Chacun a le
droit à la libre expression, en tout lieu, et cela parce que chacun
est propriétaire de lui-même, de son corps, de ses organes, et de
l’air qui est devant sa bouche et qui lui permet de respirer. Il a
donc le droit de dire ce qu’il veut. D’où viennent les limitations
légitimes de la liberté d’expression? Uniquement de la propriété des
autres et des engagements contractuels. Si je suis chez quelqu’un
qui ne supporte pas ce que je dis, il a le droit de me jeter dehors.
Si je dis quelque chose que je me suis engagé contractuellement à ne
pas dire, je suis sanctionné de la manière contractuellement prévue.
Ainsi donc, le droit de liberté d’expression n’est jamais perdu, il
reste total, ce qui ne signifie pas qu’on l’on puisse dire
impunément ce que l’on veut où on veut.
La propriété privée est
donc une garantie contre les restrictions abusives et arbitraires de
l’État. Plus il y a de propriété « collective » (les espaces «
publics »), plus il y a de risques de conflit entre ceux qui
s’expriment et ceux qui veulent utiliser la force étatique pour les
faire taire. Plus il y a de propriété privée accompagnée de
l’intégralité de ses droits, plus il y a de liberté d’expression en
acte (si du moins la police du droit est assez dissuasive). Encore
une fois la conclusion est imparable: pas de liberté sans propriété
privée, au sens plein du terme.
Propriété privée et immigration |
Le problème de l’immigration est celui de l’entrée des individus sur
un territoire. Les gauchistes appellent effrontément « droit de
l’homme » le fait de pénétrer sur un territoire et d’y rester. Dans
ce cas, je suggère qu’ils ouvrent grandes les portes de leur
appartement et leur salon, car c’est un droit de l’homme d’y entrer
et de s’y installer. Le territoire national est divisé entre espace
de propriété collective (la collectivité nationale) et de propriété
privée sous le droit national. Ce n’est pas la collectivité
nationale qui légitime la propriété privée, mais l’inverse: les
propriétaires privés délèguent une partie de leurs droits à la
collectivité, si tant est que cela soit possible. Ainsi, les hommes
de l’État n’ont tout simplement pas le droit d’imposer à la
collectivité des « invités » indésirables, c’est-à-dire qui n’ont
jamais été invités.
Si la France connaît
aujourd’hui de graves problèmes liés à l’immigration, c’est que les
hommes de l’État ont géré l’immigration à leur guise et qu’ils ont
échoué dans l’intégration de ces populations très dépendantes
économiquement. S’ils ont pu le faire, c’est en raison, encore une
fois, de la part trop grande de « propriété collective ». La
propriété privée encore une fois est la solution révolutionnaire au
problème de l’immigration ainsi que l’explique Hans-Hermann Hoppe
dans « Pour
le libre échange et une immigration limitée »:
La liberté de mouvement de l'immigrant est limitée par l'étendue
de la propriété privée et de celle des terres en particulier.
Mais, en empruntant les routes publiques ou les moyens de
transport publics, et en restant sur les terres et parcs publics
et dans les constructions publiques, un immigrant peut
potentiellement se trouver sur le chemin d'un résident
intérieur, et même se retrouver dans son voisinage immédiat,
pratiquement à sa porte. Moins la propriété publique est
importante, moins le problème sera aigu. Mais tant qu'il existe
une propriété publique quelconque, on ne peut totalement y
échapper. |
La privatisation du territoire est non seulement légitime, mais
c’est aussi la condition d’une solution à divers problèmes comme
l’insécurité, la pollution dans les grandes villes, et la
circulation automobile dans un contexte de rareté (des voies de
circulation). Je ne peux que recommander la lecture de Bertrand
Lemennicier et son classique: « La
privatisation des rues » (La morale face à l’économie,
Éditions d’Organisation, 2006).
Il faut ajouter ici
peut-être un lien entre la culture et la propriété. L’immigration et
l’intégration ratée ont aussi conduit à un choc des cultures au sein
même du « territoire national ». La religion musulmane s’étend de
plus en plus et cela uniquement à cause d’une immigration forcée,
depuis des décennies. L’arrogance des « cultures invitées » atteint
la limite du supportable, chaque communauté y allant de ses
revendications, de ses procès en génocide ou autres injustices
historiques remontant à plus de deux siècles. La candidate
socialiste aux présidentielles parle à la « France métisse » et
demande à la France violée de se taire. La France
multiculturelle est une invention a posteriori qui prend acte
de l’intégration forcée en la déguisant en un processus libre. Le
multiculturalisme n’est qu’un mot postmoderne pour justifier le
relativisme, attitude intellectuelle nécessaire pour accepter
l’invasion et la ruine des valeurs traditionnelles des Français
intégrés.
Propriété privée et prospérité |
Il n’y a que deux systèmes: l’égalité (prétendue!) dans la pauvreté
ou l’inégalité dynamique dans la prospérité. Toute troisième voie
aboutit à l’inégalité statique dans la médiocrité permanente – c’est
le thème du livre de notre ami Jean-Louis Caccomo:
La troisième voie, impasse ou espérance. La différence entre
les deux modèles de société réside dans le choix entre propriété
collective gérée par les hommes de l’État et propriété privée, entre
économie administrée et économie libre. Or, c’est un fait historique
et prouvé depuis longtemps par les économistes dignes de ce nom:
c’est l’économie libre qui conduit, en tant que telle, à la
prospérité.
Cela a été montré
magistralement par Ludwig von Mises dans son livre,
L’action humaine et cela a été vérifié historiquement avec
l’expérience criminelle et désastreuse des régimes communistes ainsi
que celle des social-démocraties, expérience dont le thatchérisme a
signé un coup d’arrêt qui a permis à l’Angleterre de sortir de la
tiers-mondisation (en France, les hommes de l’État aiment tellement
le tiers-monde qu’ils veulent nous y faire entrer, avec succès
d’ailleurs).
La juste et urgente
révolution au sens étymologique du terme est donc celle-ci: la
propriété privée. Et tout le reste sera obtenu par surcroît. Ludwig
von Mises avait énoncé ce programme en 1927, il est aujourd’hui le
plus neuf et le plus urgent qui soit.
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