Le coût d'opportunité, c'est la valeur du bien moins
prisé que l'on doit sacrifier afin de pouvoir
obtenir le bien désiré.
Cette définition
s'applique tout aussi bien aux entreprises. Lorsque
les dirigeants de Bombardier décident d'investir
dans la production de la nouvelle CanAm Spyder, ils
doivent utiliser des ressources limitées et de ce
fait, sacrifier le développement de divers autres
projets auxquels les dirigeants étaient aussi
intéressés.
Prendre conscience des
coûts exprimés en termes d'opportunités est
important, car cela nous permet de mieux mettre en
perspective la valeur que nous assignons à divers
biens et aux diverses influences qui guident nos
choix.
Les marchés et
l'importance des prix |
Ces choix individuels au sujet de la valeur de
certains biens par rapport à d'autres sont perçus
par les gens et les entreprises qui nous entourent.
Lorsqu'un entrepreneur constate un besoin ou une
demande inassouvie, il doit tenter d'en évaluer
l'importance – la valeur – aux yeux des consommateurs.
L'entrepreneur doit
ensuite évaluer les coûts associés à la production
du bien en question. Pour ce faire, il doit alors
déterminer les ressources dont il aura besoin. Les
coûts auxquels une entreprise doit faire face dans
la production d'un bien indiquent que les
ressources qu'elle prévoit utiliser (matériaux,
capitaux, main-d'oeuvre, etc.) sont également
convoitées pour la production d'autres biens.
Les marchés servent à
coordonner l'assignation de ces ressources limitées
entre les producteurs qui tentent de répondre aux
besoins quasiment illimités des consommateurs. Plus
particulièrement, le prix indique l'importance des
coûts associés à l'usage d'une ressource qui est
convoitée par plusieurs agents.
Il est important de bien
comprendre le rôle central que remplissent les
marchés et les prix dans une société. Un naufragé
solitaire sur une île déserte n'a pas besoin
d'assigner un prix pour mesurer la valeur ou le coût
de ses biens. Cependant, dans une économie composée
de multiples agents ayant tous des projets et des
besoins différents, il est nécessaire d'avoir un
indicateur qui reflète la valeur d'une ressource aux
yeux de l'ensemble des agents. Cet indicateur, c'est
le prix.
Il y a un coût à
ignorer les coûts |
Il y a évidemment plusieurs situations où un bien
est offert gratuitement. Le gouvernement peut offrir
des soins de santé « sans frais », une compagnie peut
offrir un cadeau à l'achat d'un produit, etc. On
comprendra bien sûr, que dans ces situations, les
coûts ne sont pas annulés, ils sont simplement
défrayés par une autre personne.
Le coût de notre système
d'éducation est la valeur des autres biens et
services qu'il nous faut sacrifier afin de financer
la construction d'écoles, le salaire des
professeurs, les laboratoires de recherche, etc.
Est-ce qu'une université
est plus importante qu'un hôpital? Est-ce que
l'approvisionnement en énergie est moins important
que les infrastructures routières? Il est impossible
de répondre à ces questions sans avoir un mécanisme
qui permette de mesurer les besoins et les moyens de
la population. Ce mécanisme, encore une fois, c'est
le marché.
Les sondages d'opinion et
les élections peuvent représenter les désirs d'une
population, mais ils ne traitent aucunement des
coûts associés à la réalisation de ces désirs. On
peut répondre ce que l'on veut à un sondage sans
devoir payer pour les coûts associés à mise en
oeuvre de nos réponses.
Lorsque les gens oublient
ou ignorent les coûts reliés à l'obtention d'un bien
ou d'un service, ils développent une tendance à en
abuser. L'abus survient inévitablement puisqu'il n'y
a pas de sacrifice à faire afin d'obtenir le bien.
Les étudiants veulent la
gratuité scolaire. Les malades veulent la gratuité
des médicaments. Les automobilistes veulent la
gratuité des routes. Les désirs sont illimités.
Mais la réalité nous
oblige à devoir faire des choix. Quand les gens sont
libérés de tous les coûts, quand ils n'ont pas de
sacrifice à faire pour bénéficier d'un bien, il
devient alors impossible de faire une bonne gestion
des ressources disponibles. Ces ressources sont
alors réparties arbitrairement et le système n'en
vient jamais à répondre de façon efficace aux
besoins réels des usagers.
En fin de compte, tout a
un coût, on n'a jamais rien pour rien.
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