La convention prône
l’interventionnisme gouvernemental pour favoriser les
différentes expressions culturelles chez les individus, les
groupes sociaux, les femmes, les minorités, les autochtones,
les artistes, etc. Pour atteindre ses objectifs, la
convention prévoit (vous l’aurez deviné) la création d’un
Fonds international pour la diversité culturelle! Après le
scandale « pétrole contre nourriture », voilà que l’on crée
un autre organisme international qui devra être géré par des
bureaucrates onusiens!
Le site internet de
l’UNESCO dénonce les inégalités et l’homogénéisation des
cultures créées par la mondialisation. Évidemment, les
grands responsables de cette homogénéisation culturelle sont
les États-Unis! Selon l’UNESCO, il faudrait donc permettre
aux États de légiférer afin de protéger leur population
contre l’invasion culturelle américaine. Or, cette façon de
voir les choses considère l’individu comme un pion à la
merci des puissances économiques dont le bagage culturel
doit être « protégé » par décret étatique. Si un
Guatémaltèque préfère un produit culturel américain à un
produit culturel guatémaltèque, il exerce mal sa liberté de
choisir: l’intervention de l’État s’impose!
Protectionnisme culturel imposé |
Ce dégoût pour
l'«
uniformisation culturelle » exprimé par nos élites
intellectuelles me rappelle l’histoire d’un ami qui, il y a
quelques années, avait visité des communautés mayas du
Guatemala avec un anthropologue guatémaltèque.
L’anthropologue lui racontait la frustration des
universitaires de grandes universités américaines qui, en
visitant les villages mayas, constataient avec dégoût que
plusieurs mayas avaient délaissé leurs habits traditionnels
au profit de jeans et de t-shirts. Il
s’agissait d’un autre exemple d’hégémonie culturelle
américaine! Or, ces Guatémaltèques n’avaient pas délaissé
leurs habits traditionnels parce qu’ils y avaient été
forcés; ils les avaient délaissés parce que le coût d’une
paire de jeans et d’un t-shirt était moins
élevé que le coût de fabrication d’un habit traditionnel.
Plusieurs indigènes continuaient par ailleurs à
confectionner ces habits, mais ceux-ci étaient
majoritairement destinés à être vendus parce qu’ils
rapportaient un profit élevé, lequel profit leur
garantissait une meilleure qualité de vie.
Cette histoire n’est
qu’un exemple parmi tant d’autres indiquant que l’ouverture
des marchés et la libéralisation économique ne bénéficient
pas qu’aux « grandes puissances économiques », mais
également à des populations que des organisations comme
l’UNESCO veulent protéger contre l’« hégémonie » culturelle
et économique américaine. Cette « protection » aura très
souvent comme conséquence de créer de la pauvreté chez
plusieurs populations en limitant leur pouvoir de commercer
librement avec d’autres pays.
Il existera toujours des
politiciens et des bureaucrates croyant que les décisions
prises volontairement par des millions de consommateurs ne
sont pas valables et qu’il doit y avoir des interventions
gouvernementales pour corriger les défaillances du marché.
Or, le protectionnisme culturel prôné par ces politiciens et
bureaucrates, qu’ils soient des candidats à la chefferie du
PQ ou des bureaucrates de l’UNESCO, ne reflète que leurs
préférences personnelles qu’ils désirent imposer en
utilisant l’argent des contribuables.
Comme le disait le
lauréat Nobel d’économie Friedrich Hayek, cette volonté de
l’individu de contrôler la société, même au nom de principes
nobles telle la diversité culturelle, doit être rejetée
comme « a striving which makes him not only a tyrant over
his fellows, but which may well make him the destroyer of a
civilization which no brain has designed but which has grown
from the free efforts of millions of individuals »
(Friedrich A. Hayek, «
The Pretense of Knowledge », Nobel Prize Lecture, 11
décembre 1974). Espérons que les sages paroles d’Hayek ne
tomberont pas dans l’oreille d’un sourd.
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