J'ai bien lu du début à la
fin votre intéressant article sur la grande
escroquerie du réchauffement climatique (et
donc menée de main de maître par des
escrocs, d'une certaine politique sans
doute, mais néanmoins par de purs escrocs,
relevant exclusivement de l'escroquerie
intellectuelle, particulièrement florissante
partout...). Vous y signalez un certain
nombre de scientifiques « non contaminés » par
cette peste intellectuelle, et qui s'en
tiennent à des positions scientifiques,
et qui défendent leurs convictions. Pour ma
part, je signalerai en France, dans le
domaine de la climatologie, le courageux
professeur Marcel Leroux, de l'unité de
recherche du CNRS, Université de Lyon, qui a
notamment écrit un livre récemment dans
lequel il
réfute, pièce par pièce, toutes les fausses
idées et fraudes scientifiques allégrement
distillées par ces escrocs sans scrupules
aucuns...
Sur le plan scientifique, en France, il y a
bien d'autres voix qui s'élèvent contre la
supercherie, mais notons sur le plan
international, parmi toutes les sources que
vous citez, une particulièrement pertinente,
puisqu'il s'agit de Bjorn Lomborg,
professeur à la Copenhagen Business School,
et lui-même ancien de Greenpeace. Il avait
organisé, à peu près au même moment que la
tenue de la réunion du G8, un rassemblement
de scientifiques parmi les plus éminents –
huit
économistes, dont trois prix Nobels – pour
examiner sous forme d'une enquête, quelles
devraient être nos principales priorités
internationales en matière de dépenses d'un
fonds de par exemple 50 milliards de
dollars. Ce rassemblement avait pour nom le
Consensus de Copenhague, l'organisateur (M. Lomborg)
en tire lui-même les conclusions dans un article publié, entre
autres, dans Le Figaro du
5 juillet 2005, sous le titre « Organisons
correctement nos priorités ».
Il se trouve que les conclusions tirées de
la réunion s'avèrent être les suivantes: la
première priorité est la prévention contre
le sida. La deuxième, l'approvisionnement en
oligo-éléments qui manquent au régime
alimentaire de plus de la moitié de la
population mondiale, lequel réduirait les
maladies causées par les carences en fer, en
zinc, en iode et en vitamine A, avec un
rapport coût-bénéfice très élevé. La
troisième serait de combattre le paludisme
(fourniture de moustiquaires et de
médicaments adéquats).
La liste continue: amélioration des
techniques agricoles pour répondre aux
problèmes de la production alimentaire et de
la famine, ainsi que des technologies
d'approvisionnement en eau potable, et
d'amélioration des conditions sanitaires.
Dans le domaine des choses à ne pas faire
(tout au moins pas dans l'immédiat...)
résident en tout premier chef les priorités
climatiques, et pour tout dire, le groupe
d'experts a appelé ces initiatives comme le
protocole de Kyoto, des « mauvais projets »,
car ils coûtent plus cher que le soi-disant
bien-être qu'ils sont censé apporter (les
chemins de l'enfer sont pavés de bonnes
intentions, comme on dit...) Plus loin, il
tire à peu près les mêmes conclusions que
vous signalez dans votre article à propos du
rapport coût (économique)-bénéfice (en
termes de « diminution du réchauffement »)
tiré de l'application du protocole de Kyoto
et consorts...
Les problèmes urgents de la majorité des
pauvres, conclut-il en substance plus loin,
ne sont pas les changements climatiques.
Leurs problèmes les plus fondamentaux: ne
pas mourir de maladies facilement prévenues,
ne pas être mal nourris par simple manque
d'oligo-éléments, ne pas être empêchées de
bénéficier de certaines opportunités au
niveau économique mondial par manque de
libéralisation des échanges. Prendre avant
tout les meilleures mesures serait un des
meilleurs investissements pour l'avenir de
la planète, conclut-il en substance...
La question du choix et des priorités se
retrouve dans maints textes d'économistes
les plus brillants. Et voilà un langage tout à fait apparenté à
celui d'un économiste. À
méditer...
E. Delgado
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