Si les libertariens sont de nature très critique envers l'État,
imaginez leur ressentiment envers ce type d'institution qui regroupe
plus de cent quatre-vingt-quatre États à un même endroit! Une tribune
où se confronte plus d'une centaine d'intérêts nationaux qui se
paralysent entre eux au cours de longues séances de masturbation
intellectuelle… Est-il possible de mettre enfin un terme à ce cirque?
Depuis sa fondation, l'Organisation des Nations Unies s'est avérée
inefficace pour maintenir la paix et n'a jamais empêché ses membres
les plus influents de contourner ses mécanismes pour mener des
opérations unilatérales. Le machin, comme l'appelait si bien le
général de Gaulle, sert avant tout les intérêts des fonctionnaires qui
l'utilisent pour légitimer leurs ambitions politiques. À l'aube de la
Guerre froide, il fallait être profondément naïf pour s'imaginer que
les beaux mots de la charte allaient à eux seuls assurer la
pacification du monde.
Lorsque les chefs d'État, après avoir combattu le nazisme, se sont réunis
pour apposer leur signature sur ce document, c'était avant tout pour
se donner bonne conscience et rassurer des millions d'individus encore
sous le choc de la guerre. Ils ont
réussir à endormir leur méfiance, en mettant sur pied une institution
ayant de grandes similitudes avec la défunte Société des nations
(SDN). On s'est simplement contenté de changer le nom qui à lui seul
continue à entretenir le mythe et les illusions.
Ainsi, au début des
années 1950, pendant que des centaines de diplomates et d'ambassadeurs
du monde entier débarquent à New York pour inaugurer les locaux de
l'organisation, celle-ci est déjà complètement paralysée. La guerre
psychologique et idéologique que se livrent les États-unis et l'Union
Soviétique suffit à elle seule à donner le ton aux relations
internationales pour les trente prochaines années. Les secrétaires
généraux qui se succèdent à la tête de l'ONU ne peuvent qu'assister
impuissants aux événements. De plus, malgré les condamnations répétées
de l'Assemblée générale, celle-ci ne pourra empêcher l'annexion du
Tibet par la Chine, la guerre du Vietnam, la guerre entre l'Iran et
l'Irak, la guerre en Libye ou encore l'invasion de l'Afghanistan.
Après l'effondrement du Mur de Berlin (1989), l'espoir renaît
subitement chez tous ceux qui souhaitent voir l'ONU retrouver sa
légitimité. En a-t-elle déjà eu une? Quoi qu'il en soit, ses
fonctionnaires se mettent à fantasmer et à fabuler. Toutes les raisons
sont bonnes pour sauver cette institution, mais surtout son job. En
coulisses, on parle de la naissance d'une nouvelle ère basée sur le
droit et la justice entre les États! Une lune de miel qui ne sera que
de courte durée.
En 1990, le président
irakien Saddam Hussein ordonne à ses troupes d'envahir le Koweït, un
des principaux producteurs de pétrole du Golfe persique. Même si l'on
utilise la Charte des Nations Unies pour condamner l'agression,
les États-unis torpillent toutes possibilités d'un règlement pacifique
en envoyant une importante force militaire dans la région. L'opération
« Desert Storm », bien qu'appuyée par plusieurs pays, sera menée
entièrement par la Maison-Blanche. La victoire fut celle d'une seule
et unique nation et certainement pas de l'ONU qui fut acculée au pied
du mur. En d'autres mots, on a obtenu son approbation sur simple
demande.
Ce fut également le cas
pour l'opération américaine en Somalie et durant l'opération française
au Rwanda. En Bosnie, l'ONU a fait si piètre figure qu'elle est
obligée de céder le terrain à l'OTAN. Le coup de grâce aura lieu en
avril 2003, lorsque le président George W. Bush, au nom de la
guerre contre le terrorisme, décide d'attaquer l'Irak sans l'aval du
Conseil de sécurité de l'ONU. L'organisation en ressort si affaiblie
qu'elle n'a plus aucune crédibilité.
Vers un système de contrôle totalitaire |
À l'heure actuelle, certains pays du Tiers-Monde proposent de réformer
les Nations Unies afin de mettre sur pied un gouvernement mondial basé
sur une philosophie communiste. Celui-ci aurait, par l'entremise
d'institutions coercitives, le contrôle sur toutes les ressources
naturelles, financières et technologiques de la planète. Une menace
sérieuse pour la libre entreprise et la propriété privée. Il ne s'agit
pas uniquement d'une rhétorique, mais bien d'un effort concerté et
soutenu dans pratiquement toutes les sphères d'activité de l'ONU. Ces
nouvelles politiques sont déjà mentionnées dans une multitude de
documents officiels.
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