Toutes ces
questions ne sont jamais résolues et le bricolage législatif en
témoigne, particulièrement en France où aucun principe stable
n’existe en pratique. Le principe des droits de propriété est bafoué
en permanence par le vol légal et par la réglementation. La
contradiction la plus chaotique règne dans le « droit » français, or
la contradiction est inévitablement source d’antagonismes.
La dernière invention en
date, le droit au logement opposable, consiste à traîner devant les
tribunaux les hommes de l’État parce qu’ils n’ont pas volé l’argent
des citoyens avec assez d’empressement pour financer des logements
publics. Mais la politique des logements « sociaux » existe depuis
longtemps, son bilan se résume en quelques mots: toujours plus de
vol et toujours moins de logements! Les économistes de l’École
libérale française peuvent facilement expliquer ce paradoxe. Le
logement public et la réglementation consistent à déplacer les
ressources qui auraient été disponibles pour créer du logement
privé, ainsi qu’à décourager l’investissement et la location privée.
Pour un logement « social » construit, combien de logements privés
détruits? La politique du logement dit social aboutit à se priver du
dynamisme du marché et, comble du paradoxe, à garantir aux
propriétaires déjà présents sur le marché une rente en poussant les
prix et les loyers à la hausse.
Arguments pour le principe d’harmonie |
L’harmonie d’une société libre repose sur le fait que les lois
naturelles sont harmonieuses. Il n’est pas vrai qu’il est dans la
nature de l’homme d’avoir un comportement antisocial, agressif ou
dominateur. Bien au contraire, les analyses scientifiques les plus
récentes, présentées par exemple dans Le sens moral, livre
fameux du criminologue J.Q. Wilson, démontrent l’existence d’un sens
moral inné qui pousse l’individu à la coopération avec ses
semblables. Les économistes ont également établi la nécessité de
cette coopération naturelle dans le système de l’échange libre que
l’on appelle le marché. Les échanges libres sont productifs et le
marché libre est créateur de tous les services en abondance
suffisante du moment que l’on n’entrave pas le marché par des
réglementations et des faux droits. Le marché est un processus
dynamique de découverte des moyens pour satisfaire tous les besoins.
Rompre ce processus, c’est briser l’harmonie qu’il engendre à long
terme.
L’harmonie des intérêts
découle de l’existence des droits naturels. En raison de sa nature,
un homme ne peut défendre aucun système avec cohérence sans
reconnaître implicitement le droit de propriété. L’action de tout
individu présuppose la validité du principe des droits de propriété.
L’interdiction de l’agression et du vol exprime la validité de ces
droits dans toute société. L’agression, le vol, les comportements
asociaux n’ont de sens que comme des écarts à la loi naturelle qui
se trouve ainsi validée et reconnue.
L’économie capitaliste,
qui est fondée sur le droit naturel de propriété, est la plus
prospère, la plus durable. Toutes les tentatives pour rendre plus
« juste » – plus égalitaire – la distribution des richesses ont
conduit, conduisent et conduiront au gaspillage des richesses, à
l’égalité des citoyens dans la pauvreté généralisée, à l’émergence
de mal logés, de chômeurs, de mal soignés, etc., ainsi qu’à une
classe de privilégiés: les hommes de l’État et les fonctionnaires.
C’est le mal français qui n’est pas encore identifié comme tel. Si
certains peuvent le regretter, c’est néanmoins un fait que, dans la
perspective des élections présidentielles à venir, Jean-Marie Le Pen
est le seul candidat d’importance à rompre, et cela depuis
longtemps, avec le socialisme défini comme agression des droits de
propriété privés.
Il n’y a pas d’autre
alternative que celle-ci: ou bien le socialisme et son principe
d’antagonisme, ou bien le libéralisme et son principe d’harmonie.
Plus le socialisme avance, et il avance, plus le coût de transition
du retour à la loi naturelle, à la liberté et aux conditions de la
prospérité, sera élevé.
Je laisse la conclusion à
Bastiat et son éternelle vérité:
Il me semble évident, au contraire, que renfermer la force
publique dans sa mission unique, mais essentielle, incontestée,
bienfaisante, désirée, acceptée de tous, c'est lui concilier le
respect et le concours universels. Je ne vois plus alors d'où
pourraient venir les oppositions systématiques, les luttes
parlementaires, les insurrections des rues, les révolutions, les
péripéties, les factions, les illusions, les prétentions de tous
à gouverner sous toutes les formes, ces systèmes aussi dangereux
qu'absurdes qui enseignent au peuple à tout attendre du
gouvernement, cette diplomatie compromettante, ces guerres
toujours en perspective ou ces paix armées presque aussi
funestes, ces taxes écrasantes et impossibles à répartir
équitablement, cette immixtion absorbante et si peu naturelle de
la politique en toutes choses, ces grands déplacements factices
de capital et de travail, source de frottements inutiles, de
fluctuations, de crises et de chômages. Toutes ces causes et
mille autres de troubles, d'irritation, de désaffection, de
convoitise et de désordre n'auraient plus de raison d'être; et
les dépositaires du pouvoir, au lieu de la troubler,
concourraient à l'universelle harmonie.
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