Montréal, 15 novembre 2005 • No 160

 

COURRIER DES LECTEURS / READERS' CORNER

 

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AVORTEMENT: IL N'EXISTE PAS
 D'AUTRES SOLUTIONS!

 
 

          Plusieurs commentaires sont parus dans le Québécois Libre où on mentionne que le débat autour de l'avortement se réglera grâce aux avancées de la science. Dans un futur pas si lointain, il serait ainsi possible de transférer un foetus dans le ventre d'une autre femme, ou même dans un ventre artificiel.

          Pourtant, rien ne permet de croire que toutes les femmes choisiront cette option. Pour certaines, un foetus n'est pas un être humain et rien n'oblige à poursuivre son développement à tout prix. Quel que soit la facilité avec laquelle l'opération de transfert du foetus sera effectuée, il restera des femmes qui préféreront encore avaler une pilule abortive. Est-ce que ces femmes seront considérées comme des criminelles?

          Le débat sur l'avortement tourne autour de la question de l'humanité du foetus. L'évolution de la science, loin de mettre fin au débat, va probablement l'élargir. Par exemple, le jour où nous serons capables de développer des foetus en laboratoires, obligera-t-on les compagnies qui le font à mener à terme chaque foetus? Et ensuite de s'en occuper jusqu'à l'âge adulte? Qu'arrive-t-il si une compagnie a besoin de développer des millions de foetus pour concevoir un nouveau médicament?

          Présentement, la production de foetus est entièrement monopolisée par les femmes en état de procréer, et ces dernières peuvent seulement en concevoir un nombre limité par année. Lorsque la science brisera ce monopole, lorsqu'on pourra créer à volonté et en nombre illimité des foetus à partir d'une simple séquence génétique, la « valeur » des foetus et des embryons humains sera complètement bouleversée. On verra alors si le débat autour de l'avortement prendra fin.

Martin Baril-Deschamps
 

 

 

LE PRINCIPE DU DROIT AU LOGEMENT!

 
 

Bonjour,

          Je respecte vos arguments. J'adhère à votre lecture de la loi. Administrateur d'immeubles, je vis tous les jours ces contradictions entre la lettre et les faits ou entre le contrat et « le droit de ne pas respecter les termes du contrat ». À qui la faute? À des hommes comme vous, remplis du savoir et incapables d'anticiper sur les événements. J'étais comme vous. J'ai changé! Pour la paix de ma conscience, le bien-être de mon activité.

          En France, vous signez un contrat de location pour un loyer mensuel de X euros. Vous avez un mois pour contester le prix du loyer et dire si, selon vous, il est exagéré pour telle ou telle raison. Et vous êtes dans le logement! Il est quasiment impossible « d'expulser » un locataire, surtout avec enfants, et ce quelle que soit sa faute – non paiement des loyers, nuisances, non respect du règlement, etc. Si vous tentez votre chance, l'affaire prendra 5 ans, et encore...

          Il existe en France (et pourquoi pas dans le monde) le principe du droit à un logement, à un toit. À partir de là, plus aucun contrat ne peut tenir. Là aussi vous allez dire: le candidat n'aurait pas dû louer ici ou là si ça ne lui convenait pas. Il doit vivre, il signera n'importe quoi pour ce faire. (Je précise que je ne suis pas d'accord avec cela, tout comme vous, et nous en souffrons et nos immeubles se dégradent.) Alors? C'est là que je reviens vers vous. Nous n'avons pas su négocier une loi qui donne un préavis large, de 6 mois ou 12 mois, même sans règlement de loyer pour permettre à l'occupant de « se refaire ».

          La condition est qu'après ce préavis, l'expulsion ne doit souffrir d'aucun délai supplémentaire. Pourquoi je dis cela? Parce que chez nous aussi les copropriétaires (ceux qu'au Canada vous appelez propriétaires) n'ont pas le droit de décorer leur balcon ou d'y construire une « cabane ». Mais à moins d'être de mauvaise foi, nous savons tous que les religieux doivent avoir leur « souccah » car pour eux il s'agit d'un ordre de Dieu. Bien entendu, ce n'est pas une raison pour violer un texte (celui d'un contrat civil) au profit d'un autre texte (le contrat de la Thora). Mais cela doit se faire, sauf à creer un trouble qui héritera avec le temps de la connotation nouvelle « Complexe interdit aux juifs ». Trouble qui deviendra alors d'ordre public.

          Je suis de confession juive. Je rencontre ce genre de problèmes (j'en ai une centaine) pour toutes les religions. Pour la souccah, nous avons voté la confirmation des termes du Règlement de copropriété (charte) et avons précisé cette « menace ». En cas de non respect de cette clause, et à défaut de faire cesser ce trouble dans un délai de 15 jours (après mise en demeure), le co-propriétaire sera considéré comme... avec astreinte de 1000 dollars par jour... etc. Ainsi la clause est respectée, l'ensemble des occupants savent qu'il ne s'agit que d'une décoration provisoire pour 8 à 11 jours (précision: à unifier lors d'un Conseil syndical avec le représentant des interéssés).

          Ne soyons plus rigides et apprenons que nos devoirs ont des « clauses » que les contrats ne connaissent pas!

William Seror
 

 

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