Montréal, 15 novembre 2005 • No 160

 

OPINION

 

Michel de Poncins écrit les flashes du Tocqueville Magazine et est l'auteur de quelques livres.

 
 

BANLIEUES: LES PYROMANES PRIS AU PIÈGE

 

par Michel de Poncins

 

          Les politiciens de la fausse droite, comme de la vraie gauche, « fraternellement » unis, sont les pyromanes directement responsables de l’incendie qu’ils prétendent aujourd’hui avoir la volonté d’éteindre.

          Depuis des décennies, ils ont encouragé, toléré, créé, favorisé tous les désastres qui se trouvent condensés au maximum dans les « quartiers »: l’illettrisme, la crise du logement, la paupérisation, les incendies de voitures, la livraison d’une partie du territoire national aux barons de la drogue, l’immigration incontrôlée, la dictature des syndicats non représentatifs, la conquête de l’Islam, le chômage notamment des jeunes, et, sur ce terreau, l’organisation de bandes armées avec des armes de guerre à leur disposition.

 

          Plus récemment, il y eut d’abord l’incroyable et honteuse affaire de la SNCM (Société nationale Corse-Méditerranée). Une poignée de chefs syndicalistes responsables de la quasi-faillite de la compagnie ont déclenché des actions de grand banditisme allant jusqu’à arraisonner un bateau, dévaster économiquement le Port de Marseille, mettre des milliers de gens au chômage et commencer à affamer la Corse.

          Le gouvernement Villepin-Sarkozy s’est littéralement couché devant cette émeute, sans un mot de pitié pour les PME victimes de cette véritable guerre. À peine l’affaire finie, les mêmes syndicalistes ont prolongé leurs actions sur Marseille avec des milliers de personnes victimes dans leur travail, leur liberté, leurs biens.

          Et maintenant les banlieues.

          Nous ne décrirons pas les événements, la presse française, pour une fois, ne les ayant pas masqués et la presse étrangère, notamment, s’en étant délecté non sans imprudence. Ils commencèrent le 27 octobre par l’entrée de la police, sur appel téléphonique, dans un territoire que les pyromanes ci-dessus avaient depuis longtemps abandonné aux caïds de la drogue et d’autres vices. Il s’ensuivit la mort malheureuse de deux jeunes imprudents qui s’étaient réfugiés dans une cabine de transformateur – il est possible que ces imprudents n’aient pas su lire les avertissements portés sur ces cabines! La suite est connue jusqu’aux centaines de voitures incendiées, avec le saccage des écoles et bien d’autres lieux publics et privés.
 

« Quartiers » occupés

          Plusieurs constatations s’imposent que les médias officiels ne mettent pas en lumière.

          D’abord, l’enchaînement successif des calamités depuis l’affaire de la SNCM: il y a là plus qu’une coïncidence.

          Ensuite, le gouvernement Villepin-Sarkosy a pratiqué la compassion discriminatoire déclarant « comprendre la colère des jeunes »! Tous les égards ont été réservés aux parents et amis des deux imprudents; le pouvoir a donné ordre à un Préfet d’introduire une plainte contre X du fait du décès de ces imprudents. Le même gouvernement n’a eu que du mépris pour les commerçants ruinés, les propriétaires de voitures incendiées et pour le malheureux photographe amateur tué dans un autre lieu sous les yeux de sa famille.

          Nicolas Sarkozy, de son coté, a bien joué le rôle de matamore, seul rôle où il excelle. Il a crié fort et crié juste, mais, sur le plan de l’action, c’est l’immobilisme de fait depuis son arrivée au ministère de l'Intérieur et de l'aménagement du territoire. De plus en plus, il devient le « triste clone » de Jacques Chirac – quand ce dernier était plus jeune.
 

« Ces émeutes, sans que l’on sache vraiment qui sont les vrais manipulateurs, forment une sorte de "11 septembre à la française", c’est-à-dire en fait une guerre de religion contre l’Occident chrétien. Et la meilleure façon de perdre une guerre est de refuser de la voir. »


          Les médias ont fait semblant de découvrir avec effarement les tirs à balles réelles. Or, il y a plus de dix ans que l’on sait que des armes de guerre sont entreposées là où vous savez et le pouvoir le tolère parfaitement.

          Les incendies dont ceux de voitures et les attaques à balles réelles sont le fait d’armées organisées avec des chefs, une stratégie, des troupes. Il y a plusieurs années, la Place de la Bastille avait été détruite par une armée de mille malandrins parfaitement entraînés et dirigés.

          L’objectif présent des émeutiers est d’obtenir le repli de la police et ce repli a commencé, malgré les mâles accents prononcés sur le perron de l’Élysée. Par ailleurs, les hommes sont non seulement découragés mais aussi très fatigués et les émeutiers disposent de troupes fraîches en abondance.

          Pour la première fois, le pouvoir parle officiellement de sécession, tout en proclamant avec hauteur qu’il ne l’acceptera jamais. Bien sûr la sécession existe déjà dans les faits, caïds et musulmans faisant depuis longtemps la police dans un grand nombre de « quartiers ». Le jour éventuellement proche où la ville de Roubaix sera à majorité musulmane, elle deviendra le premier territoire anciennement français où la charia sera appliquée.
 

Grande parlotte en vue!

          Le pouvoir, après avoir annoncé la répression qu’il se garde pourtant d’appliquer, promet une grande parlotte sur les banlieues et la mise au point d’un plan d’urgence intitulé « plan banlieues ». Mais c’est ce qu’il fait depuis trente ans sous des noms divers comme « politique de la ville », « politique du logement », « politique de l’éducation ». Il y aura donc, en plus des parlottes et des fêtes inévitables, une nouvelle pluie de milliards et de réglementations – c’est-à-dire justement ce qui cause la ruine des banlieues. La chimère destructrice de l’égalité des chances vient d’être évoquée au sommet de l’État.

          Par dessus tout, le pouvoir refuse d’admettre qu’en grande partie l’origine du mal se situe dans l’immigration non contrôlée. Pourtant, dans ce domaine, la signification du « non » était parfaitement claire.

          Pendant ce temps, une autre guerre civile règne sans pitié, celle des politiciens qui se disputent par avance l’élection de 2007, ne voulant pas voir que s’ils continuent, il n’y aura pas d’élections tant le pays sera détruit.

          Ces émeutes, sans que l’on sache vraiment qui sont les vrais manipulateurs, forment une sorte de « 11 septembre à la française », c’est-à-dire en fait une guerre de religion contre l’Occident chrétien. Et la meilleure façon de perdre une guerre est de refuser de la voir.

          La presse étrangère fait grand étalage de la guerre civile se réjouissant discrètement du malheur de ces Français arrogants qui donnent des leçons à la planète entière. La Libye et le Maroc ont proposé leur aide!

          En fait les pays européens voisins feraient bien de ne pas se réjouir trop tôt, car ces événements sonnent comme un avertissement et la France, hélas, a souvent donné le mauvais exemple.

          Ce n’est probablement pas l’avis de Tony Blair. Ayant essuyé le fracas des bombes posées délicatement par ses amis musulmans dans le métro, il poursuit sans se lasser l’entrée de la Turquie dans l’Europe.

          Le pire sourd est celui qui ne veut pas entendre.
 

 

SOMMAIRE NO 160QU'EST-CE QUE LE LIBERTARIANISME?ARCHIVESRECHERCHEAUTRES ARTICLES DE M. de PONCINS

ABONNEZ-VOUS AU QLQUI SOMMES-NOUS? LE BLOGUE DU QL POLITIQUE DE REPRODUCTION ÉCRIVEZ-NOUS