Logiquement, l'entreprise comme entité reportera les coûts
additionnels que constitue le paiement d'un impôt sur l'un
ou l'autre des trois groupes suivants:
1. Ses
propriétaires, qui devront se redistribuer moins de
profits ou recevront par exemple des dividendes
moins élevés sur leurs actions. Dans ce cas, l'impôt
sur l'entreprise équivaut à un impôt sur les
dividendes.
2. Ses employés, qui devront se contenter de
salaires moins élevés. Dans ce cas, l'impôt sur
l'entreprise équivaut à un impôt sur le revenu
personnel.
3. Ses clients, qui devront payer plus cher les
produits ou services de l'entreprise. Dans ce cas,
l'impôt sur l'entreprise équivaut à une taxe de
vente. |
D'une façon ou d'une autre, une entreprise ne peut payer
d'impôt, puisque ce sont toujours des individus qui en fin
de compte possèdent des biens et peuvent en tirer
satisfaction. L'entreprise, en tant que « personne morale »,
ne le fait que de façon abstraite, au nom d'individus réels.
Lorsqu'on comprend cela, on comprend aussi pourquoi la
logique marxiste équivaut à se tirer dans le pied. En taxant
les entreprises, on taxe un processus de création de
richesse. On taxe les actions d'individus qui cherchent à
coordonner leurs activités pour créer un produit ou un
service.
On en diminue conséquemment son efficacité. Et on décourage
les gens d'y avoir recours – de la même façon qu'on
décourage de manger de la bouffe grasse ou de fumer des
cigarettes en augmentant les taxes sur ces produits.
Concrètement, cela signifie qu'on réduit l'attrait de l'entrepreneurship,
parce que créer une entreprise devient moins profitable, et
qu'on réduit l'attrait de l'investissement, parce
qu'investir dans des entreprises devient moins rentable.
Pour les marxistes comme le professeur Lauzon, cela ne pose
évidemment aucun problème puisque c'est l'État qui devrait
idéalement tout produire, parce qu'il est bien plus efficace
et qu'il redistribue la richesse plus justement. Cette
prétention n'a toutefois aucun fondement dans la logique et
la réalité historique l'a maintes fois contredite.
Mais pour tous ceux qui comprennent le fonctionnement de
l'économie, il est évident qu'une taxe sur un processus de
création de richesse est une absurdité ayant des
conséquences néfastes. Et pour cette raison, on ne devrait
pas simplement réduire les impôts sur les revenus des
entreprises (et les autres types d'impôt sur le capital, la
masse salariale, etc., que doivent payer les entreprises),
comme le font heureusement nos gouvernements depuis quelques
années sous la pression de la concurrence internationale; on
devrait les éliminer complètement.
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