Les entrepreneurs québécois d'aujourd'hui se
doivent d'être de plus en plus engagés à innover dans leurs domaines
respectifs afin de pouvoir faire face à la concurrence mondiale qui
émerge dans pratiquement toutes les sphères d'activité. Le niveau de
vie et la prospérité des Québécois est indéniablement liée à la
capacité des entrepreneurs, des ingénieurs, et des chercheurs d'ici
à développer de nouvelles technologies et de nouveaux procédés.
Comment pourrait-on alors s'opposer de bonne foi à la Stratégie
québécoise en matière de recherche et d'innovation intitulée « Un
Québec innovant et prospère » qui prévoit l'injection de près
d'un milliard de dollars (888$M) au cours des trois prochaines
années? Annoncée récemment par le ministre du Développement
économique, de l'Innovation et de l'Exportation du Québec, M.
Raymond Bachand, cette stratégie servira à financer diverses
initiatives destinées à soutenir et encourager l'innovation au
Québec. De nombreux entrepreneurs, universitaires, organismes de
support, sociétés de recherches, etc., se sont réjouis à l'annonce de
cette initiative.
Mais on trouvera toujours quelqu'un pour s'opposer à quelque bonne
nouvelle que l'on puisse entendre. Et dans ce cas-ci, c'est moi qui trouve
le moyen de venir noircir ce qui
devrait autrement être une cause pour célébrer. Après tout, « c'est
l'avenir du Québec qui est en jeu », de rappeler M. Bachand,
récemment interviewé par le journal Les Affaires (9 décembre, pp. 8 et 9). Sur ce point, je suis en accord avec le ministre.
Mais là s’arrête notre connivence.
Parlons donc de l'avenir du Québec et de l'impact prévisible qu'aura
la dite stratégie sur la capacité des entrepreneurs d'ici à innover.
Un des principaux problèmes avec de tels « investissements »
gouvernementaux est qu'ils créent une dépendance envers le
gouvernement. Comment nos entreprises peuvent-elles devenir
compétitives, innovatrices, et autonomes si on conditionne leurs
dirigeants à se tourner vers le gouvernement pour qu'il subventionne la
recherche et le développement de nouveaux produits? Avec cette
stratégie, le gouvernement encourage nos entrepreneurs à développer
des contacts, des aptitudes, et à se spécialiser dans le domaine de
l'obtention de subventions plutôt que de développer des sources de
financement durables et d'apprendre à interpréter les signaux du
marché pour déterminer la part de capitaux qu'ils devraient, eux,
consacrer à la recherche. Ces signaux qu'envoient les différents
marchés sont là pour quelque chose!
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