Dans
Le Devoir du 31 janvier, on cite Yves Saint-Armand,
président de l’Association des agences de publicités du
Québec, selon qui l’industrie doit déjà composer avec
toutes sortes de réglementations dont une qui interdit de
produire des messages publicitaires visant directement les
moins de 13 ans. Totalement ridicule! Qui donne de l’argent
de poche à ces enfants? Motus et bouche cousue. À ce rythme, il y aura probablement bientôt un
registre national des consommateurs de chocolat avec une fournée de
fonctionnaires imposants des pénalités pour ceux qui dépassent un
certain dosage.
Dites-moi, avez-vous un surplus de poids? Attention à ce que vous
allez me répondre, car vous pourriez être considéré par l'État comme
« obèse » sans le savoir. Pour développer sa croisade contre le gras,
l'État fédéral américain a introduit une nouvelle mesure sur l'obésité
qui exagère le nombre d'obèses dans la société. Une mesure du poids
qui ne fait aucune distinction entre le gras et le muscle. Ainsi,
beaucoup d'Américains en très bonne santé, y compris des athlètes
professionnels, sont officiellement obèses aux yeux de l'État. Une
façon bien originale de grossir les chiffres quand vient le temps de
donner des conférences pour épater la galerie. Fallait vraiment y
penser, non? Nous devons cette succulente stratégie à C. Everett Kopp,
ancien médecin en chef et protégé de Hillary Clinton.
Ce
n'est pas tout, le Docteur Kelly D. Brownell de l’Université
de Yale, un activiste anti-gros, illustre à lui seul
l’attitude méprisante de certains intervenants. Au Sénat
américain, il a comparé les habitudes alimentaires de la
population à celles d'animaux mis en cage. Comme ces bêtes,
nous devons être conditionnés et aiguillonnés pour ne pas
être tentés par certains types de nourriture. Pour lui, la
responsabilité personnelle en matière de nutrition n'existe
pas, car les gens sont incapables de prendre les bonnes
décisions. Non, mais pour qui se prend-il ce moralisateur de
pacotille?
Nous vivons dans une
société qui croule sous l’information en matière de
nutrition. Il ne se passe pas une journée sans qu’une
nutritionniste ne nous ponde un nouveau guide pour découvrir
les plaisirs de la table ou encore de nouvelles façons de
gérer notre poids. Tout est disponible et parfaitement
accessible à celui qui se donne la peine de fouiller. Reste
encore à faire l’effort – ce qui est toujours plus difficile
pour ceux qui aiment se faire prendre par la main.
Comme consommateur, nous avons la liberté de faire des choix
en fonction de nos besoins, mais surtout du type de vie que
nous souhaitons mener. Qui a dit qu’il fallait absolument
vivre 100 ans et grimper le Mont Everest? Depuis quand la
longévité est-elle devenue une obligation? N’est-il pas
préférable de voir une personne mourir en accord avec sa
propre conception du bonheur? Quelle est cette manie de
vouloir gérer les plaisirs des autres et en imposer
les standards?
Par ses politiques
interventionnistes, l’État cherche à modeler, voire
uniformiser nos choix, tout en mettant au monde une nouvelle
forme de discrimination où un individu ne pourra même plus
manger un hot-dog sans se faire pointer du doigt.
Réveillez-vous un peu! La guerre contre la « malbouffe » est
la toute dernière invention de cette philosophie
collectiviste qui prétend que le gouvernement a le devoir de
venir fouiller jusque dans notre assiette, afin de mieux
contrôler nos habitudes de vie. Elle reflète une tendance
anti-capitaliste qui regarde les gens comme des automates,
incapables de penser par eux-mêmes et forcés de consommer
les produits des grandes sociétés commerciales.
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