Si l’on regarde maintenant les choses un peu plus dans le détail et
que l’on évalue les moyens proposés pour atteindre les fins
affichées, une distorsion flagrante apparaît alors. Outre les
mesures non inintéressantes annoncées sur la formation, l’innovation
ou l’essor des nouvelles technologies, les mesures purement
économiques sont peu nombreuses.
Or face au triptyque
dramatique que sont une croissance faible, un chômage élevé, ainsi
qu'une
dette publique et des déficits abyssaux, la France aurait besoin
d’une hypercroissance. Et pour obtenir cette hypercroissance, nous
pouvons parier sans grand risque que les quelques mesures positives
proposées ne sauront suffire.
L’hypercroissance
nécessaire ne sera possible qu’en libérant – réellement cette
fois-ci – et débridant les moteurs économiques de notre pays, en
encourageant ce qui poussent les individus à produire, travailler,
épargner et investir davantage.
Prenons deux exemples clés, les PME et la fiscalité.
À elles seules, les PME
de moins de 500 salariés représentent 53% de la valeur ajoutée en
France et 65% des emplois dans les entreprises françaises. Elles
sont un formidable moteur d’emplois nouveaux, avec une création
nette de 1,8 million d’emplois entre 1985 et 2000, contre une
destruction nette de 263 000 emplois pour les grands groupes sur la
même période.
Malheureusement, la
France ne peut se prévaloir que d’un tissu industriel de 4 000
entreprises de 250 à 1 000 salariés, contre plus du double en
Grande-Bretagne et près du triple en Allemagne. Avec un tissu
d’entreprises moyennes plus dense, la France aurait de biens
meilleurs résultats en termes de croissance, d’emplois, de
compétitivité et d’attractivité. Les causes sont doubles: le faible
nombre de Business Angels pour la création d’entreprises et les
difficultés qu’ont les petites et moyennes entreprises, notamment
les entreprise de croissance, les gazelles, à financer leur
croissance et leur développement.
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