Montréal, 30 avril 2006 • No 177

 

OPINION

 

Mathieu Bréard habite à Montréal.

 
 

LE TRIOMPHE DU LIBÉRALISME

 

par Mathieu Bréard

 

          Il y a une semaine se tenait la Journée mondiale de la Terre. De par le monde, des milliers de manifestants sont venus accuser l’économie de marché de détruire notre planète. Ils ont réclamé de nouvelles mesures des gouvernements pour stopper le « néolibéralisme » – un mot qui a le dos large lorsqu’il s’agit de trouver un coupable aux problèmes de nos sociétés. Loin de me laisser impressionner par toute cette mascarade, je suggère au contraire que l’on fasse du mois d’avril celui de la promotion du libéralisme.

 

          Malgré toutes les campagnes de contestation, une vérité demeure qui semble encore bien difficile à accepter : le communisme et le socialisme n’ont rien produit d’autre que pauvreté et désordre. Toute tentative de réhabilitation de ces idéologies n’est rien d’autre qu’une aberration historique et intellectuelle. On ne peut pas créer de la richesse en restreignant la liberté des individus. On ne peut pas aspirer à la construction d’une économie riche et prospère en adoptant des réglementations et des mesures protectionnistes qui étouffent les initiatives volontaires. Pour libérer le dynamisme et la créativité des hommes, il faut offrir la latitude nécessaire afin de pouvoir trouver de nouvelles façons d’innover et d’atteindre l’excellence. La culture entrepreneuriale doit être valorisée et ses réussites doivent être une source d’inspiration.

          On semble oublier qu’il y a deux siècles, les pays occidentaux étaient confrontés à une misère abjecte et qu’il a fallu la révolution industrielle et l’avènement du libéralisme économique pour sortir de cette torpeur et susciter de profonds changements dans toutes les sphères de la société. Ainsi, nous avons vu disparaître la malnutrition, la mortalité infantile, l’apparition de l’automobile de Henry Ford, le premier vol à bord d’un avion des frères Wright, l’éclairage électrique de Thomas Edison, les tubes à rayon x de William David Coolidge, sans oublier l’ère de la télévision moderne et de la micro-informatique pilotée par des génies comme Bill Gates et Steve Jobs.

          Aujourd’hui, des chercheurs développent de nouveaux procédés en agriculture, d’autres mettent sur pied des technologies médicales qui allongent notre espérance de vie, alors que certains peaufinent des méthodes de gestion et de marketing qui permettent la mise en marché de produits et de services à faibles coûts.

          Cette libre circulation des idées, ce partage du savoir et des connaissances techniques demeurent le seul remède efficace contre la pauvreté et la stagnation.
 

Faire le choix de la liberté et de la prospérité

          Ceux qui doutent encore des bienfaits de la mondialisation et de la libéralisation des échanges devraient prendre acte de la progression fulgurante de la Chine. Qui aurait pensé qu’en seulement quelques années cette nation isolée, vivant encore dans l’ombre de Mao, avec ses restrictions et ses privations, allait connaître autant de bouleversements.
 

« Ceux qui doutent encore des bienfaits de la mondialisation et de la libéralisation des échanges devraient prendre acte de la progression fulgurante de la Chine. »


          Nous assistons dans ce pays à un déclin réel de la pauvreté et à l’émergence d’une classe moyenne ayant un niveau de vie similaire à celui de l’Occident. La pauvreté extrême est devenue l’exception plutôt que la règle. Des millions de Chinois ont maintenant un pouvoir d’achat considérable. Ils envoient leurs enfants étudier dans des institutions de qualité, ils épargnent, souscrivent à des assurances privées et se préparent une retraite paisible. On ne circule plus uniquement en vélo, mais également en voiture tout en utilisant le train, l’autobus et le métro.

          Les Chinois jouissent d’une vie sociale plus diversifiée avec l'ouverture de restaurants, de musées, de bars et de salles de spectacles. L’industrie du cinéma ainsi que celle de la mode sont en pleine ébullition et la jeunesse chinoise rêve de découvrir le monde. La culture utilisée auparavant par le gouvernement comme outil de propagande se libère peu à peu de ses chaînes et l’on peut produire des émissions de télévision où se confrontent différents points de vue. La femme chinoise soumise et peu présente sur la place publique aspire maintenant à davantage d’autonomie, d’indépendance et de liberté. Rien de tout cela n’aurait été possible il y a 20 ans dans cette société de contrôle communiste minée par le protectionnisme.

          D’autres pays de la région ont entrepris ce virage, que ce soit l’Inde ou, auparavant, la Corée du Sud, Taiwan, Hong Kong et Singapour. Ayant fait le choix du libre marché et de la liberté politique, ils en retirent largement les dividendes et sont beaucoup mieux armés pour faire face aux défis du 21e siècle.

Rester loin derrière…

          Les pays qui s’enfoncent dans la misère et les inégalités, ont un grand point en commun: ce sont des dictatures, des théocraties ou encore des gouvernements obèses et tentaculaires qui interviennent dans l’économie, briment les liberté individuelle et le droit de propriété. Ils sont hostiles à toutes réformes et les perspectives d’avenir pour la générations futures sont plutôt sombres, voire inexistantes. Songeons simplement à la situation dans les pays du Proche-Orient, ou encore à celle en Corée du Nord, ce régime communiste ou la population crève de faim depuis des décennies. L’Afrique de son côté est aux prises avec des graves conflits tribaux, et l’oppression et la corruption des institutions isolent le continent. Sans oublier la famine, la sécheresse et la propagation de maladies de toutes sortes. Dans tous ces cas, il ne s’agit pas d’une fatalité irréversible.

          En regard de l’évolution des choses depuis les trente dernières années, nous avons toutes les raisons au monde d’être optimistes. La philosophe Ayn Rand a écrit: l’esprit est l’instrument de la survie de l’homme et l’esprit exige la liberté. Quand l’esprit est libre, il crée l’abondance.
 

 

SOMMAIRE NO 177QU'EST-CE QUE LE LIBERTARIANISME?ARCHIVESRECHERCHE AUTRES ARTICLES DE M. BRÉARD

ABONNEZ-VOUS AU QLQUI SOMMES-NOUS? LE BLOGUE DU QL POLITIQUE DE REPRODUCTION ÉCRIVEZ-NOUS