On
l’a dit, le régime nazi comme les dictatures communistes
n’étaient pas en reste qui, dans leur « chasse à l’homme »,
mêlaient le juif et l’homo, chacun dissident à sa manière.
Rappelons en effet qu’antisémitisme et homophobie ont comme
racines communes la bêtise, la peur de l’autre (ou de
soi-même!) et l’ignorance.
Mots qui nous ramènent à
Sarkozy. Car si ce dernier collectionne les conquêtes
féminines et les étalent en une des magazines comme un
vulgaire chasseur expose ses trophées sur le mur de sa salle
à manger, s’il n’est rien qui ne le flatte davantage que de
laisser penser qu’il est un homme à femmes, son coté
« Village People » n’aura cependant échappé à personne.
Archétype du mâle
prédateur, présumé viril jusqu’à l’extrémité du pantalon,
burné comme pas deux, il ne lui manque que la panoplie
« tout cuir » pour se lancer dans la carrière.
Se souvient-il,
cependant, le petit Nicolas, tandis qu’il rit trop fort aux
blagues sordides et graveleuses de ses copains homophobes,
de ces lointaines vacances au bord de la mer où, perdu dans
un slip de bain trop grand pour lui, sous le regard enamouré
de sa petite maman chérie, il n’avait d’yeux que pour ces
beaux garçons bronzés dont il devinait que la peau avait un
goût de sel? Bien sûr qu’il s’en souvient et c’est pour ça
qu’il a eu si mal à La Baule quand il a vu le beau
Dominique de Villepin sortant des eaux et le défiant tel
un elfe au torse glabre!
Comme il l’a détesté de
ne pouvoir l’aimer! Mais que n’a-t-il pas lu, quand il en
était encore temps, Les amitiés particulières de
Roger Peyrefitte, Corydon d’André Gide ou Ma
moitié d’orange de Jean-Louis Bory! Il aurait compris
alors qu’être homosexuel n’est pas la tare qu’il imagine et
que l’on peut aimer un homme comme on aime une femme, avec
la même tendresse, le même désir, la même passion, la même
fidélité, la même (sujet qui l’obsède)... virilité!
Ceux qui ont vu le film
de
Michel Deville, Le Dossier 51, se souviendront de
la manière dont les services secrets « retournent »
(passez-moi l’expression) un diplomate en lui faisant
découvrir sa véritable nature. Il va donc falloir surveiller
Nicolas de très près si l’on ne veut qu’il livre tous ses
petits secrets...
Car si l’on voulait être
aussi méchant que lui et l’enfoncer davantage, on
soulignerait son goût prononcé pour les femmes « plates »
(Cecilia, Carla) quand les vrais cochons hétérosexuels (c.f.
Fellini), au nombre desquels je me range, ne jurent que par
les gros seins.
Alors, Monsieur Sarkozy,
à quand la sortie du placard?
Pour finir sur une note
plus sérieuse et en guise d’hommage, je voudrais citer le
regretté Jean-Louis Bory dont les mots sonnent encore – et
malheureusement! – aujourd’hui si juste:
Au vrai, la bouffonnerie de la féminisation
outrancière, plus qu’elle ne désamorce le scandale
par le rire, empêche l’inquiétude. Elle rassure.
Tout, n’importe quel guignol, plutôt que de
découvrir que l’homosexuel peut être parfaitement
viril, beaucoup plus viril même que bien des hommes
à femmes... Vivent la plaisanterie scabreuse,
l’obscénité bien gauloise, plutôt que de reconnaître
qu’un homosexuel peut être un citoyen comme tout le
monde. Un citoyen normal. |
Il n’y a rien à ajouter.
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