Montréal, 5 novembre 2006 • No 200

 

LE CHAMP LIBRE

 

Christophe Vincent
travaille dans l'informatique
et vit à Paris.

 
 

PRÉSIDENTIELLES 2007: LE PROCHAIN PRÉSIDENT AURA-T-IL LE POUVOIR?

 

par Christophe Vincent

 

          La France est-elle vraiment une démocratie? Certes, nous élisons régulièrement le président de la République, le « chef de l'État ». La prochaine échéance est d'ailleurs prévue pour mai 2007. Mais ce soi-disant chef de l'État a-t-il réellement le pouvoir?

 

          La question mérite en effet d'être posée, car grâce au statut en béton armé de la fonction publique française (garantie de l'emploi, avancement automatique à l'ancienneté, etc.), quel est en réalité le pouvoir du « chef de l'État » sur ses subordonnés, sur les fonctionnaires?
 

Pouvoir inexistant, quasiment nul!

          Le pouvoir du chef de l'État est inexistant, quasiment nul! Le chef de l'État ne peut promouvoir, sanctionner, licencier aucun de ses subordonnés, aucun des fonctionnaires qui sont pourtant prétendument sous ses ordres mais qui, en réalité, du fait de leur statut, sont surtout complètement libres de n'en faire qu'à leur tête, au moins de ne pas trop en faire.

          Autrement dit, si l'on regarde les choses bien en face, nous ne sommes pas réellement en démocratie. Nous vivons sous la dictature (inavouée) de la fonction publique et des syndicats qui la noyautent. Ce sont eux nos véritables et perpétuels chefs. Ce sont eux qui tiennent en grande partie les commandes de l'État et nous n'avons aucun pouvoir sur eux!

          Et ces fonctionnaires, ces syndicalistes sur lesquels nous n'avons aucun contrôle, agissent-ils au moins dans notre intérêt? C'est ce qu'ils prétendent constamment bien sûr. Mais c'est en réalité surtout leurs intérêts qu'ils défendent. Et ce sont souvent de véritables privilèges qu'ils se sont octroyés au fil des années sur le dos des Français: un rythme de travail très tranquille, des horaires allégés, un absentéisme fréquent, des retraites très avantageuses, des primes diverses, variées et quelquefois parfaitement illégales, des logements de fonction, des voitures de fonction, etc.

          Alors, comment dans ces conditions le président de la République élu en 2007 pourra-t-il enfin mener une véritable réforme en profondeur de notre État obèse, coûteux, improductif, au service des fonctionnaires et des syndicalistes et non pas au service des Français, un État obèse qui est la cause principale de nos problèmes (chômage, pauvreté)?

          Il ne le pourra qu'à une seule condition: mettre clairement la suppression du statut de la fonction publique et son remplacement par la seule promotion au mérite dans son programme électoral afin d'avoir réellement le pouvoir quand il sera élu.
 

« Nous vivons sous la dictature (inavouée) de la fonction publique et des syndicats qui la noyautent. Ce sont eux nos véritables et perpétuels chefs. Ce sont eux qui tiennent en grande partie les commandes de l'État et nous n'avons aucun pouvoir sur eux! »


          Sinon, aussi bien élu qu'il soit en 2007, il ne sera qu'un président fantoche, un de plus, un président qui ne pourra mener aucune réforme d'envergure de l'État et qui ne tardera pas à courber l'échine devant ses véritables maîtres (et les nôtres aussi malheureusement): les fonctionnaires et leurs syndicats.
 

Dictature des fonctionnaires et de leurs syndicats

          Les exemples concrets de ces capitulations en rase campagne du pouvoir pourtant légitimement élu devant la dictature des fonctionnaires et de leurs syndicats ne manquent pas. En 1995, c'est Alain Juppé qui dut renoncer à réformer les régimes de retraites de nababs de nos fonctionnaires et assimilés, une réforme pourtant essentielle que l'on attend toujours.

          En 2001, c'est Lionel Jospin qui, après avoir envisagé de réformer le mammouth des finances publiques (une administration des impôts qui coûte trois fois plus cher que ses équivalents en Grande-Bretagne ou aux États-Unis, une belle performance du secteur public français en somme, une de plus), y renonça devant l'opposition de nos dictateurs syndicalistes!

          Alors, pour que la France redevienne une véritable démocratie en 2007, pour que le président élu ait cette fois réellement le pouvoir et puisse appliquer le programme sur lequel il aura été élu, il devra impérativement y avoir fait clairement figurer au préalable la suppression du statut de la fonction publique (garantie de l'emploi, avancement automatique à l'ancienneté, etc.) et son remplacement par la seule promotion au mérite (comme dans le secteur privé en somme).

          Tous les candidats à la présidentielle qui ne le feront pas accepteront de fait d'être, en cas de victoire électorale, des président de pacotille, des chefs d'État au rabais, les valets des gens qu'ils sont pourtant censés diriger: les fonctionnaires.

          Avons-nous vraiment besoin en 2007 d'un énième homme de paille qui se couchera devant tous les caprices de nos fonctionnaires et de leurs syndicats marxistes?

 

PS: Je tiens à préciser que je n'ai absolument rien contre les fonctionnaires… qui font correctement leur travail. Je veux au contraire qu'ils soient encouragés, récompensés, promus. C'est dans l'intérêt même de ces fonctionnaires que la promotion au mérite au sein la fonction publique soit instaurée.

 

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