J’avoue qu'il m'arrive aussi de trouver triste que des
gens en pleine forme deviennent, à la suite d’accidents
professionnels ou de ruptures brusques dans leur vie
familiale, des personnes sans domicile, et tombent ainsi
dans la précarité. Je considère également que la pauvreté
dans un pays riche comme la France est un phénomène ignoble;
mais qu’on ne se trompe pas de combat, par pitié! Ce n’est
pas en donnant de l’argent ou en créant des HLM que l’on va
régler le problème: c’est en donnant du travail. Mais
un vrai travail, pas un de ces multiples emplois financés
par l’impôt, inutiles et sans avenir, comme les postes de
« stagiaires dans les administrations centrales »,
d’« assistant éducateur dans une cité réputée difficile » ou
de « guide dans le RER »… Les contrats-aidés, ca suffit!
Pour relancer l’emploi, il faut réformer l’État,
le « dégraisser » et (enfin!) baisser les impôts.
Mais attention: je trouve également que le
sida est une mauvaise chose. On pourrait également
le décréter hors-la-loi, le proclamer contraire à la
constitution, et faire en sorte que chaque tribunal oblige
l’État à rémunérer les personnes atteintes du virus, non?
Et pourquoi ne pas intervenir pour rendre les gens heureux? Il s’agit d’une mission d’intérêt général. Donc,
l’État doit s’en occuper.
Et pourquoi ne pas nationaliser les boulangeries?
Il est un moment où il faut savoir s’arrêter, et comprendre
que l’on vit dans le monde tel qu’il est, et non tel qu’il
devrait être (ou que les socialistes croient qu’il devrait
être).
Outre les difficultés inhérentes à la question (« je vis
dans un logement indécent, est-ce que j’ai le droit à un
nouvel appartement? » ou « suis-je en situation de détresse
prioritaire? »), il est profondément immoral de reconnaître
à certains un « droit » sur ce qui a été légitimement gagné
par les autres. Relisez Locke, Benjamin Constant, Kant,
Hayek, Popper, Ayn Rand, Nozick... tous disent la même
chose.
Ce n’est pas à l’État de gérer ce qui relève de l’ordre
spontané, et qui est en déséquilibre uniquement du fait de
sa mauvaise gestion! Pourquoi croire que l’État est mieux à
même que le marché – autrement dit: nous – de régler la
crise du logement, puisque c’est lui-même qui l’a provoquée?
Loin d’être un spécialiste de la question, le libéral «
lambda » – qui certes n’est pas un haut fonctionnaire
diplômé d’une université d’État, ni un politicien obsédé par
sa future réélection, mais un modeste citoyen qui préféra
étudier, dans son temps libre, Ludwig von Mises plutôt que
Keynes – sait bien quelles sont les solutions pour remédier
à la crise du logement en France.
D’ailleurs, ce sont des solutions qui, loin de se limiter à
un pays, sont celles que la plupart des États
occidentaux ont choisies! Mais sans doute s’agit-il encore
d’une approche contraire à cette chère « exception
culturelle française », qui coûte des millions aux
contribuables de mon pays, et nous éloigne des bienfaits de
la culture libérale anglo-saxonne (pardon, ces « infâmes
Américains ultralibéraux »).
Quelques solutions libérales |
Sans prétention aucune d’exhaustivité,
présentons quelques solutions libérales: d’abord, libérer le
marché en déréglementant et en cessant de surprotéger les
locataires au détriment des bailleurs. Car enfin, il faut
bien comprendre que beaucoup de propriétaires refusent de
louer leur bien, parce qu’ils savent qu’avec deux mois de
caution, ils ont deux mois de tranquillité, et c’est tout!
Si le locataire ne paye pas, il sera impossible de
l’expulser en hiver (la loi l’interdit), et presque tout
aussi impossible d’obtenir le recouvrement des loyers en
retard. Regardez les tribunaux, et vous comprendrez ce que
je veux dire… Trop d’impôts tuent l’impôt certes, mais
trop de lois tuent le droit. Il faut aussi garder cela en
tête.
Ensuite, il faut baisser massivement les impôts, ou faire en
sorte (si l’État tient tout de même à jouer un rôle dans le
secteur du logement) que la fiscalité incite les
propriétaires à louer plutôt qu’à ne pas louer.
On parle aussi beaucoup de richissimes propriétaires qui
feraient en sorte d’augmenter les prix, de sorte que
personne ne peut plus se loger en France... Mais je connais
plus de propriétaires qui ont peur de louer parce que les
taxes sont beaucoup trop élevées, et les rendements
insuffisants.
Et puis, il faut rendre sans attendre la majeure partie du
parc locatif au secteur privé, et cesser de construire à
foison des logements « sociaux », ces fameuses HLM
françaises, vous savez, ces banlieues toutes pourries où
personne n’a envie d’habiter, qui se situent à plusieurs
kilomètres des centres-villes, et où l’État entasse depuis
plusieurs décennies des populations d’origine immigrée pour
ne pas avoir de problèmes avec elles! Car quand l’État crée
des logements, cela donne des villes artificielles, des
barres de logements uniformes, et des populations
malheureuses. Et puis quoi, le secteur privé s’occupe
partout du logement! Il peut bien le faire aussi en France!
Sinon, l'État pourrait également vendre les multiples
terrains réquisitionnés à la Libération, ou même avant, à la
Révolution, et qui sont passés dans le domaine public – vous
savez, ces terrains à l'entrée des grandes villes où rien
n'a jamais été construit et qui appartiennent à l'armée, ou
à l'administration des musées de France, ou au ministère de
la Santé… Mais, se demandera le lecteur, comment faire
techniquement? Tout simplement, en donnant plus de permis de
construire aux entrepreneurs du secteur! Et ça, ce n'est pas
du « y'a qu'à ».
Ah oui, j’en entends certains qui pensent qu’aucun Français
ne veut plus travailler dans le domaine du bâtiment...
Alors, embauchons des étrangers, et faisons jouer les acquis
européens que nous offre le droit communautaire! Ou
peut-être que les « bons Français » refusent d’habiter un
logement construit par des ouvriers polonais? Mais je
croyais que les Français n’avaient pas de logements? Il faut
savoir: quand on est à la rue, on ne se plaint pas de celui
qui vient vous aider. Et entre un fonctionnaire parisien, et
un propriétaire qui lui aussi connaît la hausse du coût de
la vie, j’ai déjà choisi ici... Cela fait trop longtemps que le
« service public du logement » dégrade la situation chez
nous, mais pas seulement: en Belgique aussi, en Allemagne...
Quand va-t-on voir la société civile se bouger, plutôt que
les décideurs politiques?
Décidément, la France va mal. Elle a besoin de solutions libérales. Les idées sont pourtant
là. Mais qui va les mettre en place? Les exaltés de gauche,
qui hurlent contre la mondialisation et l’interdiction de
travailler plus de trente-cinq heures de travail par
semaine? Les thuriféraires de ce « super » État, qui prendra
soin de nous à chaque difficulté que nous rencontrerons? Les
défenseurs de la droite « molle », qui n’ont même plus le
courage de défendre les seules valeurs qu’ils partagent avec
le libéralisme classique: la famille, l’effort et le
travail? Ils se taisent, honteusement, parce qu’évidemment
ils sont en grande partie contre le droit au logement
opposable, mais ils évitent de le dire, puisque
consensus il y a.
À nous de faire en sorte que ce consensus prenne fin.
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