Mais, il ne fait plus aucun doute pour personne,
aujourd'hui, sauf pour quelques syndicalistes aux belles oeillères,
que les jeunes élèves « s’attachent » désormais moins au phrasé et à
la forme de leurs écrits. À tel point que l’on se demande parfois
s’ils ont appris un jour ce qu’était le « complément d’objet direct
placé avant » et s’il est toujours d’actualité de ne pas faire de
phrases sans verbe.
Être ou savoir, telle est toujours la question de conjugaison dans
les familles, mais beaucoup moins, semble-t-il, sur les bancs de
l’école.
Il suffit de lire les lettres de demande de stages ou d’emploi, les
cartes postales envoyées aux grands-parents ou les dissertations
d’avant ou d’après-bac pour « apprécier » le vent de liberté qui
s’est abattue sur la grammaire de nos aînés. Au point presque de
détruire l’oeuvre de
Jules Ferry qui voulait, en généralisant la pratique scolaire de
la grammaire, « unifier » l’orthographe au sein de la Nation.
Hélas, il y a, sous notre latitude, autant de réformateurs que
d’enseignants qui, sous prétexte d’intelligence, en oublient les
règles de base et les fondamentaux.
Aujourd’hui, si l’on en juge par les livres mis à disposition de nos
chères têtes blondes, il est devenu iconoclaste de dire qu’un nom
sert à nommer, qu’un pronom c’est « pour le nom » et que « un
participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le mot auquel
il se rapporte si ce mot est placé avant ». Car c’est vouloir faire
trop simple là où il est de bon ton de complexifier.
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