La Belgique, on le voit, n’est jamais très loin.
J’apprécierai par conséquent, ne serait-ce que par respect
pour mes hôtes, que l’on m’épargne les jeux de mots faciles,
méprisants et xénophobes à base de bière, de frites,
d’accents ou de supposée déficience intellectuelle.
Car si contrairement à la grande majorité des Belges je suis
effectivement un imbécile patenté, en revanche, je ne suis
pas fou de houblon, je mange peu de pommes de terre et,
comble d’ironie, mon accent serait plutôt Parisien. Mais,
compte tenu de la propension qu’ont certains Français à
prendre les étrangers pour des cons, il eût été surprenant
que les préjugés et l’ostracisme ne dominassent pas la
logique. Soit!
Toutefois, je voudrais qu’ils sachent que pour con que je
sois, je n’en demeure pas moins français. Je suis un con
français, qu’on se le dise! Et de ces deux qualificatifs, je
me demande si, à tout prendre, je ne préfère pas le premier.
Et de fait, ma prose ne manque pas à ce point d’inepties, de
contre-vérités et d’incohérence en tout genre pour que l’on
m’attaque sur une nationalité qui n’est même pas la mienne.
Et puis, Jules César a définitivement tranché: « De tous les
peuples de la Gaulle, ce sont les Belges les plus braves ».
Pour clore ce chapitre, j’aimerai ajouter à l’intention de
ces plumitifs que si l’on se pique d’écrire, il est
préférable de ne pas le faire avec ses pieds. Même quand on
a un certain âge et que les mains tremblent. « Je parle pas
aux cons, ça les instruit » disait Michel Audiard. Quant à
leur écrire...
En guise de conclusion, voici ma troisième et dernière
remarque. Il serait vain de chercher la moindre unité,
cohérence ou intelligence à ce que j’avance. Je peux tout
aussi bien écrire une chose une semaine et son contraire la
suivante. Il n’est pas interdit de s’amuser un peu. La vie
est suffisamment emmerdante comme ça!
Pour autant, il est toujours cruel de voir ses propos
travestis, déformés ou incompris. Et même si je ne renie
rien, les mots ont tout de même un sens et la langue
française est riche de ces nuances qui peuvent échapper à
une lecture trop rapide, approximative ou malveillante. En
outre, il n’est pas interdit non plus de dépasser le premier
degré et de s’enivrer un peu. Même s’il est un reproche que
j’admets volontiers, celui d’écrire trop librement. Mais
ça...
Enfin, c’est promis, vous recevrez de mes nouvelles du
Japon...
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