Montréal, 18 mars 2007 • No 217

 

COURRIER DES LECTEURS / READERS' CORNER

 

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LES SYNDICATS ET LE CHÔMAGE

 
 

          Les syndicats et leur action réelle sur l'économie sont développés dans cet article par cet élève de Ludwig von Mises et il a parfaitement appliqué l'enseignement de son maître – cf. L'action humaine, chapitre XXX, dernier paragraphe, aspects catallactiques du syndicalisme ouvrier, avec la conclusion tirée de cette « gestion » des taux de salaire minimum par les syndicats: l'inévitable chômage institutionnel de masse.

          Je suis plongé dans la lecture dudit ouvrage en ce moment, très intéressant... C'est pourquoi je me permets d'y faire allusion.

          Merci pour la mise en ligne de cet intéressant texte de Rothbard.

          Salutations,

E. Delgado
 

 

PROPRIÉTÉ PRIVÉE ET LIBERTÉ

 
 

          La propriété privée, c'est la liberté! Toute action portant atteinte à notre propriété privée est une violation de notre indépendance. Impôt sur les successions, ISF, droits de mutation, autant d'agressions. La possibilité de constituer par son travail un bien transmissible est une condition essentielle de la liberté. Cela n'empêche pas d'être raisonnablement solidaire dans le cadre d'une nation, sous réserve que cela ne constitue pas une atteinte à la propriété.

          Même les marxistes chinois ont compris cela le jour où ils ont décidé qu'une terre cultivée par une famille resterait à la disposition de cette famille (c'est-à-dire, les enfants). Bien que ce ne soit pas vraiment la reconnaissance d'un droit de propriété, cela a incité les paysans chinois à exploiter plus sagement leur terre avec une perspective d'avenir et cela a contribué à la disparition des famines. Il ne faudrait pas que nous fassions le chemin inverse…

          Bien cordialement,

Jacques Colombani
 

 

RITALIN & TDAH: QUELQUES PRÉCISIONS

 
 

          Je suis tombé par hasard sur quelques articles de Carl-Stéphane Huot au sujet du Ritalin et de la Scientologie. À titre de président de la Commission des citoyens pour les droits de l'homme, un organise sans but lucratif fondé en 1969 par l'Église de Scientologie et le Dr. Thomas Szasz, professeur émérite de psychiatrie, j'aimerais répondre à l'essentiel du texte de M. Huot.

          Dans le QL no 102, M. Huot déclare que « L'origine du trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est cérébrale et résulte d'un déficit en neurotransmetteurs, notamment en dopamine. » Ceci est faux. Il n'existe absolument aucun test, biochimique, génétique ou cérébral qui permette d'affirmer une telle chose. Le dogme du TDAH, inventé par l'industrie psycho-pharmacologique, répand cette opinion afin d'obtenir le consentement des parents à traiter leur enfant au moyen de psycho-stimulants comme le Ritalin. D'ailleurs, j'ai déjà souvent mis au défi des psychiatres ou psychologues, voire même des pédiatres, de s'engager à rembourser leurs cinq dernières années de salaire s'ils s'avéraient incapables de prouver leurs dires (lire l'affirmation ci-dessus de M. Huot). Étrange, aucun n'a jamais osé relever ce simple défi. C'était évidemment une blague de ma part, mais le visage soudainement livide de mes interlocuteurs m'a fois après fois démontré leur manque de rigueur intellectuelle.

          Dans le même article, M. Huot ajoute que « Il a bien entendu des effets secondaires [le Ritalin], mais ils ne sont pas dramatiques: perte d'appétit, quelques troubles de sommeil et, parfois, l'irritabilité. Quant à la prétendue dépendance, elle relève du mythe. » Amusant et navrant à la fois. Au cours des 24 derniers mois, les Agences de santé du Canada, des États-Unis, d'Australie et d'Europe ont émis près d'une dizaine de mises en garde sérieuses au sujet des psychostimulants comme le Ritalin: ils peuvent causer, comme effets secondaires, des hallucinations, des impulsions suicidaires, de l'agressivité folle et des problèmes cardiaques. Des études très sérieuses mais non subventionnées par le dogme psycho-pharmacologique de M. Huot montrent même que jusqu'à 9% des enfants sous ces médicaments expérimenteront une crise psychotique causée par le médicament. La dépendance est un mythe? Oh, M. Huot ne semble pas s'intéresser aux statistiques sur les abus de consommation de psychotropes d'ordonnance. L'abus de drogues qui connait la plus forte croissance partout en Amérique du nord concerne les médicaments psychotropes, particulièrement les psycho-stimulants psychiatriques. Ajoutons à ceci, une autre révélation intéressante de Robert Spitzer, le psychiatre responsable de la création et de l'inclusion du TDAH dans le DSM (Manuel de diagnostic et statistique des maladies mentales, la « bible » que les psychiatres utilisent pour pouvoir coller des étiquettes de troubles mentaux sur les gens et ensuite facturer les compagnies d'assurance). Spitzer vient tout juste de déclarer (mars 2007) que jusqu'à 30% des enfants étiquetés TDAH auraient faussement été diagnostiqués, ces enfants ayant été tout à fait normaux.

          Bon, je ne veux pas m'étendre sur le sujet. La psychiatrie en général et l'industrie du TDAH en particulier sont une sorte de dogme ne reposant sur aucune science. Tous leurs diagnostics sont subjectifs et ne constituent en réalité qu'un effort pour blâmer le cerveau des enfants et déresponsabiliser des institutions d'adulte qui ne fonctionnent pas. Une preuve indirecte de tout ceci est qu'il existe maintenant dans le monde de nombreuses écoles « sans Ritalin » où des enfants auparavant stigmatisés par des étiquettes frauduleuses de « troubles mentaux » découvrent soudainement qu'ils n'ont pas un cerveau anormal et qu'ils peuvent très bien réussir en classe et se contrôler lorsqu'ils sont entourés d'adultes compétents et amicaux qui mettent l'accent sur ce que l'enfant fait de bien, qui les encouragent et les aident véritablement à développer leur confiance en eux-mêmes.

          Cordialement,

Denis Côté
Président CCDH Québec
www.droitshumains.ca

Réponse de Carl-Stéphane Huot:

Monsieur Côté,
 

a) Sur l'origine du trouble, disons que vous n'avez pas complètement tort. J'aurais dû dire « probablement » dû à un déficit en neurotransmetteur – j'ai demandé à mon éditeur de bien vouloir apporter la modification dans le texte. L'autre hypothèse principale est liée à une physiologie différente du cerveau, mais elle n'explique pas les 15% de cas qui surviennent suite à un manque d'oxygène à la naissance, ni les cas développés par certains soldats lors des deux conflits mondiaux, entre autres. Quant aux autres hypothèses, elles ont toutes été rejetées par la communauté scientifique, faute de preuve concluantes. Signalons que plusieurs des médicaments donnés pour le TDAH agissent principalement pour forcer le cerveau à sécréter la dopamine, et que ceux-ci fonctionnent généralement assez bien, nonobstant les effets secondaires qui sont toujours possibles.

b) Normalement, avant de donner ce type de médicament, le médecin doit faire passer une batterie de tests, incluant au niveau de l'épilepsie, des problèmes cardiaques et de la pression. Les problèmes rares, y compris effets secondaires non répertoriés, sont possibles mais difficiles à prévoir. Lorsque l'on fait des tests sur quelques centaines de personnes, il est difficile de déceler des problèmes qui surviennent quelques fois par million et des problèmes à plus long terme: c'est pour cela que des avis supplémentaires sont parfois envoyés.

c) L'impulsivité et l'agressivité sont des symptômes du TDAH, et non la conséquence du médicament. Les cas de suicides ne sont pas nécessairement dû au médicament. Bon nombre de personnes ont vécu bon nombre d'échecs autant personnels que professionnels, du rejet, de la violence, etc. La prise de médicaments ne règle pas tous les problèmes et il n'est pas impossible que ces (2) cas répertoriés en cinq ans soient simplement passés entre les mailles du filet des services de santé. Quant aux cas de psychose que vous mentionnez, je pourrais vous répondre que le lien de cause à effet n'a pas clairement été établi. Cependant, il est évident qu'en cas d'effets comme ceux-ci, il faut cesser l'usage du médicament... mais cela ne concerne encore qu'une poignée de cas (voir par exemple la mise en garde de Santé Canada). Quant à votre mention de 9% de cas de psychoses, je ne sais pas trop où vous l'avez prise, mais j'ai, de par ma position, accès à quelques milliers de cas actuels et je n'en ai pas encore entendu parler d'un seul.

d) Le docteur qui a décrit le trouble en premier est le docteur G.F. Still en 1902. Quant à Spitzer, il a été désavoué par les siens voilà quelques années pour diverses raisons. Enfin, les faux diagnostics ne sont pas complètement impossibles, bien qu'un certain nombre de problèmes connexes générant des symptômes similaires soient connus et que les médecins qui font le diagnostic du TDAH doivent normalement suivre une formation spécifique pour cela. Trente pour cent me semble par contre beaucoup. Il est vrai toutefois qu'en vieillissant le nombre de cas diminue probablement parce que le cerveau subit de profondes transformations à l'adolescence...

e) Enfin, votre Église n'aime pas les psys, c'est bien connu. Rien de ce qu'ils peuvent faire ou ne pas faire ne trouvera jamais grâce à vos yeux.

          Bien à vous,

C.-S. H.
 

 

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