C’est
avec intérêt que j’ai pris connaissance de la mésaventure
survenue à cette Mme Ayoub, car elle arrive chaque année à
des centaines d’hommes québécois. J’en ai connu plusieurs
personnellement, qui n’ont pourtant jamais levé ne serait-ce
que le petit doigt sur leur conjointe, ou même prononcé un
mot de travers. Un ouvrage a d’ailleurs été consacré à ces
abus:
On imagine sans peine les
terribles séquelles matérielles et psychologiques de tels
événements, ainsi que le climat de paranoïa et de suspicion
dont ils peuvent entacher les relations de couples et la vie
des familles. L’article de Mme Desjardins souffre
malheureusement d'une omission qui risque de rendre
l’histoire totalement inintelligible au non-cognoscenti. En
effet, dans l’affaire de Mme Ayoub, la police et la justice
n’ont fait qu’appliquer la loi, ou plutôt (puisqu'il s'agit
de décrets), les directives édictées par la Politique
d'intervention en matière de violence conjugale, et ses
divers manuels d'applications, dont peu de gens connaissent
l'existence (puisqu'ils n'ont jamais été votés par le
Parlement, ni publicisés explicitement).
Il aurait donc été utile
que la journaliste note dans son article, afin de permettre
à ses lecteurs de décoder les faits, l’existence et les
grandes lignes de cette politique profondément sexiste, qui
prive de surcroît les corps policier et judiciaire de tout
pouvoir discrétionnaire (c'est-à-dire, du bon sens), et
entérine donc de facto une violation de la
présomption d'innocence aux dépens de citoyens inoffensifs
comme Mme Ayoub.
Ainsi donc, aujourd’hui
des arroseuses potentielles se retrouvent… arrosées. C’est
dans l'ordre des choses, le boomerang revient toujours à
l'envoyeur, malheureusement ce sont des gens sans malice
comme cette pauvre dame qui en font les frais. Cependant,
les milliers d'hommes québécois qui ont subi le même sort
depuis une quinzaine d’années (application de la Politique),
eux, n'ont jamais eu droit à un entrefilet. Ça choque, quand
l'injustice change de bord, n’est-ce pas? Eh oui, c’est ça
qui est ça! Comprenez-moi bien, je ne cherche pas ici à
faire de l’antiféminisme primaire, simplement à souligner
que l’arbitraire institutionnalisé ne fait que jeter de
l’huile sur le feu d’histoires la plupart du temps sans
conséquence, mobilise des ressources précieuses qui seraient
mieux utilisées pour la protection des véritables victimes,
et finit toujours par se retourner contre des tiers
innocents.
En ce qui concerne la
Politique d’intervention, il faudra semble-t-il que ses
effets pervers commencent à affecter des femmes « bien sous
tout rapport », ou des politiciens en vue, pour qu’on en
parle. C’est dommage, les choses ne devraient pas avoir
besoin de dégénérer à ce point, et cette politique,
instituée à l’instigation directe de groupes de pression
plus soucieux de propagande idéologique que du véritable
bien-être des femmes, devrait être sérieusement revue ou
même tout simplement, abrogée. Quand la Loi récompense la
tromperie et avalise l’impunité (les auteures de fausses
dénonciations ne sont à toute fin pratique presque jamais
condamnées), tout cela avec la bénédiction et les
encouragements de responsables de l’exécutif comme la
ministre de la Condition féminine, Christine Saint-Pierre, les comportement civilisés prennent
vite le bord.
Mais pour penser de
telles choses, je suis sans doute manipulé par de méchants
masculinistes mangeurs de petits enfants. Saint Francis
Dupuy-Déry, priez pour moi! On ne peut s'empêcher cependant
de conclure que sans la caution de l'État et de la puissance
publique, les divagations des auteurs du Mouvement
masculiniste au Québec, l'antiféminisme démasqué
n'auraient absolument aucune importance.
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