Le
vrai problème découle du fait que ces services sont fournis
par des monopoles gouvernementaux hyper syndiqués. Malgré
tout, les politiciens, les syndicats et les nombreux groupes
de pression qui bénéficient de ces monopoles, réussissent à
faire croire aux Québécois que tous les problèmes peuvent
être réglés par le gouvernement. En utilisant la peur comme
outil de propagande, ils proposent des nouvelles lois et
règlements pour y arriver. Les taxes augmentent
proportionnellement à la croissance de la bureaucratie sans
que les services ne s’améliorent. On est dans un cercle
vicieux d’où il ne semble plus possible de sortir: plus
de gouvernement crée plus de problèmes ce qui en
retour nécessite plus de gouvernement.
À chaque instant, des
opportunistes profitent des peurs générées et entretenues
par les gouvernements pour s’enrichir au détriment de la
population. D’anciens politiciens et fonctionnaires
deviennent du jour au lendemain des experts consultants. Ils
rédigent de volumineux rapports, chèrement payés par les
fonds publics, confirmant les dangers appréhendés. De nouvelles
entreprises naissent, d’autres s’enrichissent, grâce aux
subventions générées par les programmes gouvernementaux
créés dans le but exprès d’endiguer les nombreux dangers qui
nous assaillent. Ces mêmes programmes subventionnent des
centaines d’organismes sociaux et à but non lucratif, pour
aider la population à gérer le stress créé par la peur.
La guerre froide (1945-1990) est un excellent exemple de
l’utilisation de la peur pour obtenir le soutien populaire.
Si la perception du danger représenté par le bloc communiste
s’amenuisait dans l’opinion publique, les bénéficiaires du
complexe militaro-industriel américain se faisait un plaisir
d’annoncer un nouveau danger. On nous informait que les
Russes possédaient un nouvel avion de chasse, un nouveau
sous-marin ou une nouvelle génération de satellites et le
tour était joué. Comme par hasard les budgets militaires
augmentaient en conséquence.
À la fin de l’ère
communiste, il y eu une période de flottement d’une dizaine
d’années. Les populations exigeaient que les gouvernements
réduisent les dépenses et les budgets militaires. Le
désarroi des politiciens était évident. Il devenait urgent
de trouver une nouvelle source de danger pour éviter une
perte graduelle de pouvoir.
C’est au cours de cette
période que les gouvernements, avec l’aide de l’ONU,
déclarent l’environnement la source de tous les dangers du
21e siècle. La Convention cadre des Nations Unies sur le
changement climatique (CCNUCC), ratifiée par 189 pays, entre
en vigueur le 21 mars 1994. Le protocole de Kyoto, sa suite
logique, est signé par 156 pays et entre en vigueur en
février 2005.
L’environnement est un
domaine idéal pour perpétuer la stratégie de gouvernance par
la peur. Il y a toujours eu des catastrophes naturelles et
il y en aura toujours...
Les dangers
environnementaux sont réels, frappent sans avertir et sont
présents partout sur la planète. Chaque ouragan, tsunami,
inondation, sécheresse donne aux politiciens l’occasion de
rappeler à la population que le gouvernement existe pour les
protéger et les assister dans le besoin. Quoi de mieux pour
maintenir la population dans un état constant d’appréhension
du danger et de bienveillance envers le gouvernement!
De tout temps, la sécurité publique représente la forme la
plus efficace d’utilisation de la peur pour gouverner. La
guerre est la menace ultime à la sécurité publique.
En temps de guerre, le
pouvoir de l’appareil gouvernemental est illimité. Les
politiciens, bureaucrates et entrepreneurs
militaro-industriels comprennent d’instinct qu’ils ont la
chance de vivre une période exceptionnelle. Les opportunités
d’enrichissement personnel ne sont limitées que par le
manque d’imagination des individus qui exercent le pouvoir.
Les politiciens obtiennent les augmentations de budget tant
attendues. De nouveaux organismes nécessitant des milliers
de fonctionnaires sont créés instantanément. Les demandes
des militaires sont approuvées sans discussion. Les contrats
sont accordés sans soumission.
Ceux qui oseront
questionner le bien-fondé de certaines décisions seront
accusés d’antipatriotisme, ou pire, de traîtres. Ils seront
harcelés par les services de sécurité et abandonnés par
leurs amis, voisins et confrères. Les autres qui songeaient
à dénoncer les abus et les fraudes y penseront à deux fois.
Les événements tragiques
du 11 septembre 2001 ont fourni aux politiciens du monde
entier une occasion inespérée d’assurer la pérennité du mode
de gouvernance par la peur. Pour s’assurer que le message
serait bien compris par le monde entier, George W. Bush
qualifia le geste des terroristes d’acte de guerre.
Le terrorisme est une
source inépuisable de dangers potentiels. Les actes
terroristes sont spectaculaires et créent un fort sentiment
d’insécurité dans les populations. La plupart des gens sont
convaincus que les gouvernements sont les seuls organismes
susceptibles de protéger les populations et de prévenir les
actes terroristes. Depuis 2001, la guerre au terrorisme est
devenue le véhicule privilégié pour maintenir les
populations en état de soumission.
Les politiciens ont toujours su que la peur est le meilleur
moyen de convaincre les populations réticentes à accorder
leur soutien inconditionnel au gouvernement. Que ce soit
pour détourner l’attention de la population, pour justifier
plus de taxes ou pour faire accepter une législation
impopulaire, les politiciens peuvent toujours compter sur un
événement dramatique réel ou annoncé.
Graduellement, en
maintenant les populations dans un état d’appréhension
constant, l'État gruge les libertés individuelles au profit
des politiciens et de la bureaucratie gouvernementale.
Le processus s’est
grandement accéléré depuis les attentats du 11 septembre
2001. Les gens acceptent à peu près tout ce qui leur est
imposé graduellement, incluant la perte de leur liberté. Il
est plus que jamais important de se rappeler les paroles que
Benjamin Franklin prononça en 1759: « Ceux qui troquent leur
liberté en échange d’une sécurité temporaire ne méritent ni
la liberté ni la sécurité. » (They that can give up
essential liberty to obtain a little temporary safety
deserve neither liberty nor safety.)
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