Outre cette
conséquence grandement dommageable, elle va complexifier les
procédures contractuelles, dissuader l'emploi, la location,
et donc aggraver la situation des discriminés a priori et
nourrir un surcroît de ressentiments entre les communautés.
Au moins fallait-il, au
nom d'un moindre mal, que les critères de discrimination
soient transparents et que chacun, quelle que soit sa
situation, puisse s'en prévaloir au nom de l'égalité de tous
devant la loi. Le site de la HALDE a le mérite
d'énumérer ces critères:
Les discriminations reconnues portent sur l'âge, le
sexe, l'origine, la situation de famille,
l'orientation sexuelle, les moeurs, les
caractéristiques génétiques, l'appartenance vraie ou
supposée à une ethnie ou une nation ou une race,
l'apparence physique, le handicap, l'état de santé,
le patronyme c'est-à-dire le nom de famille et le
prénom, les opinions politiques, les convictions
religieuses, les activités syndicales. Le
harcèlement sexuel est assimilé à une discrimination
et dans certains cas le harcèlement moral peut
relever du même régime juridique. |
Cependant, l'exposé des motifs concernant la loi relative à
l'extension des prérogatives de la HALDE fait explicitement
référence à des discriminations à l'embauche à l'encontre
des populations issues de l'immigration maghrébine, ainsi
qu'à une « épreuve grave », à savoir les émeutes de banlieue
dont le caractère pour partie raciste n'est pas dénoncé. Cet
exposé est inquiétant et il établit une autre cause de la
création de cette « haute autorité ». Il faudrait donc
comprendre que les discriminations prohibées dépendent aussi
de la situation du discriminant. Ceci n'apparaît pourtant
pas explicitement.
La HALDE
constituerait-elle une concession aux émeutiers, aux
chapelles sectaires des droits sociaux, aux bourdieusiens
théorisant la violence cachée du capitalisme?
C'est bien là une impression qu'il me fallait confirmer ou
infirmer. Pour cela je devais établir une discrimination à
mon encontre afin de saisir moi aussi la HALDE. Je me suis
donc mis dans la peau d'un candidat au poste de délégué de
la MGEN (Mutuelle générale de l'Éducation nationale) de
Haute-Garonne, annonce trouvée sur le site de l'académie de
Toulouse. Annonce croquignolesque dont voici des extraits:
Militant partageant des valeurs de laïcité, de
solidarité et de progrès social, le délégué MGEN est
un responsable opérationnel de la Section
départementale. Il exerce des fonctions de direction
et participe activement au développement de la
mutuelle, au service aux mutualistes, à la vie
politique et militante et au rayonnement de la MGEN.
Le militant est engagé :
Il est acquis aux valeurs mutualistes et à l'action
solidaire... Il est disponible : Comme toute
activité militante, son engagement dans la MGEN
nécessite une très grande disponibilité. Le candidat
doit bénéficier du statut de fonctionnaire de
l'Éducation Nationale et sera placé en position de
détachement auprès de la MGEN. |
Vous vous doutez bien tout de même que je n'ai pas postulé,
j'ai seulement signalé ma qualité d'enseignant à la HALDE en
envoyant un courrier en date du 25 juin 2007. J'y précisais
que le profil recherché établissait une discrimination
fondée sur les opinions politiques et qu'à ce titre, cette
annonce tombait logiquement sous le coup des dispositions du
code du travail interdisant les pratiques de discriminations
à l'embauche et établissant le caractère discriminatoire de
la prise en considération des opinions politiques.
La discrimination pour
motif politique fait d'ailleurs bien partie de l'ensemble
des discriminations prohibées dans la liste de la HALDE
(voir plus haut). La MGEN étant un repère bien connu de
gauchistes, un libertarien ne saurait convenir au profil du
poste ainsi déterminé.
Il me faudra attendre le
2 octobre 2007 pour que cette réponse me soit envoyée :
Monsieur, J'ai bien reçu votre courrier du 25 juin
2007, par lequel vous avez sollicité l'intervention
de la haute autorité de lutte contre les
discriminations et pour l'égalité, dans le cadre
d'une réclamation relative à la publication d'une
offre d'emploi publiée sur le site de l'académie de
Toulouse. Les faits que vous soulevez ne relèvent
pas de la compétence de la haute autorité qui porte
sur toutes les discriminations prohibées par la loi
ou un engagement international. Une discrimination
résulte d'une différence de traitement entre des
personnes placées dans des situations comparables.
Elle est interdite lorsqu'elle est fondée sur un
critère prohibe par la loi ou les engagements
internationaux (origine, sexe, orientation sexuelle,
âge, état de santé ou handicap...), et s'exprime
dans un champ lui-même défini par la loi, notamment
en matière de refus d'embauche, de logement, de la
vente d'un bien ou de l'accès a un service... Je
dois donc vous informer qu'en l'absence d'éléments
de votre dossier susceptibles d'établir l'existence
d'une discrimination prohibée, la haute autorité ne
peut donner suite à votre réclamation. |
Cette réponse est de l'ordre du foutage de gueule dans la
mesure où si je n'ai absolument rien à dire contre la
discrimination fondée sur les opinions, celle-ci est
néanmoins prohibée par la loi. Mais je m'attendais à une
telle réponse en pensant qu'une pirouette plus subtile
m'aurait été opposée. Cela n’est pas surprenant quand on
sait que les avocats de la HALDE, ceux-là même qui
déterminent en partie ses actions, appartiennent en grande
majorité au très à gauche
Syndicat des
Avocats de France.
Les moyens liberticides
de la « haute autorité » correspondent donc bien à ses fins
réelles et en conséquence, il est nécessaire d'exiger la
dissolution de la HALDE. Pour cela, je vous encourage vous
aussi à la saisir dans des cas semblables aux miens, afin de
mettre en évidence la démarche discriminatoire dont elle
fait preuve envers les discriminés. Parmi d'autres actions,
il est aussi envisageable de transmettre ces éléments au
corps législatif en vue de la saisie du Conseil
constitutionnel.
Enfin je devrais
d'ailleurs peut-être la saisir à nouveau au sujet de la
discrimination dont une certaine s'est rendue coupable à mon
égard, ne croyez-vous pas? Je doute tout de même qu'elle
consente à s'appliquer les principes qu'elle invoque en
s'auto-dissolvant.
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