Un décret paru au Journal officiel le 12 août, date habilement
choisie, prévoit une prime de performance pour les directeurs
d'administration centrale et les personnes exerçant des fonctions
équivalentes, qui sera attribuée en fonction des résultats obtenus.
Cette indemnité ne pourra pas dépasser 20% des éléments de la
rémunération brute annuelle du bénéficiaire et son montant sera fixé
au vu des résultats d'une évaluation annuelle et individuelle.
C'est bien à une
véritable augmentation de 20% que nous assistons et voici pourquoi.
Parler de performance,
c’est viser un bon fonctionnement du système ou une amélioration de
ce système. Or l'État français est bouffi, obèse et contradictoire
au-delà du possible et nous avons souvent montré qu'il est
irréformable – il ne faut pas perdre un temps précieux à tenter de
le réformer. Depuis des décennies, on parle de réforme de l'État et
ceci jusqu'à consacrer un ministère à cette tâche impossible: rien
ne s’est produit.
Jean-François Cope,
ministre délégué au Budget et à la Réforme de l'État, vient d’avouer
lui-même l’inutilité de ses efforts. Il lance tous les deux mois une
vingtaine d'audits sur les procédures de l'État pour, paraît-il,
essayer d'économiser de l'argent. Il a reconnu publiquement
cependant l’inefficacité de cette méthode lorsqu'il a dit « l'année
dernière, les conférences étaient mondaines, elles seront beaucoup
plus concrètes cette année ». Il n’est pas possible d’être plus
franc dans la description des « parlottes et fêtes » qu’il a
organisées sous prétexte de réforme.
Quatre-vingt-seize pages,
c'est la longueur du document budgétaire qui dresse chaque année la
liste des commissions et instances délibératrices placées auprès du
premier ministre et des autres ministres. La situation est si grave
et ridicule qu'un rapport, un de plus, remis au premier ministre
indique: « qu'il est urgent de conduire un inventaire exhaustif de
ses instances ».
|