La Cour écrit: « La SNCF souffre de faiblesses structurelles
qui, aujourd’hui encore, affectent sa rentabilité. » On s’en
doute à lire ailleurs les incroyables privilèges du
personnel avec les multiples primes, les retraites
fastueuses et les horaires élastiques, ce qui conduit aux
chiffres cités plus haut.
Les rapports entre l’État, la SNCF et RFF sont parfaitement
opaques: en fait rien n’est clair et il n’y a pas
d’objectifs précis. Les comptes sont soldés vraiment selon
l’humeur du moment. « La convention de gestion est imprécise
et elle est imparfaitement appliquée. » (sic) Quant au tarif
des péages versés à RFF, il est tout simplement fixé « selon
la capacité contributive de la SNCF »; en d’autres termes:
« Vous me devez de l’argent, mais ce sera selon ce que vous
pourrez payer! »
Autre désordre: le partage des immobilisations entre SNCF et
RFF n’était pas achevé sept ans après la prétendue
séparation. La difficulté de base est que la SNCF « ne
disposait pas en 1997 d‘un fichier complet de ses biens »!
Une telle énormité montre l’incurie de l’action étatique
après 50 ans ou plus de désastre français.
Malgré la perte financière suscitée par ce magnifique jouet,
les projets d’extension ne manquent pas pour des lignes qui
seront inévitablement des foyers de perte; les faux motifs
habituels sont invoqués dont la satisfaction personnelle des
politiques locaux. D’où le projet de TGV-Est et celui de
Lyon-Turin.
Finalement, comme je l’indique souvent, le dirigisme d’État
a pour effet de satisfaire les « riches » c’est-à-dire dans
le cas particulier ceux qui peuvent prendre le TGV et de
ruiner les pauvres qui le sont, en particulier, à cause des
impôts générés par les monstres économiques du type SNCF.
Il est évident que, si l'instauration des TGV s'était passée
dans la liberté, il y aurait eu bien moins de TGV, lesquels
seraient rentables et simplement utilisés par des personnes
fortunées ou par des hommes d'affaires pressés.
Pour bien comprendre l’effet de pauvreté, terminons par deux
faits.
D’abord les grèves. Les chefs syndicalistes qui dirigent la
SNCF, avec la complicité objective des dirigeants officiels
de la firme et des gouvernements de tous ordres, infligent
au peuple français une véritable punition par les grèves à
répétition, ceci pour maintenir les avantages financiers
insupportables du personnel. Or ces grèves pèsent
principalement sur les banlieues, soit peut-être 10 millions
de personnes, les voyageurs du TGV en souffrant à un bien
moindre degré.
Ensuite, les retards. Dans un contexte de faillite
permanente, tous les moyens sont concentrés sur les TGV. Il
en résulte que les autres lignes, dont principalement celles
des banlieues, souffrent gravement d’une incertitude totale
sur les heures de train: c’est la fantaisie permanente.
La vie quotidienne d’environ dix millions de personnes est
littéralement massacrée par ces deux pratiques.
C’est pour cela qu’il est légitime d’écrire que, lorsque
l’on prend avec plaisir le TGV, l’on roule sur la
paupérisation des Français.
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