Il y a un ballet national à Marseille. Pourquoi? Mystère.
Mais il y existe aussi un Opéra qui dispose également d’un
ballet. Il y a donc à Marseille, pour ruiner les
Marseillais, un ballet national se cumulant avec le ballet
de l’Opéra. Cet Opéra avait été méchamment accroché par la
même Cour des comptes il y a quelques années. Le résultat
était clair. Le spectateur paie sa place 30 euros pour un
prix de revient d'environ 335 euros. Plus on joue, plus on
chante et plus on perd.
L'Opéra emploie 400 agents, en plus de nos habiles
intermittents. Les plus privilégiés dans la distribution des
faveurs semblent être les danseurs. Car, phénomène
incroyable, « les danseurs ne dansent pas ».
Cette citation est aussi comique que tragique, car que
signifie un « danseur qui ne danse pas »? La conséquence
directe de ces folies se situe quelque part ailleurs dans le
chômage, l'écroulement des retraites et bien d'autres maux
de la société française.
Bien que rien ne soit clair, voici ce que l'on comprend dans
cette affaire plutôt étrange et qui nous éclaire sur les
formidables intérêts privés engagés dans le conflit
permanent des intermittents. Ces danseurs ont, en quelque
sorte, des contrats indéterminés. Mais, quand il faut un
ballet, on préfère recruter pour l'occasion des
intermittents. Pourquoi des intermittents alors que la
vocation d'un danseur et son plaisir probable sont… de
danser? La Cour n'éclaire pas ce mystère.
Peut-être
qu'à force de ne
plus danser ces artistes ont-il pris quelque mauvais
rhumatisme peu propice aux entrechats? À moins qu'ils ne
soient eux-mêmes intermittents dans d'autres Opéras publics?
(Ce qui est le plus probable.) Danseur sans danser à l’Opéra
de Marseille et intermittent à Lyon ou peut-être à côté dans
le fameux ballet?
La conclusion est qu'un Opéra public ne peut jamais que
susciter l'effet de ruine, comme un musée public ou un
ballet public. Or, nous avons un Opéra à Toulouse, un autre
à Lyon, un autre à Strasbourg et nous en oublions. Et
l'Opéra de la Bastille, gouffre financier de première
grandeur. Si tous les chiffres étaient clairement établis et
publiés, il ne serait pas étonnant que la ruine imposée aux
Français par le truchement des Opéras publics atteigne un
milliard d’euros chaque année sans que les amateurs de
musique ne soient jamais satisfaits, puisque le contrôle du
marché, le seul valable, est par définition absent.
En Argentine, le tango argentin s’est arrêté tout net il y a
quelques années, le pouvoir étant tout aussi pourri qu’ici
et le faux plancher d’un cours de change figé s’étant
écroulé sous les danseurs corrompus.
Enseignants fantômes, étudiants fantômes, retraités abusifs,
danseurs qui ne dansent pas… Les politiques français n’en
finissent pas eux aussi de danser devant le buffet et
feraient bien de réfléchir à ce qui est arrivé naguère à
leurs camarades argentins!
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