Les motivations de
l’entrepreneur sont multiples, mais les profits sont leur
principale récompense. C’est un moyen simple et efficace de
savoir quels projets ont effectivement créé de la richesse,
et lesquels ont entraîné un gaspillage des ressources
économiques. L’entrepreneuriat implique fondamentalement la
prise de risques et il ne peut s’épanouir que dans un milieu
où la prise de risque est valorisée, encouragée et
récompensée. Un fardeau fiscal et réglementaire élevé
augmente le risque et diminue la probabilité de succès. Un
tel environnement maintient l’activité entrepreneuriale
en-deçà de son niveau optimal.
La réglementation est
utilisée par les gouvernements pour intervenir dans
l’économie. Les objectifs visés peuvent être économiques,
sociaux ou simplement des formalités légales et fiscales.
Une réglementation complexe et volumineuse produit
immanquablement des effets pervers qui pénalisent surtout
les forces les plus dynamiques de la société. Elle décourage
les entrepreneurs et impose des coûts non négligeables. Ces
coûts augmentent nécessairement le prix des produits et
services offerts et peuvent rendre ceux-ci non compétitifs.
Une étude canadienne,
complétée en 2002 par RBC Groupe financier, conclut que
sept PME sur dix jugent que la réglementation est trop
complexe et qu’elle est un obstacle à leur croissance. Au
Québec, la Fédération canadienne de l'entreprise
indépendante (FCEI)
évalue les coûts directs de la réglementation à 7,4
milliards en 2003. La réglementation excessive accule
bien des entreprises à la faillite.
Une étude de Statistique Canada réalisée en 1997,
conclue que plus de 20% des entreprises en faillite au
Canada attribuent leur échec principalement à la
réglementation gouvernementale.
Il n’existe
malheureusement pas de mesure précise pour quantifier
l’importance du fardeau réglementaire. Toutefois, le volume
de lois et de règlements peut servir d'indicateur
approximatif. Au Québec en avril 2003,
il y avait 473 lois et 2345 règlements représentant plus de
35 000 pages de texte. Au cours de la période de 1990 à
1999, le Québec maintient la tête du peloton pour ce qui est
du nombre de pages de règlements (excluant les lois)
produites annuellement, avec une moyenne de plus de 5000
pages par année
contre moins de 1600 pages en Ontario et en Alberta. Les
entrepreneurs doivent consacrer des efforts considérables
pour assimiler ces nombreux règlements et s’y conformer. Ce
fardeau réglementaire est particulièrement onéreux pour les
entrepreneurs.
Autant il est important
de créer un environnement économique favorable à
l’entrepreneuriat, autant il est inutile de créer de
nouveaux programmes de subventions ou de financer les
entrepreneurs avec des fonds publics. L’entrepreneuriat est
une activité risquée par nature et il est impossible de
prédire quels projets seront créateurs de richesse. Lorsque
les entrepreneurs proposent des projets prometteurs et que
l’environnement économique est favorable, le financement
sera au rendez-vous. C’est la présence d’une activité
entrepreneuriale active qui attire le capital de risque et
non l’inverse.
L’entrepreneuriat, dans
une société donnée, est directement proportionnel au niveau
de liberté économique. À ce chapitre,
le Québec se classe bon dernier au Canada. Pourtant, le
Québec possède des atouts non négligeables: situation
géographique privilégiée, population instruite et créative,
ressources naturelles abondantes, etc. Malheureusement, ces
atouts sont insuffisants pour compenser un environnement
économique sclérosant.
Les Québécois, en
favorisant un État interventionniste, se privent donc de
l’existence d’entrepreneurs et d’entreprises pourtant
essentiels à son développement économique et humain.
|