Monarchie, catholicisme, autoritarisme, paternalisme,
abolition (au moins virtuelle) des partis, racisme larvé,
culte du chef, État policier: autant d’ingrédients d’un
cocktail bien connu, celui qui, de tout temps, a fait les
dictatures, de la Grèce des colonels à l’Espagne de Franco,
du Portugal de Salazar à l’Italie de Mussolini jusqu’à... la
Russie de Poutine (que Sarkozy a été le seul à féliciter
pour sa réélection).
Ce qu’en d’autres temps, et avec moins de pudeur, on
appelait le fascisme. Et si, encore une fois, il faut se
garder d’un vocabulaire excessif, Sarkozy serait pour le
moins un Maurrassien pur jus.
La « République impériale » |
Il ne nous reste plus qu’à espérer qu’aucun événement grave
ne survienne durant son quinquennat car il y aurait fort à
parier qu’alors, poussant ses pions plus avant, il
révélerait son vrai visage et s’affranchirait – totalement
cette fois! – des principes démocratiques.
Heureusement, nous n’en sommes pas là. Car non content
d’exercer le pouvoir de manière autocratique, Sarkozy
présente des caractéristiques physiques et mentales que le
plus féroce des caricaturistes n’aurait jamais osé espérer.
Chaplin lui-même, avec son célèbre dictateur, n’a pas fait
plus grotesque.
Doté d’une complexion nerveuse instable (le journaliste
Jean-François Kahn a même été jusqu’à évoquer la « folie »)
dont son corps, secoué par une agitation permanente, des
tics récurrents et de violentes poussées migraineuses,
renvoie l’image cruelle, Sarkozy ajoute à cette fragilité
psychologique une immaturité compulsive, une irritabilité
chronique, un tempérament capricieux, une agressivité sans
détour, des pulsions génésiques irrépressibles, une soif
puérile de conquête, de fréquentes colères et une paranoïa
latente qui, confrontés à ses lacunes culturelles
flagrantes, feraient de lui l’interprète idéal du film de
Chaplin. En attendant mieux bien sûr...
Et si la peur qu’il inspire à ses collaborateurs, à ses
conseillers, aux journalistes, aux syndicalistes et aux
hommes politiques est avant tout le reflet d’une lâcheté
ambiante et de la propension des élites françaises à la
soumission, il ne faudrait pas lui donner les moyens d’en
étendre la portée à l’ensemble de la population.
Robert Badinter avait évoqué la « République impériale »; il
semble plus juste de dire que nous avons l’empire
républicain, sorte de tyrannie molle adaptée à l’air du
temps et dont il ne sortira évidemment rien de bon en
matière de réformes et de changement.
Tout cela, on le voit, n’a pas grand-chose à voir avec ce
libéralisme que d’aucuns prêtaient à Sarkozy. Lequel n’aime
le capitalisme qu’oligarchique ou d’héritage et prend des
fonctionnaires ayant fait fortune sans courir le moindre
risque (c.f. son conseiller Raymond Soubie) pour des
entrepreneurs.
Pourtant, si ce début de règne semble déjà en marquer la
fin, il est à craindre qu’il s’agisse, une fois encore,
d’une illusion. Car si un récent film sur la magie
s’intitulait Le prestige, Sarkozy semble vouloir en
faire disparaître toute trace dans l’exercice de la fonction
présidentielle...
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