Bonjour !
Vous concluez votre
article par: « En un mot, l’État, même
démocratique, est un mal nécessaire, plutôt
que l’instrument idéalisé de promotion
sociale ». Je suis d'accord avec votre
affirmation. Le problème est qu'en fait
lorsqu'un État existe, même minimal, il ne
fait que grossir. Les politiques: élus,
fonctionnaires, chercheurs, philosophes,
etc., ne cherchent qu'à maximiser le
pouvoir de l'État.
Le citoyen se plaint et
chaque fois qu'il lève le petit doigt pour
régler un problème, c'est une pluie de
réglementations nouvelles augmentant le
pouvoir de l'État. Je dirais même plus.
L'État combine des réglementations si
alambiquées qu'elles ne résolvent jamais
aucun problème. Ainsi le citoyen
insatisfait réclame à nouveau et le cycle
recommence avec des effets de plus en plus
pervers.
La justice française est
à ce point perverse que nous aboutissons à
Outreau. Affaire que je résume simplement:
Madame Badaoui avait des problèmes avec son
mari buveur qui faisait des conneries. Elle
fait appel aux services sociaux pour
résoudre son problème. Le résultat: les
services sociaux ont fait mille choses, mais
n'ont jamais réglé le problème. La justice a
fini par s'en mêler. Mais là tout devient
d'une perversité affreuse. Le jeune juge
cherchant à se faire promouvoir avec une
hiérarchie qui impose sans se « mouiller »
qui fait faire les bêtises aux autres tout
en tirant son parapluie...
Nous pouvons remercier
Madame Badaoui. En effet, elle a dû
s'apercevoir rapidement que l'instruction
qui était menée ne servait qu'à justifier
les vues des juges, instruction totalement à
charge avec manipulation: si vous avouez, ou si
vous donnez des noms nous en vous
libèrerons. Résultat: Madame Badaoui n'ayant
rien à fournir a inventé et menti
copieusement. C'était le seul système de
défense. C'est grâce à son honnêteté en
révélant qu'elle avait menti en dernière
instance qu'elle a démontré à quel point
notre système judiciaire était perverti.
Je ne suis pas sûr que
l'État en a tirer un bon enseignement. Mais
ce qui est sûr, c'est qu'il peut reprendre en
la justice sans ménagement.
Je l'avoue, Outreau c'est mon
« dada ». Mais comme la dernière juge l'a
dit, « il y en des autres Outreau bien plus
importants et personne n'en parle ».
Cordialement!
Jean-Marie B.
Réponse de Jean-Luc Migué |
Il est vrai que l'État s'hypertrophie depuis
3/4 de siècle. Par contre, avant les années
1930, les démocraties d'Europe et d'Amérique
maintenaient les budgets publics à 10-15% du
produit national. Quoi qu'il en soit, c'est
le sens des préceptes constitutionnels que
j'énumère à la fin de mon texte. Il semble
que ce soit la seule façon (pas infaillible,
j'en conviens) de barrer la route à
l'envahissement de l'État. Encore faut-il
convaincre les votants qu'il faudrait
emprunter cette voie. Évidemment, il ne
s'agit pas d'une plate-forme pour la
prochaine campagne électorale. C'est plus
l'analyse du processus qu'un programme
électoral que j'énonçais.
J.-L. M.
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