Je m’appuierai sur le réalisme des concepts (leur définition fondée
sur la réalité), l’interdépendance des concepts et la logique de
l’action humaine (praxéologie). La méthode praxéologique consiste à se
fonder sur les évidences empiriques et la logique de l’action humaine.
Les faits de la science expérimentale ne sauraient en aucun cas les
réfuter car le caractère criminel de l’avortement ne découle pas de la
science expérimentale mais de l’action humaine et de ce qu’elle
implique. De fait, les sciences expérimentales ne sont pas le seul
critère de vérité – ce n’est pas parce que celles-ci ne peuvent pas à
elles seules résoudre un problème que celui-ci ne peut pas l’être par
d’autres moyens parfaitement logiques. Le critère de cohérence logique
et le principe de non-contradiction permettent d’aboutir à deux
conclusions irréfutables: l’avortement consiste à supprimer un être
humain, et il s’agit d’un crime. Pour en savoir plus sur ces moyens de
preuve,
je renvoie à la thèse de François Guillaumat
(FG).
L’avortement supprime un être humain |
L’action d’avorter signifie que l’on sait que l’être que l’on supprime
est déjà un être humain. N’est-il qu’un amas de cellules sans nature
spécifique? Dans ce cas pourquoi avorter? Pour se débarrasser d’un «
objet » dont on ne sait pas ce qu’il est? Encore une fois, l’action et
l’expérience de l’avortement signifient que cet amas de cellules est
déjà un être humain. Et s’il ne l’est pas encore alors à partir de
quand l’est-il? Fixer une limite à partir de laquelle cet être créé
dès la conception devient un être humain implique un processus de
création que personne ne sait définir car c’est impossible. Serait-ce
une sorte de création continue(1)? D’aucuns
définissent l’être humain par sa capacité à répondre de ses actes, par
sa raison. Mais alors quelle différence y aurait-il entre avorter et
tuer un nouveau-né? De fait, quelle différence de nature y a-t-il
entre un nouveau-né et un foetus? Une simple évolution qui, si on la
laisse naturellement se réaliser, conduit à une identité. Mais cette
évolution ne PEUT se produire que si l’être conçu est déjà un être
humain. Imagine-t-on un foetus de chimpanzé
devenir ce que nous sommes? Bref! Il est impossible de nier la nature
humaine de l’être conçu sans définir à partir de quand cet être
deviendrait humain. Ce qui est empiriquement impossible.
Il est donc clair que la
nature humaine de l’être conçu est certaine, qu’elle est impliquée par
l’acte même d’avorter mais également par l’analyse conceptuelle de la
création. Puisque la création continue de la nature humaine de cet
amas de cellules est une absurdité, il faut en conclure que l’être
conçu est déjà un être humain. L’évolution a lieu après la création et
non pas avant. Pour qu’il y ait évolution, il faut qu’il y ait d’abord
création. Rien ne peut évoluer à partir de rien.
La nature humaine de l’être conçu étant établie, la question qui suit
immédiatement est la suivante : l’avortement volontaire est-il un
crime?
D’abord qu’est-ce qu’un
crime? « Le crime se définit par l'existence des droits de la victime
et le fait qu'ils ont été violés. » (FG)
Ainsi tout le problème est de savoir si l’être humain, dès sa création
possède des droits, et en particulier le droit de vivre. La réponse
est assez simple. Comme il n’existe pas de processus qui fait passer
l’être créé de la nature d’une « chose » à la nature humaine,
puisqu’il est déjà dans sa nature un être humain, les droits que l’on
reconnaît à chaque être humain, en l’occurrence le droit de vivre sans
agresser autrui, ces droits lui sont attachés dès le départ, qu’il
puisse ou non les défendre et les revendiquer. N’importe qui peut le
faire à sa place parce que c’est un être humain doté de droits dès la
conception.
Dès lors l’avortement
est-il un crime? Si l’on a reconnu que l’être détruit par l’avortement
est un être humain alors il s’agit bien évidemment d’un crime. «
Personne n'a le "Droit" d'abandonner quelqu'un [un être humain] après
l'avoir soi-même placé en situation de mourir si on l'abandonnait.
» (FG)
|