seulement 5% des cas. Tout le reste vient grossir les
statistiques et profite surtout aux criminels.
Aujourd'hui, l'État s'appuie de plus en plus sur les bases
de données pour répertorier différents renseignements sur
l'ensemble de la population. Le respect de la vie privée est
l'un des aspects fondamentaux de la liberté individuelle. Le
registre des armes à feu viole ce principe puisqu'il oblige
tous les propriétaires à se soumettre, à tous les cinq ans,
à des interrogatoires en règle, fouillant les moindres
recoins de leur vie personnelle. Des questions sur la vie
familiale, la vie sentimentale, la santé, les finances, les
loisirs, les valeurs, la consommation, ou encore sur les
convictions politiques et religieuses.
Le 29 août 2001, dans son
rapport, le commissaire à la vie privée fut très critique à
l'endroit de cette procédure jugée trop indiscrète et dont
la somme de renseignements recueillis est excessive. Face
aux déboires récents du département des ressources humaines
du Canada, nous pouvons nous interroger sur les risques de
voir ce type de renseignements tomber entre les mains
d'organisations criminelles ou être facilement accessibles
par les fonctionnaires. À l'heure actuelle, plus de
3,5 millions de personnes sont enregistrées dans le
registre et les informations recueillies sont bien souvent
erronées et inexactes.
Droit à la protection contre les perquisitions abusives
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Lorsque les policiers désirent mener une intervention chez un
trafiquant de drogue, ils doivent d'abord obtenir un mandat d'un juge.
Il s'agit d'un droit garanti par la Charte des droits et libertés
(article 8) afin d'empêcher toute intrusion injustifiée de l'État sur
une propriété privée. Une fouille sans mandat est considérée illégale.
Or, la loi C-68 stipule que les autorités ont le droit d'entrer chez
un propriétaire d'arme à feu et de faire des perquisitions sans
mandat. Une action qui peut être menée sur un simple doute ou tout
autres motifs jugés valables. Imaginez l'humiliation pour les membres
d'une famille
sans histoire de voir des agents fouiller leurs documents et autres
objets personnels. Cette pratique demeure inquiétante et ouvre la
porte à de nombreuses dérives dont l'abus de pouvoir.
Le silence des propriétaires d'armes à feu
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Au Québec, l'immobilisme des propriétaires d'arme à feu est frappant.
Ils préfèrent rester dans l'ombre plutôt que d'assurer la défense de
leurs droits. Tout le terrain est occupé par la coalition anti-arme
qui mobilise les médias afin de faire la promotion de C-68.
Ce mouvement possède une plate-forme solide et travaille en étroite
collaboration avec de nombreux spécialistes des relations publiques.
Comme la grande majorité des citoyens ne connaissent absolument rien
aux dossiers des armes à feu, ils sont facilement influençables. Ils
entendent un seul et unique discours basé sur la peur dans lequel on
se garde bien de leur présenter tous les aspects du débat. Dans une
société qui vibre au rythme des images et où l'on met bien souvent de
côté l'analyse critique, il ne faut pas s'étonner des résultats. Le
débat sur les armes à feu est émotif avant d'être rationnel et il est
inacceptable de voir autant intervenants faire preuve d'une aussi
grande malhonnêteté intellectuelle. Sans opposition réelle, ils
peuvent faire avaler n'importe quoi à la population. Il est grand
temps de renverser la vapeur, car tôt ou tard, cet État infantilisant
en viendra à interdire complètement la possession d'arme à feu – comme
il tente actuellement de le faire avec l'utilisation du tabac.
Mais où se trouvent les propriétaires d'arme a feu? Où se trouvent ces
hommes et ces femmes prêts à se battre pour la défense de leurs
droits? Ce n'est pas en restant cachés derrière les murs de son club
de tir préféré que les choses vont changer. Ce n'est pas non plus en
participant à des forums de discussion privés que les mentalités vont
évoluer. Bien sûr vous pouvez vous plaindre sans arrêt des
interventions ridicules de nos fonctionnaires, condamner la démagogie
d'une Pierrette Venne, mais tout cela est inutile à long terme. Le
seul choix disponible demeure l'action et ceux qui le refusent ont
choisi depuis longtemps de se mettre la tête dans le sable et de
devenir des esclaves dociles de l'État. Pour se donner bonne
conscience, on n'a souvent tendance à vivre dans l'attente d'une
solution miracle. Pour votre information, le messie n'existe pas. Pour
gagner sa liberté, il faut apprendre à se mouiller et se battre.
Pour protéger les droits des propriétaires d'arme a feu, il faut une
coalition solide, dont les représentants devront croire en la
pertinence du changement tant au niveau public que politique. L'un des
principaux objectifs sera d'entretenir des liens de bonne entente avec
le milieu journalistique et de posséder la crédibilité nécessaire pour
être de toutes les tribunes. Pourquoi, lorsqu'il est question d'armes
à feu au Québec, le seul discours entendu et celui des opposants? La
raison est simple, il n'existe pas d'organisation ayant des
intervenants disponibles et capables de prendre la parole en toutes
circonstances. La vérité, on préfère se cacher ou s'en remettre
timidement à une Claire Joly qui accepte à l'occasion de monter seule
aux barricades.
Au terme de cet article, la loi C-68 n'a plus besoin de présentation.
Il s'agit d'une entreprise en totale faillite qui n'a plus aucune
légitimité autant politique que juridique. Les propriétaires d'arme à
feu ont maintenant entre les mains tous les outils nécessaires pour
couler le registre et l'envoyer sur la très longue liste des plus
grandes fraudes étatiques de l'histoire canadienne. Pourtant en dépit
de toutes ses factures salées, ses violations des droits individuels
et ses nombreux déboires informatiques, certaines organisations
continuent aveuglément d'en faire la promotion. Pour eux, il n'y a pas
de limites aux gaspillages et ils sont prêts à vous faire payer
davantage pour protéger leurs utopies. À ce sujet, nous apprenions
dernièrement que le gouvernement fédéral allait réinvestir 64 millions
de dollars dans le registre, comme si les folies n'avaient pas assez
duré. Ils n'ont pas encore compris qu'il n'y a aucun lien rationnel
entre les objectifs de la Loi sur les armes à feu et les
différentes mesures adoptées pour la mettre en application.
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