Enfermés dans votre logomachie sur le modèle social français – que
le monde nous envierait, mais qui est en réalité un objet
d'étonnement et de dérision –, vous continuez imperturbablement à
promettre la croissance, la fin du chômage, la disparition des
inégalités. Et pour cela vous dépensez toujours plus, vous contrôlez
toujours plus, vous achetez des clientèles électorales avec l'argent
que vous soutirez sans scrupule à ceux qui l'ont gagné par des
efforts surhumains, d'autant plus surhumains que vous captez la plus
grande partie de leurs fruits.
Vous vous gargarisez de
politiques-gadgets – plans de modernisation sociale et de cohésion
sociale, prêts à taux zéro, stimulation de la consommation, primes
et aides variées – qui ne font que renforcer le mal et dont les
mauvais résultats sont donc le prétexte de nouveaux gadgets. Et, au
lieu de comprendre et d'avouer que les adversaires des Français et
des Françaises sont à l'intérieur – c'est vous-mêmes –, vous partez
dans des guerres de diversion contre de prétendus ennemis
extérieurs, qui s'appellent « mondialisation », « directive
Bolkestein » ou même « Google ».
Au nom de la réduction de
la « fracture sociale » vous prélevez toujours plus, vous empruntez
toujours plus, obérant en cela le pouvoir d'achat des générations
futures, vous détournez l'épargne de ses emplois productifs pour
satisfaire vos promesses démagogiques. Car la réduction de la
fracture sociale n'est qu'un prétexte pour faire croître sans arrêt
vos propres pouvoirs et les pouvoirs de la bureaucratie. Cela serait
risible, si ce n'était pas tragique, de constater que vingt-quatre
ans de socialisme ininterrompu et de « lutte contre les
inégalités », depuis cette date funeste de l'élection de François
Mitterrand à la présidence de la République, n'ont fait que créer du
chômage, provoquer la misère, développer les inquiétudes, susciter
les conflits.
Vous avez ainsi fait
naître d'autres « fractures sociales », celles qui existent, par
exemple, entre ceux qui font des efforts immenses de travail,
d'épargne ou d'imagination et ceux qui vivent de subsides, mais
aussi de rentes et privilèges: le bien-être est de moins en moins la
récompense des efforts personnels, il résulte de plus en plus de
l'appartenance à des réseaux de pouvoir ou à des groupes
revendicatifs qui obtiennent d'autant plus qu'ils sont plus
nuisibles et menaçants.
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