Le 7 septembre dernier, le réputé magazine anglais The Economist
publiait un article intitulé « The
Swedish Model: Admire the Best, Forget the Rest ». Ça ne demeure
qu'un article, mais compte tenu de la crédibilité du magazine, il
mérite que l'on y porte attention – si nos socialistes peuvent citer
à tort et à travers les économies scandinaves pour appuyer leurs
projets d'État-providence toujours plus grandioses, nous pouvons au
moins prendre le temps de lire ce qui se dit en Europe au sujet de
ces mystérieux marchés situés de l'autre côté de l'Atlantique.
Ainsi donc, la Suède serait un pays relativement prospère. Comme
pour les autres pays scandinaves, ses systèmes de santé et
d'éducation suscitent l'admiration de plusieurs pays européens. Le
journal anglais de gauche The Guardian aurait même laissé
entendre, il y a un an, que la Suède serait la société ayant obtenu
le plus de succès que le monde ait jamais connu!
En ce 17 septembre, jour d'élections
là-bas,
il semble pourtant que le Parti social-démocrate, qui a gouverné la
Suède, seul ou avec d'autres partis, durant 65 des 74 dernières
années, soit menacé de perdre le pouvoir. Avec tant de succès et une
feuille de route suscitant autant d'envie à travers le monde
(socialiste), que se passe-t-il avec les Suédois pour qu'ils songent
à un changement de garde? En lisant le texte, on comprend un peu
mieux.
Un premier élément nous
éclaire lorsqu'on nous rappelle qu'en Suède, les parents peuvent
utiliser des bons d'étude du gouvernement pour choisir et payer des
écoles privées à leurs enfants, essentiellement comme le proposait
nul autre que Milton Friedman dans Capitalism and Freedom. De
plus, la prestation de soins de santé privés est en rapide
expansion. Or, il semble que les principaux problèmes de la Suède ne
relèvent pas de ses systèmes d'éducation ou de santé, malgré
l'odieuse (!) participation du privé dans ceux-ci, mais bien de
son économie et de son marché de l'emploi.
Le magazine rapporte
qu'en vérité, les meilleures années de l'économie suédoise seraient
derrière elle. Les cinquante dernières années en auraient été de
déclin pour la Suède, comme le laissent voir les statistiques de
l'OCDE.
Les grandes faiblesses de l'économie suédoise seraient de deux
ordres. La première concerne l'emploi. Le taux de chômage officiel
du gouvernement est aussi bas que 6%, mais ces chiffres seraient
maquillés pour exclure des statistiques des centaines de milliers de personnes, notamment les étudiants qui souhaiteraient
travailler et le nombre particulièrement élevé de travailleurs en
congé de maladie prolongé, qui sont considérés comme étant au
travail pour les fins du calcul.
|