Comme tous les Parisiens peuvent le constater, le bénéfice des
violences urbaines est que la police a enfin cessé d'importuner les
honnêtes gens – c'est-à-dire les automobilistes. Ils ont d'autres
« chats » à fouetter.
Les voitures brûlées dans
les quartiers pauvres sont une bénédiction, là aussi, pour les
automobilistes et leurs assureurs, ce sont les voitures d'occasion
souvent mal entretenues et qui sont un double danger sur la route à la
fois parce qu'elles sont peu sûres et que leur conducteur roule
souvent sans permis de conduire, donc sans assurance. Cela évite les
subventions payées par le contribuable pour se débarrasser de ces
véhicules comme un certain gouvernement de droite l'a fait.
Ces jeunes détruisent des
services publics, bus, écoles primaires, salles de sports, etc. Mais
puisque les services publics sont en général un désastre et ne
fournissent jamais les services qu'ils prétendent rendre (l'école
fabriquent des illettrés, le temps d'attente des bus est toujours trop
long et c'est inconfortable, etc), ceux-ci leur rendent donc la monnaie de leur
pièce. Évidemment quand ils détruisent le supermarché,
la salle de sport ou les bâtiments d'une entreprise, ils violent des
droits de propriété. Mais après tout, ils font comme fait le
gouvernement quand celui-ci réglemente et taxe lourdement ces
activités. Finalement ils sont moins hypocrites que ceux qui nous
gouvernent.
Enfin, pendant que les
jeunes de banlieues affrontent une bande rivale – celle des CRS (les
forces anti-émeute) et policiers – pour la conquête du territoire, ils
nous foutent la paix. Les jeunes n'ont plus le temps de voler ou
d'exercer leur métier de dealer de drogue. De leur coté, les CRS
cessent de protéger les bureaucrates et hommes politiques de la rue de
Grenelle ou de Varennes là où il y a tous les ministères importants.
En effet, faute d'effectifs suffisants, on ne voit plus un seul
policier ou CRS dans ce quartier. On a enfin l'impression qu'ils
servent à quelque chose.
Il est vrai qu'ils
protégent le gouvernement des manifestations organisées par les
syndicats. Du temps de Jospin, chaque jour, les syndicalistes
manifestaient pour réclamer des prébendes. C'est donc le moment où
jamais d'envahir les ministères. Si les syndicats n'étaient pas de
connivence avec les divers gouvernements qui se succèdent, ils
pourraient saisir cette occasion pour manifester eux aussi et brûler
quelques archives ou bureaux de ministres et prendre en otage quelques
énarques qui traînent dans ces bureaux comme ils l'ont déjà fait dans
le passé. Peut-être ces actions violentes seraient-elles, elles aussi,
bénéfiques.
|