Je persiste à croire que la plupart des fonctionnaires sont des
employés consciencieux et efficaces. Bien sûr, certains d’entre
eux, comme dans toutes les grandes organisations, sont
incompétents. Toutefois, ce n’est pas là l’origine de
l’inefficacité de la fonction publique. C’est plutôt le résultat
de l’interférence des politiciens, d’un encadrement déficient et
des conflits de pouvoir entre les leaders syndicaux et
politiques.
De plus, la fonction
publique gaspille l’argent des contribuables par le fait que les
fonctionnaires effectuent des tâches inutiles et inutilement
compliquées. Il faut avoir l’esprit « missionnaire » pour
demeurer motivé dans un tel environnement. La plupart des
humains normalement constitués feraient une dépression en moins
de six mois.
La présente analyse
touche la fonction publique proprement dite.
Cela exclut les travailleurs qui fournissent des services
directement à la population tel que les professeurs, les
infirmières, les médecins, les policiers, etc. Ils sont des victimes
involontaires de la bureaucratie tout comme l’ensemble des
Québécois (voir aussi « Bureaucratie
et immobilisme », le QL, no 212).
Une fonction publique obèse |
Selon les chiffres de l’ENAP,
en 2005, le Québec comptait 11,4 fonctionnaires par 1000
habitants, soit 44% de plus que l’Ontario, 41% de plus que la
Colombie-Britannique et 23% de plus que l’Alberta.
Il est vrai que le Québec
assume certaines fonctions qui relèvent du gouvernement fédéral
dans les autres provinces: la collecte de la TPS et de la TVQ:
3 050 emplois; l’immigration: 690 emplois; l’entente
Québec-Canada sur l’emploi: 1084 emplois. Même en soustrayant
ces emplois de l’effectif de la fonction publique, le nombre de
fonctionnaire par 1000 habitants demeure 37% plus élevé qu’en
Ontario et 33% plus élevé qu’en Colombie-Britannique.
|
Comment peut-on expliquer une telle différence? Elle découle
principalement du fait que le gouvernement québécois est de loin
le plus interventionniste en Amérique du Nord. Plusieurs études
démontrent que dans les économies les plus performantes, la
participation du gouvernement se situe autour de 15 à 25% du
PIB. Au Québec, le gouvernement contrôle plus de 40% du PIB.
Un plan d’action qui manque
d’audace |
En réduisant le nombre de fonctionnaire par 1000 habitants au
niveau de celui de l’Ontario, le gouvernement du Québec
économiserait plus de 2 milliards $ par année. De quoi donner au
gouvernement la marge de manoeuvre nécessaire pour améliorer les
services et réduire la dette et les impôts.
|