En effet, la gauche et la droite étatistes font du libéralisme une
simple petite boîte à outils dans laquelle ils piochent honteusement
et en s'excusant pour améliorer l'ordinaire de leurs petites
politiques. Ils maintiennent l'illusion d'un intérêt général protégé
par l'État, lequel est avant tout l'instrument de leurs carrières et
l'alibi de leurs privilèges.
Les militants de gauche
sont sincères dans la défense des petits et je rends hommage à ceux
d'entre eux qui se battent avec l'espoir arrimé au coeur. Ils refusent
cependant de voir le mal causé par l'État Léviathan: ils ont été
éduqués, formés par le constructivisme et font du culte de l'État une
religion laïque dont ils attendent, de génération en génération,
l'instauration du Paradis sur Terre. Ils voient en l'homme un loup
pour l'homme et ont appris à raisonner de manière manichéenne.
La famille libérale
européenne est pourtant à l'origine de la création de l'assurance
sociale, des syndicats, des bourses du travail. Les libéraux du 19e
siècle étaient classés « à gauche » car leurs combats contre le
protectionnisme économique étaient en faveur des petits consommateurs
et contre la toute puissance des monopoles et des patrons. Les
libéraux contemporains se battent pour l'accession des citoyens les
plus défavorisés à la propriété de leur logement, pour la mobilité et
la promotion sociale, le mérite, le libre choix de leur école, pour
leur donner tous les leviers de leur bonheur individuel librement
choisi.
Pour défendre son projet
des restos du coeur, Coluche avait brandi le journal de la Ligue
Communiste Révolutionnaire devant les caméras de Canal + en disant:
« Donnez de l'argent à nous plutôt qu'à eux. Les gens pauvres, eux ils
s'en servent, nous on leur donne à bouffer. »
Tout est dit.
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