Pour le président du Conseil, John Murphy, le gouvernement fédéral
doit faire plus que seulement diminuer la TPS de 1% et offrir une
prestation annuelle de 1200 $ pour les services de garde
d'enfants. « Il faut augmenter le salaire minimum parce que
plusieurs personnes sont sous le seuil de pauvreté», a-t-il dit.
« Les gouvernements sont devenus mesquins. La population
canadienne a placé les prestataires derrière des portes closes. »
Décidément, les abstractions ont la cote chez les
interventionnistes cette semaine! Après
la « société québécoise » d’André Boisclair qui refuse « de
répondre correctement aux besoins des parents qui sont bien
réels », voici que la « population canadienne »
place les prestataires de l’aide sociale derrière des portes
closes...
Selon la journaliste
Louise Leduc de La Presse, « le mythe du "BS" qui se la
coule douce en fumant et buvant de la bière toute la journée sur
son balcon en prend pour son rhume: avec moins de 10$ par jour au
Nouveau-Brunswick, 14$ en Alberta et 19$ au Québec, le
bénéficiaire de l'aide sociale qui a encore les moyens d'acheter
sa caisse de 24 a vraiment intérêt à rapporter ses bouteilles
vides à l'épicerie. » La dame n’a visiblement pas entendu parler
du travail au noir… Dans un papier à première vue favorable aux
revendications du Conseil, elle présente le cas d’un Montréalais
de 63 ans « qu'un ennui cardiaque écarte du marché du travail
depuis 30 ans ». Typique. Les prestataires de l’aide sociale
seraient tous des gens inaptes au travail. Pourtant, qui ne
connaît pas une personne bien portante qui vit de l’aide sociale depuis des
années?
La journaliste rapporte
ensuite les propos de Ruth Rose, professeure au département
d'économie de l'UQAM, selon qui il faut regarder la réalité en face: « Une
mère monoparentale ne peut tout simplement pas être serveuse. Le
salaire minimum est très bas, les heures sans cesse coupées, quand
le travail n'est pas carrément sur appel. Même en travaillant très
fort, quantité de personnes n'arrivent pas à gagner leur vie. »
Tout aussi typique. Sans l’aide de l’État, les gens (surtout la
mère monoparentale!) ne peuvent
pas s’en sortir. La réalité d’aujourd’hui est pire que celle
d’hier. Et rien n’indique que les choses vont s’améliorer
d’elles-mêmes. Pourtant, les choses s’améliorent. Sauf exceptions,
on ne reste pas pauvre toute sa vie.
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